Portrait de Peggy Guggenheim.
Auteur : COURMES Alfred
Lieu de conservation : Musée franco-américain (Blérancourt)
site web
H. : 100 cm
L. : 65 cm
Huile sur toile
Domaine : Peintures
© ADAGP, © Photo RMN - Grand Palais - G.Blot
93-006197-01 / CFAa85-1
Peggy Guggenheim
Date de publication : Avril 2007
Auteur : Alain GALOIN
Par contre, ses portraits sont exempts de toute ironie provocatrice. Pendant l’été 1926, il est un hôte assidu de la villa de Pramousquier et il brosse le portrait de Peggy Guggenheim à Paris. L’œuvre marque un tournant important dans l’évolution de cet artiste, admirateur des maîtres flamands et italiens, fortement influencé par la technique cubiste, mais tenté par un retour au figuratif. La jeune femme occupe, sur fond de ciel, les trois quarts du tableau. À l’arrière-plan, à gauche, le peintre a figuré la voiture du modèle et sa propriété provençale qui domine la mer. Les hauts arbres qui, dans le lointain, encadrent le sujet rappellent ceux de La Vierge au chardonneret, de Raphaël, ou d’Apollon et Marsyas, du Pérugin. La rigueur de la composition, l’association des couleurs et la géométrie des formes et des volumes témoignent de la permanence de l’influence cubiste dans l’œuvre d’Alfred Courmes.
Avec la Première Guerre mondiale et l’intervention des États-Unis aux côtés des Alliés, ce courant a tendance à s’inverser. L’Europe, exsangue, a besoin des capitaux américains pour s’engager dans une œuvre de reconstruction colossale. Les mécènes américains jouent alors pleinement leur rôle. John Davidson Rockefeller (1839-1937) est ainsi le principal promoteur de la reconstruction de la cathédrale de Reims. Des amateurs d’art fortunés soutiennent financièrement la création artistique européenne. Katherine Sophie Dreier (1877-1952) s’intéresse au mouvement dadaïste, collectionne les œuvres de Marcel Duchamp (1887-1968) et, en 1920, fonde avec lui et avec Man Ray (1890-1976) le premier musée américain consacré à l’art contemporain. Dans sa luxueuse villa néogothique de Juan-les-Pins, Florence Gould (1895-1983) tient salon tous les jeudis, accueille et aide de nombreux écrivains et artistes. Peggy Guggenheim s’inscrit dans ce courant et favorise la rencontre de jeunes artistes américains avec des peintres européens comme Max Ernst (1891-1976), Marc Chagall (1887-1985) ou Fernand Léger (1881-1955), réfugiés à New York pendant la Seconde Guerre mondiale, faisant de sa galerie un lieu d’échanges féconds pour tous ces artistes qui, sans elle, n’auraient peut-être pas connu une célébrité aussi rapide.
Alfred H.BARR Jr., Herbert READ et Willem SANDBERG, The Peggy Guggenheim Foundation, Venice, Palazzo Venier dei Leoni, Turin, Pozzo Gros Monti, 1977.Jean-Marc CAMPAGNE, Alfred Courmes, prospecteur de mirage entre ciel et chair, Paris, Éric Losfeld Éditeur, 1973.Anne-Martin FUGIER, La Vie d’artiste au XIXe siècle, Paris, Éd.Louis Audibert 2007.Annette et Luc VEZIN, Égéries dans l’ombre des créateurs, Paris, Éditions de La Martinière, 2002.Art du XXe siècle.Fondation Peggy Guggenheim, Venise, Paris, R.M.N., 1976.
Alain GALOIN, « Peggy Guggenheim », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 05/05/2024. URL : histoire-image.org/etudes/peggy-guggenheim
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