Aller au contenu principal
Intérieur d'un comité révolutionnaire sous la Terreur. 1793-1794

Intérieur d'un comité révolutionnaire sous la Terreur. 1793-1794

Date de création : 1797

H. : 28 cm

L. : 34,5 cm

Eau-forte. D'après un dessin d'Alexandre-Evariste Fragonard, gravure de Malapeau terminée par Berthault.

Domaine : Estampes-Gravures

© Centre historique des Archives nationales - Atelier de photographie

Lien vers l'image

AE/II/3665

Un comité révolutionnaire sous la Terreur

Date de publication : Octobre 2003

Auteur : Luce-Marie ALBIGÈS

Un comité révolutionnaire sous la Terreur

Un comité révolutionnaire sous la Terreur

Le fonctionnement des comités révolutionnaires

Dans le cadre des mesures d’exception qu'elle prend au printemps 1793, la Convention décrète le 21 mars que chaque commune ou section aura à constituer un comité de surveillance révolutionnaire de douze membres pour identifier les étrangers. Chargés également des suspects à partir de septembre, ces comités composés de sans-culottes issus des clubs de Jacobins et des sociétés populaires jouent le rôle d’instruments de police politique. Ils sont bientôt placés dans l’unique dépendance du gouvernement révolutionnaire. Rémunérés sur des fonds attribués par le Comité de salut public, ils sont chargés « de l’application des lois révolutionnaires et des mesures de sûreté générale et de salut public », ce qui leur permet toutes les mesures arbitraires. Ils constituent ainsi, du printemps 1793 à l’été 1794, des organes d’exception faisant partie du système de la Terreur.

L’intérieur d’un comité révolutionnaire

Vingt Jacobins, la pipe à la bouche, le verre à la main, armés de piques et de gourdins, procèdent à l’interrogatoire d’un jeune homme, d’une jeune femme et de leur petite fille au milieu des cris, des vociférations, de la fumée. Ils sont vêtus du costume des sans-culottes et coiffés du bonnet rouge. Au mur pend l’oriflamme de la section, entre les tables des droits de l’homme et les bustes de Marat et de Le Peletier. Derrière la table, les cartons d’archives empilés contiennent les interrogatoires et les dénonciations largement utilisés sous le régime de la Terreur. Au sol traînent des bouteilles cassées et des grabats en désordre.

Des témoignages postérieurs mais convergents

Le dessin d’Alexandre-Evariste Fragonard, fils du peintre Jean-Honoré Fragonard, est postérieur à la Terreur, période d’activité des comités de surveillance révolutionnaire. Gravé à l’eau-forte par Claude-Nicolas Malapeau, il est reproduit par Pierre-Gabriel Berthault dans les Tableaux historiques de la Révolution française.

Cette image cherche visiblement à dénoncer et à exorciser les abus et l’arbitraire de la Terreur qui ont terriblement marqué les mémoires, mais elle garde un saisissant caractère de témoignage. Les bonnets phrygiens, les piques, les bouteilles et les cartons d’archives se retrouvent sur les autres estampes qui représentent ces comités.

Bibliothèque nationale, Estampes.Collection de Vinck. Inventaire analytique par F. L.Bruel, Paris, 1914.Albert SOBOUL Dictionnaire historique de la Révolution Paris, PUF, 1989Michel VOVELLE La Révolution française, images et récit, 1789-1799 , tome IV. Paris, Messidor, 1986.

Luce-Marie ALBIGÈS, « Un comité révolutionnaire sous la Terreur », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 25/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/comite-revolutionnaire-terreur

Anonyme (non vérifié)

ce site est vraiment intéressant et explique bien les causes et la mise en place de la terreur aux seins de la population en 1793-1794 lors de la Terreur. MERCI pour ces explication cohérente et claires.

lun 08/06/2015 - 17:28 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Bonjour, et merci pour l'intérêt que vous portez à notre site,

A bientôt,

Juliette.

ven 19/06/2015 - 11:43 Permalien

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

Séance du 9 Thermidor

Séance du 9 Thermidor

En matière politique, l’année 1793 est marquée par deux mesures d’exception : l’établissement de la Terreur en septembre 1793 et le décret du 4…

Thermidor et l'imaginaire de la Terreur

Thermidor et l'imaginaire de la Terreur

Après la mort du roi le 21 janvier 1793, la jeune République française a dû faire face à de multiples offensives royalistes et contre-…

Thermidor et l'imaginaire de la Terreur
Thermidor et l'imaginaire de la Terreur
Thermidor et l'imaginaire de la Terreur
La mort de Bara

La mort de Bara

Né en 1779, Joseph Bara est le fils du garde-chasse du seigneur de Palaiseau. Alors que ses deux frères aînés, engagés dans les armées…

Le siège de Granville pendant la Révolution française

Le siège de Granville pendant la Révolution française

La Virée de Galerne

En novembre 1793, les contre-révolutionnaires vendéens se retrouvent aux portes de Granville, localité qu’ils assiègent dans…

Le système métrique décimal

Le système métrique décimal

La variété des mesures sous l’Ancien Régime

A la veille de la Révolution, les mesures en usage en France (plus de 800) présentent une très grande…

Le système métrique décimal
Le système métrique décimal
Le système métrique décimal
Le système métrique décimal
1792, la Nation en arme

1792, la Nation en arme

Le 11 juillet 1792, face aux défaites militaires et aux menaces d’invasion (des Prussiens du duc de Brunswick et des émigrés du prince de Condé),…

Les dernières heures de Marie-Antoinette

Les dernières heures de Marie-Antoinette

Le procès de la reine

Le peuple de Paris voit en Marie-Antoinette celle qui inspire au Roi ses tentatives de résistance au développement des…

Les dernières heures de Marie-Antoinette
Les dernières heures de Marie-Antoinette
Les dernières heures de Marie-Antoinette
Le vandalisme révolutionnaire

Le vandalisme révolutionnaire

La suppression des signes de l'Ancien Régime

La chute de la monarchie le 10 août 1792 entraîna une flambée de violence à l’encontre des symboles…

Les principes du gouvernement révolutionnaire

Les principes du gouvernement révolutionnaire

La République en danger

A l’automne 1793, les menaces qui pèsent sur la République se sont accentuées tant aux frontières qu’au cœur du pays. A…

Les principes du gouvernement révolutionnaire
Les principes du gouvernement révolutionnaire
Les principes du gouvernement révolutionnaire
Le procès de Danton et des Indulgents

Le procès de Danton et des Indulgents

L’élimination des factions

Dès le 5 nivose an II (25 décembre 1793), Robespierre dénonce les « enragés », dirigés par Hébert, et les « indulgents…