Aller au contenu principal
Le Bal du Moulin de la Galette

Le Bal du Moulin de la Galette

Le Moulin de la Galette ou la Matchiche

Le Moulin de la Galette ou la Matchiche

Le Bal du Moulin de la Galette

Le Bal du Moulin de la Galette

Lieu de conservation : musée d’Orsay (Paris)
site web

Date de création : 1876

H. : 131,5 cm

L. : 176,5 cm

huile sur toile. Etablissement de la Butte Montmartre à Paris. Tableau exposé à l'exposition du groupe impressionniste de 1877.

Domaine : Peintures

© Musée d'Orsay, Dist. RMN - Grand Palais / Patrice Schmidt

Lien vers l'image

RF 2739 - 11-561227

Le Moulin de la Galette

Date de publication : Octobre 2009

Auteur : Nadine FATTOUH-MALVAUD

Le Moulin de la Galette

Le Moulin de la Galette

Le moulin de la Galette qui donne son titre à ces deux toiles se situait sur la butte Montmartre (annexée à Paris en 1860), à côté du moulin qui existe encore aujourd’hui et auquel il doit son nom. De nombreux moulins à vent rythmaient la vie sur la Butte depuis le Moyen Age. Sorte de grand hangar, le moulin de la Galette était une de ces nombreuses guinguettes, qui prennent leur essor à mesure que se développent l'industrie du spectacle et l'ère des loisirs, et où l’on pouvait danser le dimanche, à partir de 15 heures et ce jusqu’à la nuit, en mangeant des galettes. L’ambiance joyeuse de liberté et de plaisir attirait alors la bohème et les artistes qui y trouvaient des modèles non professionnels, le menu peuple qui aimait s’y divertir, mais aussi des bourgeois venus s’encanailler.

Les deux toiles de Renoir et Van Dongen ont été peintes à trente ans d’intervalle, et l’ambiance est très différente de l’une à l’autre. Non que celle-ci ait fondamentalement changé, mais parce qu’elle est vue à travers deux sensibilités différentes.
L’œuvre de Renoir est la plus grande et la plus ambitieuse de sa période impressionniste. Elle s’inscrit, par son thème, dans la suite des guinguettes de bord de Seine peintes par l’artiste vers 1869 et témoigne comme celles-ci des recherches picturales dictées par la technique impressionniste.
Malgré le nombre important de personnages, la composition de Renoir est solidement construite autour d’une grande diagonale qui sépare l’arrière-plan du premier plan, l’espace de la danse de celui des jeunes buveurs (amis de l’artiste) attablés à droite.
Par ailleurs, la toile dégage une impression sensible de fraîcheur et de joie, obtenue par le jeu des couleurs claires et par les sourires qui animent les visages. Enfin, l’unité de l’ensemble est due à la mobilité de la lumière, distribuée en taches roses, jaunes et bleues sur les robes, les canotiers ou le sol. L’impression de « papillonnement » de la lumière qui en résulte reproduit les jeux lumineux observés en plein air.
Chez Van Dongen, on ne fait que deviner la foule. L’artiste préfère se concentrer sur deux couples au premier plan, qui font écho à ceux de Renoir. Mais leurs attitudes et leurs gestes sont plus éloquents, et le cadrage lui-même est plus parlant. L’impression de grâce et d’ardente naïveté qui imprègne l’œuvre de Renoir cède ici la place à des flirts plus affirmés. Ces bals populaires n’étaient-ils pas aussi l'occasion de rencontrer des prostituées ?
Dans l’une comme dans l’autre toile, les couleurs sont posées par touches libres, visibles, sensuelles ; toutefois, elles sont plus larges et plus empâtées chez Van Dongen, mais aussi plus vives, plus exaltées (les roses devenant rouges, et les bleus virant au noir), et elles correspondent parfaitement à l’esthétique fauve, dont il fut un grand représentant. Faut-il rappeler tout ce que le fauvisme doit aux recherches, entreprises au XIXe siècle (Chevreul, Delacroix, Monet, Renoir, Seurat, Signac…) sur la couleur ?

La toile de Renoir adopte délibérément un point de vue positif. Tout y contribue à exprimer la joie et la gaieté qui ont valu à l’artiste le titre de « peintre du bonheur ». C’est une atmosphère bon enfant qui l’emporte ici contrairement à la toile de Van Dongen. Chez ce dernier, l’ambiance est plus canaille, mais plus sensuelle également. Elle laisse entrevoir d’autres aspects de ces bals populaires (la prostitution, qui sous-entend la maladie, la misère…), aspects sur lesquels devaient également se pencher Toulouse-Lautrec ou Picasso.
Quelle qu’en soit l’approche, ces toiles chantent une époque révolue d’un Montmartre dont les bas loyers attirent les artistes et la bohème (Delacroix, Renoir, Berlioz, Nerval, Gautier…), mais aussi les lorettes faisant de la Butte un quartier tumultueux. De nombreux cabarets y ouvrent leur porte : La Cigale et la Fourmi, Le Chat noir, Le Lapin agile… Ces noms restent synonymes de l’heure de gloire de la Butte, avant que celle-ci ne soit éclipsée par Montparnasse.

Van Dongen, le peintre, 1877-1968 catalogue de l'exposition du musée national d’Art moderne, Paris-Musée, 1990.

Van Dongen et le fauvisme Lausanne-Paris, Bibliothèque des Arts, 1971.

Kees Van Dongen Rotterdam, Art Unlimited Books-Museums Boymans-Van Beuningen.

Jean-Emile BAYARD Montmartre, hier et aujourd’hui, Paris, Jouve et Cie Editeurs, 1925.

Jean-Paul CARACALLA, Montmartre, gens et légendes, Paris, Bordas 1995.

Nadine FATTOUH-MALVAUD, « Le Moulin de la Galette », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 23/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/moulin-galette

Anonyme (non vérifié)

merci pour ce site web meme si il manque a mon gout des informations sur le type de personne presente au Balle
et une biographie des auteurs

sinon merci !!!!!

mer 30/05/2012 - 19:40 Permalien
Anonyme (non vérifié)

j avai une recherche en art plastique ca ma beaucoup aide merci

dim 07/10/2012 - 15:17 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Et la peinture a été faites avec quel matériaux svp ..

sam 24/11/2012 - 16:24 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Bonjour,

Toutes les informations relatives à la matière et à la technique se trouvent en bas de l'image, dans la partie grise.
Pour ce tableau, il est écrit : Technique et autres indications : Huile sur toile ce qui veut dire que l’œuvre a été faite avec une toile et de la peinture à l'huile.

A bientôt,

Anne-Lise

lun 26/11/2012 - 09:35 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Très intéressant mais je sais que toutes les personnes au 1er plan sont identifiables et j'aimerais que ce soit rappelé Merci

mer 05/08/2015 - 23:10 Permalien

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

Guinguettes et imagerie populaire

Guinguettes et imagerie populaire

La guinguette, au cœur d’une nouvelle imagerie populaire

À la fin du XIXe siècle, les guinguettes constituent un référent culturel et…

Guinguettes et imagerie populaire
Guinguettes et imagerie populaire
Bonne et mauvaise ivresse

Bonne et mauvaise ivresse

À Paris, en 1829, des médecins et des chimistes fondent les Annales d’Hygiène Publique et de Médecine Légale, dont l’objectif est de rendre compte…

Bonne et mauvaise ivresse
Bonne et mauvaise ivresse
Femmes et frissons de plaisir à la Belle Époque

Femmes et frissons de plaisir à la Belle Époque

La République s’amuse

Après le régime si décrié du Second Empire (« la fête impériale »), la IIIe République a commencé par un retour…

Femmes et frissons de plaisir à la Belle Époque
Femmes et frissons de plaisir à la Belle Époque
Femmes et frissons de plaisir à la Belle Époque
Femmes et frissons de plaisir à la Belle Époque
Représenter les guinguettes

Représenter les guinguettes

Représenter la guinguette après l’impressionnisme

À partir de la fin du second Empire, la fréquentation des guinguettes relève d’un véritable art…

Représenter les guinguettes
Représenter les guinguettes
Représenter les guinguettes
Le café au carrefour social

Le café au carrefour social

Le café au cœur de la société

Durant tout le XIXe siècle, le café, sous des appellations très diverses (cabaret, marchand de vin,…

Théâtres et cabarets parisiens au XIX<sup>e</sup> siècle

Théâtres et cabarets parisiens au XIXe siècle

Au XIXe siècle, la fréquentation des cabarets et des théâtres est un aspect fort important de la culture urbaine, populaire ou petite-…

Théâtres et cabarets parisiens au XIX<sup>e</sup> siècle
Théâtres et cabarets parisiens au XIX<sup>e</sup> siècle
Théâtres et cabarets parisiens au XIX<sup>e</sup> siècle
Théâtres et cabarets parisiens au XIX<sup>e</sup> siècle
La baraque de la Goulue et le bal Bullier

La baraque de la Goulue et le bal Bullier

L’essor des spectacles dans le Paris de la Belle Époque

Sous l’impulsion du baron Haussmann, Paris se transforme en profondeur au cours de la…

La baraque de la Goulue et le bal Bullier
La baraque de la Goulue et le bal Bullier
La baraque de la Goulue et le bal Bullier
Le Moulin de la Galette

Le Moulin de la Galette

Le moulin de la Galette qui donne son titre à ces deux toiles se situait sur la butte Montmartre (annexée à Paris en 1860), à côté du moulin qui…

Le Moulin de la Galette
Le Moulin de la Galette
Naissance d'une star

Naissance d'une star

Désir et déchéance

En 1929, le producteur allemand Erich Pommer, de la UFA, demande à Josef von Sternberg, cinéaste d’origine autrichienne, de…

Aristide Bruant, ambassadeur de Montmartre

Aristide Bruant, ambassadeur de Montmartre

La Belle Époque des cafés-concerts

Dans le dernier quart du XIXe siècle, Paris est le cœur battant de la vie artistique mondiale. La…