La traite des Noirs
L’achat des captifs au XVIIIe siècle, dans la région du Congo
Un document d’archives très rare, le cahier du troc effectué par un navire négrier de Bordeaux, La Manette, entre juin et octobre 1790, du Sud au Nord de la « côte d’Angole », se recoupe avec le récit d’un ancien capitaine négrier, Louis Ohier de Grandpré. Celui-ci décrit et, de plus, dessine les courtiers africains et les conditions de négoce des esclaves à la même époque.
Par ce rapprochement, les acteurs de la traite prennent des noms et des visages, les lieux et les bâtiments où se pratique le négoce prennent une forme et l’on perçoit l’usage des marchandises troquées en Afrique à la fin du XVIIIe siècle.
La répression de la traite illégale au large de l’Afrique au XIXe siècle
Le passage de la pratique de la traite au XVIIIe siècle à sa mise hors la loi au XIXe siècle sur un plan international met plusieurs décennies avant de s’inscrire dans les faits en France.
Une caricature de Daumier sur la répression de la traite illégale est révélatrice des mentalités qui s’affrontent encore sur un tel objectif au milieu du XIXe siècle, en France. La condamnation de la traite par la France, puis la répression des négriers par sa marine, se sont heurtées à des résistances fortes où les rivalités de politique intérieure et les relations avec l’Angleterre ont joué un rôle bien plus important que la prise en compte de la cause des Noirs. À travers des crises comme celle du « droit de visite », relayée par la presse, mûrit cependant dans le public la prise de conscience de l’universalité des droits de l’Homme.