Découvrir la vie de Clemenceau (Georges) au travers d'œuvres et d'images d'archive
George Clemenceau (1841-1929) est un homme d'État français. Du fait de sa longévité politique, il a connu le Second empire, la IIIe République et la Grande Guerre.
Après un voyage de 4 ans aux États-Unis de 1865 à 1869, il revient en France.
Républicain, il commence sa carrière politique en s'opposant au Second empire, il devient maire du 18e arrondissement pendant la Commune de Paris, il soutiendra avec acharnement l'amnistie des communards. Élu député en 1871, il siège à l'extrême-gauche radical dont il devient le chef. À l'Assemblée, par son éloquence cinglante et son intelligence, on le surnomme le tombeur de ministères. Il s'oppose à la politique coloniale de Jules Ferry, à la République des « opportunistes », pousse en avant le général Boulanger qu'il pense républicain (puis se rétracte), assure l'élection de Sadi Carnot.
Celui que l'on surnomme désormais Le Tigre devient la cible d'une violente campagne l'impliquant dans le scandale de Panama : aux élections de 1893, il est battu et doit se retirer de la vie politique jusqu'en 1902.
Il se fait journaliste et éditorialiste du journal L'Aurore. En 1898, il prend fait et cause pour Dreyfus et publie J'accuse de Zola dans L'Aurore.
Élu député du Var en 1902, il revient à l'Assemblée puis en 1906, il est ministre de l'Intérieur puis Président du Conseil. Il crée un ministère du Travail et promeut des lois sociales. Pour autant, il réprime durement les grèves ouvrières et rompt avec Jean Jaurès, les socialistes et la C.G.T.
Son gouvernement est renversé en 1909. Il retourne au journalisme et crée son propre organe L'Homme Libre en 1913 : ses éditoriaux patriotes réclament de la fermeté vis à vis de l'Allemagne et alertent sur les menaces de guerre. Censuré après l'entrée en guerre en 1914, le journal continue de paraître sous le nom de L'Homme enchainé et est très populaire auprès des combattants.
Alors que la guerre s'enlise, Poincaré, malgré son inimitié, appelle Clemenceau en septembre 1917 au poste de Président du conseil. Le Tigre prend des mesures énergiques et impopulaires, gouverne seul, impose un commandement unique aux Alliés (Foch) et poursuit son but sans défaillance jusqu'à la victoire. À la Chambre, le 8 mars 1918, il prononce une de ses phrases les plus célèbres : Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c'est tout un. Politique intérieure, je fais la guerre ; politique étrangère, je fais la guerre. Je fais toujours la guerre.
Artisan de la défaite de l'Allemagne, il devient le Père de la Victoire, il préside la conférence de la paix qui s'ouvre en janvier 1919 et la signature du Traité de Versailles le 28 juin 1919.
Malgré sa popularité exceptionnelle, les députés, qui lui reprochent son autoritarisme, ne l'élisent pas Président de la République en 1920, lui préférant Paul Deschanel.
Il se retire en Vendée, son pays natal, voyage notamment aux États-Unis, écrit.
Outre son activité politique, George Clemenceau a eu une activité culturelle importante. Il a soutenu les artistes de son temps comme Claude Monet ou Auguste Rodin.

Georges Clémenceau, Edouard Manet © GrandPalaisRmn (musée d'Orsay) / Adrien Didierjean