Découvrir la vie de Louis XVI au travers d'œuvres et d'images d'archive
Louis XVI (1754-1793) est roi de France de 1774 à 1791.
Petit-fils de Louis XV, Louis XVI est le second fils de Louis de France et Marie-Josèphe de Saxe. Il n'était pas destiné à régner, il devient le Dauphin de France à la mort de ses frères aînés et de son père en 1765. Il épouse en 1770, l'archiduchesse Marie-Antoinette, fille de l'impératrice Marie-Thérèse.
Le couple royal aura 4 enfants : Madame Royale en 1778, Louis-Joseph (mort le 4 juin 1789), Louis-Charles (futur Louis XVII) en 1785 et Sophie (morte à 1 an en 1788).
L'éducation de Louis XVI ne le prépare pas à son métier de roi. Extrêmement cultivé, il aime la littérature, parle plusieurs langues, ses connaissances scientifiques, notamment dans les sciences appliquées, géographiques et astronomiques en font un savant respectables. Vertueux, pieux et faible, il ne sait ni régner, ni décider.
Quand Louis XV meurt en 1774, Louis XVI à 20 ans, il est sacré à Reims le 11 juin 1775. Ses frères, les comtes de Provence (futur Louis XVIII) et d’Artois (futur Charles X) ne sont pas un appui politique pour le jeune roi.
Sur les conseils de ses tantes, les filles de Louis XV, il choisit comme principal conseiller le comte de Maurepas, âgé alors de 73 ans. Celui-ci jouera le rôle de premier ministre jusqu'en 1781.
Une nouvelle équipe ministérielle se met en place : le comte de Vergennes aux Affaires étrangères, Turgot aux finances, Sartine à la Marine. Sur les conseils de Maurepas, Louis XVI rétablit le Parlement dans ses prérogatives, dont le droit de remontrance, que Louis XV avait aboli en 1770. Ce qui va une nouvelle fois réduire le pouvoir royal à l'impuissance face au conservatisme du parlement, des privilégiés et de l'aristocratie. Aucune réforme ne pourra se faire.
Or, Louis XVI doit faire face à des difficultés financières récurrentes.
Turgot aux finances, met en place un système libéral inspiré des physiocrates, en septembre 1774, il décrète la libre circulation des grains, mais la mauvaise récolte fait monter le prix du blé et on assiste à la guerre des Farines en 1775, des émeutiers vont jusqu'à Versailles. L'ordre rétabli, Turgot continue ses réformes fiscales, comme la suppression de la corvée des routes, l'abolition des corporations et un nouvel impôt proportionnel payable par tous. Le Parlement s'oppose à toutes ces réformes par son droit de remontrance, Louis XVI recule et Turgot est renvoyé en mai 1774.
Le roi appelle alors aux finances un banquier genevois : Necker. La France soutient alors la guerre d'Indépendance des États-Unis d’Amérique (1775-11782) face à l'Angleterre qui endette lourdement le Trésor royal. Necker, face à la banqueroute de la France, emprunte de l'argent mais ne poursuit pas les réformes de Turgot. Il publie en 1781, dans son Compte rendu au Roi, le montant des des dépenses de la Cour dont les pensions versées aux courtisans. S'il devient populaire, il s'attire les hostilités de l'aristocratie et du roi qui le révoque en mai 1781.
La paix de Versailles de 1783 restaure le crédit international de la France abîmé par la fin de la guerre de Sept ans en 1763 : il consacre la défaite anglaise et la reconnaissance officielle des États-Unis d’Amérique, la France conforte sa position sur Terre-Neuve.
Charles Alexandre de Calonne devient le nouveau Contrôleur des finances en 1783, la situation financière et extérieure est rétablie. Une certaine prospérité apparaît par l'emprunt et l'aide aux entreprises privées (manufactures d'Oberkampf, des Périer, des Wendel). La politique d'infrastructure (routes, ports, canaux) menées sous Louis XV est reprise.
Cependant, l'euphorie dure peu de temps. Un accord commercial de libre-échange avec l'Angleterre est signé en 1786, aggrave la situation économique, les produits anglais affluent sur le marché français. Le crédit s'effondre, industriels et les financiers font faillites, tandis que l'affaire du Collier éclabousse la royauté et la reine.
Calonne propose alors à Louis XVI des réformes audacieuses, revenant à la politique de Turgot. Mais face à l'hostilité tenace des parlementaires et des nobles, Louis XVI le disgracie en avril 1787.
Le problème de la dette reste entier. Une réforme judiciaire est mise en place par le garde des Sceaux Chrétien François Lamoignon pour briser la résistance du Parlement. Mais la réforme arrive trop tard. Un soulèvement général des parlements a lieu dans toutes les provinces et donne lieu à la journée des tuiles à Grenoble le 21 juillet 1788. C'est un avant-goût de la Révolution française.
Louis XVI cède et convoque les États généraux pour le 1er mai 1789, il rappelle Necker aux finances le 25 août 1788. Louis XVI accepte le doublement du tiers état mais refuse le vote par tête lors de son conseil du 27 décembre 1788.
Le 5 mai 1789, les États généraux s'ouvrent officiellement. Le 20 juin, le tiers état prête le Serment du Jeu de Paume et se constitue en Assemblée nationale. La Révolution française est en marche : Louis XVI n'a plus la maîtrise des évènements : la monarchie absolue prend fin.
Louis XVI renvoie Necker, le peuple parisien s'affole des troupes massées autour de la capitale, le 14 juillet, il prend la Bastille. Le 6 octobre, les femmes se rendent à Versailles et ramène le roi et sa famille à Paris, aux Tuileries. Louis XVI est devenu un roi constitutionnel. Le droit divin n'est plus. Il utilise son droit de veto pour freiner la révolution. En organisant sa fuite le 20 juin 1791, Louis XVI se discrédite totalement. Reconnu à Varennes, il doit revenir à Paris, il est considéré par la foule comme un traître. Cependant, l'Assemblé l'absout et lui fait jurer fidélité à la Constitution le 14 septembre 1791.
Louis XVI va alors encourager la guerre révolutionnaire, pariant sur la défaite française. Les revers français et le manifeste de Brunswick en 1792 exacerbent le ressentiment du peuple : le 10 août 1792, les Tuileries sont prises d'assaut et la famille royale est emprisonnée au Temple.
Le 21 septembre 1792, l'Assemblée constituante décrète l'abolition de la royauté. Louis XVI devient Louis Capet.
Enfin, après la découverte le 20 novembre, de papiers personnels du roi, contenus dans une armoire de fer du château des Tuileries, le procès du roi va s'ouvrir le 11 décembre 1792. Défendu par Lamoignon de Malesherbes, Louis XVI est condamné à mort le 16 janvier 1793.
Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793.

Louis XVI, Joseph-Siffrède Duplessis © Château de Versailles, Dist. GrandPalaisRmn / Jean-Marc Manaï