Découvrir la vie de Nieuwerkerke (Émilien, comte de) au travers d'œuvres et d'images d'archive

Émilien de Nieuwerkerke (1811-1892) est un sculpteur et directeur général des Musées nationaux de 1849 à 1870.

D'origine hollandaise, fils naturel d'un stadhouder, Émilien de Nieuwerkerke revient en France avec sa mère émigrée,  lors de la Restauration. Destiné à la carrière militaire, il choisit d'être sculpteur après sa rencontre avec la sculptrice romantique Félicie de Fauveau à Florence en 1834. Il se forme auprès des meilleurs sculpteurs de l'époque : François Rude et James Pradier.

En 1845, Nieuwerkerke rencontre la princesse Mathilde, cousine de Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III), alors épouse d'Anatole Demidoff qu'elle quitte en 1847. Nieuwerkerke et la la princesse Mathilde entretiennent une relation amoureuse qui va durer 25 ans.

Quand en 1849, Louis-Napoléon Bonaparte est élu président de la II^e République, le destin de Nieuwerkerke est scellé. Le 25 décembre 1849, il est nommé directeur général des Musées nationaux. Le 30 juin 1863, l’Empereur crée pour lui la surintendance des Beaux-Arts  qui lui donne une autorité absolue sur le monde des Arts, il le restera jusqu'en 1870.

Dès sa nomination en 1849, Nieuwerkerke s'installe au Louvre. En 1858, les travaux du Louvre lui offrent de nouveaux appartements très luxueux (actuels Appartements Second Empire du musée du Louvre, Aile Richelieu) où il reçoit l’élite artistique et sociale de la capitale. Sous son impulsion, les musées se développent, se modernisent (éclairage zénithal du Louvre) et s'ouvrent davantage au public. Il crée des musées comme les musée de Picardie (Amiens), le musée des Antiquités nationales (Saint-Germain-en-Laye). Les collections nationales s'enrichissent (acquisition de la collection Campana en 1861).

Cependant, en matière artistique, les goûts du comte de Nieuwerkerke sont empreints d’un net conservatisme. Il pèse de toute son influence sur le jury des Salons, impose le style pompier et n’aime pas le réalisme. Il freine l'innovation artistique.

 À la chute du Second Empire, Nieuwerkerke part en exil d'abord à Londres puis en Italie où il meurt.