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Les origines de ce mouvement remontent au mécontentement grandissant dans les universités françaises. Les étudiants critiquaient un système éducatif inadapté aux réalités de l'époque. Le 22 mars 1968, des étudiants occupent un bâtiment de l'université de Nanterre pour protester contre l'arrestation de militants anti-guerre du Vietnam. Cette action marque le début d'une série de manifestations et d'occupations qui vont s'étendre rapidement.

Le 2 mai, la faculté de Nanterre est fermée par les autorités. En réaction, les étudiants se rassemblent à la Sorbonne à Paris. La police intervient brutalement pour évacuer l'université, provoquant de violents affrontements dans le quartier Latin. Près de 500 personnes seront arrêtées. Cela va provoquer la solidarité du milieu étudiant.

Le 10 mai, c'est la "Nuit des barricades" : les étudiants érigent des barricades dans les rues de Paris et affrontent les forces de l'ordre. Les images de ces affrontements choquent l'opinion publique et suscitent un élan de sympathie pour le mouvement étudiant. Face à cette situation, le gouvernement du Premier ministre Georges Pompidou tente d'apaiser les tensions. Mais le mouvement est déjà lancé et ne se limite plus aux seules revendications étudiantes.

À partir du 13 mai, les syndicats lancent une grève générale qui va paralyser le pays pendant plusieurs semaines. Les usines sont occupées, les transports sont à l'arrêt, et des millions de travailleurs cessent le travail. Les revendications portent sur les salaires, les conditions de travail et plus largement sur une remise en question de la société de consommation. Le mouvement s'étend à toutes les couches de la société : lycéens, artistes, intellectuels, paysans... C'est toute la France qui semble se soulever contre l'ordre établi. Des assemblées générales et des comités d'action se forment partout, discutant et remettant en question tous les aspects de la société. Le président Charles de Gaulle, d'abord dépassé par les événements, réagit le 24 mai en proposant un référendum sur la "participation", censé répondre aux aspirations de changement. Mais cette proposition est rejetée par les manifestants qui y voient une manœuvre pour diviser le mouvement.

Le 27 mai, les accords de Grenelle sont signés entre le gouvernement, le patronat et les syndicats. Ils prévoient notamment une augmentation du SMIG de 35% et la reconnaissance de la section syndicale d'entreprise. Mais ces accords sont rejetés par la base qui les juge insuffisants. La situation semble alors échapper à tout contrôle. Le 29 mai, de Gaulle quitte secrètement Paris pour Baden-Baden en Allemagne, où il rencontre le général Massu, commandant des forces françaises en Allemagne, pour s'assurer du soutien de l'armée.

De retour à Paris le 30 mai, de Gaulle prononce un discours ferme à la radio. Il annonce la dissolution de l'Assemblée nationale et de nouvelles élections législatives. Ce discours marque un tournant. Une grande manifestation de soutien à de Gaulle a lieu sur les Champs-Élysées le même jour. Progressivement, le mouvement de contestation s'essouffle. Les grèves commencent à être levées début juin, et la vie reprend peu à peu son cours normal. Les élections législatives de juin donnent une large victoire à la droite gaulliste, mettant fin définitivement aux espoirs de changement radical portés par le mouvement de Mai 68.

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