Découvrir la vie de Michel (Louise) au travers d'œuvres et d'images d'archive

Louise Michel (1830-1905) est une femme politique française. 

Fille naturelle, Louise Michel reçoit une éducation soignée et libérale malgré son origine modeste. Elle devient institutrice en 1851 et fonde une école privée pour ne pas prêter serment à Napoléon III. Elle s'affirme déjà républicaine, écrit des poèmes qu'elle adresse à Victor Hugo. 

Elle quitte sa Haute-Marne natale en 1856 et s'installe à Paris dans le 18^e arrondissement où elle fonde une école. Elle participe à des journaux d'opposition, rencontre Eugène Varlin, Jules Vallès...et se rapproche des milieux blanquistes. Elle s'inscrit à l'école de la rue Hautefeuille qui donne des cours d'instruction populaire et enseigne dès sa fondation à l'école professionnelle pour les jeunes filles et jeunes femmes de la rue Thévenot. Elle se lie d'amitié avec André Léo et Maria Deraismes du Droits des femmes et lutte avec elles pour l'amélioration de la condition féminine. 

Elle ouvre une nouvelle école en 1868, rue Oudot à Montmartre, qu’elle dirige jusqu'en 1871. Elle rencontre le jeune Georges Clémenceau, maire du 18^e arrondissement.

Lors des funérailles de Victor Noir, le 12 janvier 1870, Louise Michel se rend à la manifestation républicaine contre l'Empire, habillée en homme.

Quand éclate la guerre de 1870, Louise Michel participe à la défense de Paris, elle est élue présidente du Comité républicain de vigilance des citoyennes du 18^e arrondissement et prend l'habit de garde national. Lors e la Commune de Paris en mars 1871, Louise Michel est sur tous les fronts : elle est à la fois oratrice au club de la Révolution, ambulancière et soldate. Elle se bat contre les Versaillais à Neuilly, Clamart et Issy, puis sur différentes barricades parisiennes et notamment sur celle de la chaussée Clignancourt qu’elle aurait tenue avec seulement deux camarades d’armes.

Lors de la Semaine Sanglante des 21 au 28 mai 1871, Louise Michel échappe à la répression de l'armée de Thiers. Sa mère ayant été faite prisonnière, elle se livre aux autorités le 24 mai. Après avoir été enfermée au camp de Satory, elle est transférée à la prison des Chantiers à Versailles. Son procès devant le Conseil de guerre s'ouvre le 16 décembre 1871. Elle est condamnée à la déportation à vie en Nouvelle-Calédonie. Victor Hugo rend hommage à son courage en composant le poème Viro major (Plus grande qu'un homme) paru dans Toute la Lyre.

Embarquée le 10 août 1873 avec Henri Rochefort, Louise Michel arrive à Nouméa le 10 décembre. Elle s'intéresse aux Kanaks et à leur culture, se révolte contre leurs conditions de vie imposées par les colons et soutient l'insurrection kanak de 1878.

L'amnistie générale votée en 1880 lui permet de revenir en France. Elle fait un retour triomphal à Paris le 9 novembre 1880. Georges Clémenceau, Henri Rochefort et Louis Blanc l'accueillent avec la foule parisienne. Surveillée par les forces de police, Louise Michel reprend ses combats. Elle voyage en France mais aussi au Royaume-Uni, en Belgique, pour défendre la cause anarchiste et donne de nombreuses conférences. Arrêtée en avril 1883, accusée d'avoir provoquée le pillage de boulangeries en arborant un drapeau noir, Louise Michel est incarcérée pour 10 ans. Libérée en 1886, elle échappe à un attentat le 22 janvier 1888. En 1890, elle participe à la campagne internationale pour faire du 1^er mai, une journée de lutte pour la défense des droits des travailleurs et en particulier réclamer la journée de 8 heures.

Une nouvelle fois arrêtée puis libérée, Louise Michel décide de quitter la France et s'installe à Londres. Elle continue de donner des conférences en Europe et en France. Lors de l'affaire Dreyfus, elle est bien sûr aux côtés des dreyfusards.

Depuis 1902, Louise Michel est malade, elle meurt à Marseille le 9 janvier 1905. Son corps est ramené à Paris le 22 janvier, ses obsèques, sous haute surveillance policière, donnent lieu à un hommage populaire. Un cortège de près de 120 000 personnes suit le cercueil de la gare Saint-Lazare au cimetière de Levallois où elle est inhumée auprès de son ami Théophile Ferré.

Celle qu'on a surnommée La Vierge rouge, signait ses textes Enjolras, nom d'un personnage fictif des Misérables de Victor Hugo, chef d'un groupe de jeunes insurgés de 1832.