La Charité.
Visite de l'empereur et de l'impératrice à la crèche de s'ur Rosalie.
La Charité.
Auteur : GOUPIL Léon Lucien
Lieu de conservation : musée national du château de Compiègne (Compiègne)
site web
H. : 113 cm
L. : 150 cm
Huile sur toile
Domaine : Peintures
© Photo RMN - Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
11-522636 / C38.2615.1
Le bonapartisme social et humanitaire
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Alain GALOIN
Outre les ouvriers, la société recelait bien d’autres malheureux encore : malades, infirmes, vieillards impotents, enfants abandonnés… dont beaucoup étaient recueillis dans les hôpitaux, les hospices et les crèches de l’Assistance publique. Le Second Empire a eu à cœur de développer ou de créer de telles institutions. Les malades, par exemple, n’étaient plus abandonnés à leur sortie de l’hôpital : deux maisons de convalescence furent créées en 1855 près de Paris, l’une à Vincennes pour les hommes, l’autre au Vésinet pour les femmes. Les indigents bénéficiaient quant à eux des bureaux de bienfaisance. Comme les autres communautés religieuses, l’Eglise catholique, notamment la société de Saint-Vincent-de-Paul, faisait preuve d’un grand dévouement : création de crèches, d’écoles, de patronages, de fourneaux économiques, de caisses de loyers, distribution de secours en nature et en argent…
Une femme élégante donne de l’argent à une pauvre femme assise à gauche, les genoux couverts d’un châle. Ses trois enfants l’entourent et forment avec elle un groupe serré et solidaire, d’une grande dignité dans l’infortune. Selon toute vraisemblance, la généreuse donatrice n’est autre que l’impératrice Eugénie. Nombreuses ont été en effet ses visites chez des nécessiteux souvent malades, dont on lui avait signalé la détresse et à qui elle tenait à apporter en personne des encouragements et des secours. L’impératrice se rendait également dans des établissements de bienfaisance : hôpital, salle d’asile, crèche, ou bien – parce qu’il y avait là quelque bien à faire, quelque sauvetage à tenter – auprès de jeunes détenus.
Le tableau d’Edouard Sain ne met pas en lumière un acte de charité individuelle, mais la visite officielle des souverains dans une institution caritative qu’ils encouragent et soutiennent de leurs deniers. La toile représente le couple impérial à la crèche de sœur Rosalie. Au centre de la composition, deux petites filles, poussées en avant par sœur Rosalie, offrent une corbeille de fleurs à l’impératrice. L’empereur se tient aux côtés de la souveraine.
Cette crèche est une institution charitable créée par la société de Saint-Vincent-de-Paul et dirigée par sœur Rosalie, de son vrai nom Jeanne-Marie Rendu (1787-1856), sœur de Saint-Vincent-de-Paul.
L’œuvre sociale de Napoléon III a donc été bien réelle, mais l’empereur n’a eu néanmoins ni le temps ni les moyens de mener à son terme une législation sociale conforme à ses ambitions.
Jean GARRIGUES La France de 1848 à 1870 Paris, Armand Colin, coll. « Cursus », 1995.André GUESLIN L’Invention de l’économie sociale.Le XIXe siècle français Paris, Economica, 1987.Emile LEVASSEUR Histoire des classes ouvrières et de l’industrie en France depuis 1789 t.I, 1904.Jean TULARD (dir.) Dictionnaire du Second Empire Paris, Fayard, 1995.Alain PLESSIS De la fête impériale au mur des Fédérés (1852-1871) Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 1973.
Alain GALOIN, « Le bonapartisme social et humanitaire », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 11/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/bonapartisme-social-humanitaire
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