Partie de pelote au Rebot sur la place de Sare
Jeunes joueurs de pelote à Guéthary
Partie de pelote au Rebot sur la place de Sare
Auteur : COLIN Gustave Henri
Lieu de conservation : médiathèque du Patrimoine et de la photographie (MPP)(Charenton-le-Pont)
site web
Peinture.
Domaine : Peintures
© Ministère de la Culture -Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / François Vizzavona / reproduction RMN
VZC7611 - 97-024842
La Pelote basque
Date de publication : Août 2009
Auteur : Alban SUMPF
La pelote basque aux XIXe et XXe siècles
Héritière des traditionnels jeux de paume, la pratique de la pelote basque se développe, précise son fonctionnement et s’organise dans la seconde partie du XIXe siècle. Si le nom désigne en fait plusieurs types de jeux, différents selon les instruments utilisés, les terrains et les règles, il renvoie cependant toujours à une pratique tout à la fois sportive et culturelle, profondément ancrée dans la tradition et l’identité basques. Ainsi, dans presque tous les villages, la place centrale (« plaza ») est aussi le terrain où elle se joue. Les parties sont des moments de sociabilité, qui rythment la vie des communautés.
Pendant la IIIe République, cette véritable institution qu’est la pelote basque devient un enjeu du conflit d’influence entre l’Église et l’État, qui tentent d’encadrer et de promouvoir sa pratique, organisant des clubs et des compétitions. En 1900, la pelote est l’une des disciplines admises aux Jeux olympiques de Paris, ce qui contribue à la faire un peu connaître hors du Pays basque.
Scènes de la vie basque
La première image, Partie de pelote au rebot sur la place de Sare, Basses-Pyrénées, est un tableau de Gustave Colin (1828-1910), réalisé peu avant 1908, année où il fut exposé au Salon de la Société nationale des beaux-arts. Comme dans nombre de ses œuvres, Colin présente ici une scène caractéristique de la vie basque. Sur la « plaza » du village de Sare se joue une partie de pelote au rebot où s’affrontent deux équipes qui doivent mutuellement s’empêcher d’attraper la pelote ou de la renvoyer dans les limites du terrain. Chacun des joueurs a revêtu le costume traditionnel, blanc avec une ceinture de tissu, du « pilotari » (joueur de pelote) et tient son chistera, panier d’osier qui sert à réceptionner et à renvoyer la pelote. Défenseurs et attaquants sont répartis sur le terrain qui fait une centaine de mètres de long, bien rendu par la perspective. La place est délimitée au premier plan à gauche par un mur sur et devant lequel de nombreux spectateurs sont massés, au second plan par des bâtiments à l’architecture typiquement basque parmi lesquels l’église. Au fond s’élèvent les Pyrénées.
La seconde image, Jeunes joueurs de pelote à Guéthary, est une photographie anonyme datant des années 1930 qui fait partie du fonds du Touring Club de France (le club d’équitation et de pelote basque le plus important). Sur une petite plaza se trouvent cinq jeunes gens équipés pour le jeu : un chistera, une petite palette (paletta) ou un petit gant (joko garbi). Ils sont devant la mairie, maison basque typique, reconnaissable à sa façade largement percée avec son porche caractéristique (lorio), à son colombage et à son toit à deux versants en pente douce. Sur le mur du bâtiment mitoyen figurent des publicités peintes.
La pelote, au centre de l’attention et de la sociabilité basques
Les deux images peuvent être considérées comme de véritables « cartes postales » du Pays basque puisque, d’un coup d’œil, le spectateur sait où il se trouve. On peut donc considérer que dans les deux cas l’auteur a voulu faire connaître cette région à travers le prisme sportif et culturel de la pelote, qui est l’un des signes les plus caractéristiques du mode de vie basque.
Le tableau de Gustave Colin relève, comme d’autres de ses œuvres, de ce courant qui a vu les thèmes régionaux (et parfois régionalistes) se développer dans la littérature et la peinture, du milieu du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale. La partie de pelote y apparaît comme un emboîtement de symboles, d’échelles et de temporalités. Les Pyrénées (le paysage basque : la vie de la nature, immuable) encadrent le village typique (les maisons et les institutions comme l’église : la vie des hommes, traditionnelle) qui enserre lui-même la place (lieu de sociabilité et de culture) autour de laquelle il s’organise, et sur laquelle se déroule la partie, affirmation plus éphémère mais régulière et cyclique de la même tradition. Tout le « pays » (des montagnes aux hommes du village) semble regarder le jeu, véritable moment de sociabilité villageoise qui, un temps, condense et focalise l’identité basque.
La seconde image est-elle plutôt un « instantané » qui montre que, dès l’enfance, les Basques se livrent, même sans cérémonie, à cette pratique. Même traditionnelle, la pelote basque demeure donc bien vivante.
Manex GOYHENETCHE, Histoire générale du Pays Basque ; 5 tomes, Bayonne, Elkar, 2005.
Louis TOULET, La pelote basque Histoire, technique et pratique, Paris, De Vecchi, 1979.
Jean-Claude VIGATO, L’architecture régionaliste : France 1890-1950, Paris, Norma, 1994.
Alban SUMPF, « La Pelote basque », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 02/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/pelote-basque
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