Lettre d'information - Mars 2022

En 1890 le Café-concert des Ambassadeurs accueille les Fanfares Duchemin ensemble de cuivres jouant de la musique militaire. Les orchestres militaires sont en vogue à cette époque que ce soit lors de la fête nationale, les nombreuses cérémonies officielles ou les kiosques au sein des grands parcs des villes.

Le 17 juillet 1921 la statue équestre de Jeanne d’Arc, mise à l’abri pendant la guerre, est réinstallée à son emplacement initial dans la ville de Reims. La présence d’un orchestre militaire assure aussi bien le rythme de la cérémonie que son ton et sa dimension patriotique.

Aux États-Unis la fanfare est considérée comme un genre majeur dès le début du XX^e siècle. Lorsqu’en 1917 les soldats américains débarquent sur le sol français ils viennent s’intégrer dans cette tradition de fanfare apportant une vague d’espoir après trois ans de guerre.

Dans la France de la Belle Époque les coutumes et le folklore connaissent un regain lié à l’exaltation du sentiment patriotique. Qu’elle vise la revendication identitaire ou l’élévation de l’âme la fanfare demeure un moyen d’occuper l’espace public en projetant à la fois une image de discipline et de culture populaire comme le montrent ces deux clichés pris à Pont-Aven et à Arles dans les années 1900 et 1911.

Pour cette carte postale publicitaire et humoristique commandée par le grand magasin parisien Le Bon Marché l’artiste Léon Hingre met en scène une troupe d’animaux musiciens dans un village français idéalisé. Avec cette fanfare des animaux le Bon Marché séduit les goûts les plus conformes de ses clients entre nostalgie de la vraie campagne discipline martiale et musique populaire accessible à tous.