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Cardinal Consalvi, secrétaire d'Etat du Saint-Siège..

Cardinal Consalvi, secrétaire d'Etat du Saint-Siège..

Signature du Concordat entre la France et le Saint-Siège, par le pape Pie VII, le 15 août 1801.

Signature du Concordat entre la France et le Saint-Siège, par le pape Pie VII, le 15 août 1801.

Cardinal Consalvi, secrétaire d'Etat du Saint-Siège..

Cardinal Consalvi, secrétaire d'Etat du Saint-Siège..

Date représentée :

Estampe de Charles Edward Wagstaff d'après Thomas Lawrence.

Domaine : Estampes-Gravures

© Photo RMN - Grand Palais - G. Blot

http://www.photo.rmn.fr

01-004546 /MM.52.3.9

Le Concordat de 1801

Date de publication : Février 2009

Auteur : Alain GALOIN

Né le 14 août 1742 à Césène, en Romagne, Grégoire Barnabé Chiaramonti – le futur pape Pie VII – est issu d’une famille de vieille noblesse romagnole. Son appartenance à l’ordre des Bénédictins développe en lui une profonde piété et un goût de la simplicité poussé jusqu’à l’ascèse. Élève du théologien janséniste Miara, à Padoue, il souscrit à l’Encyclopédie de Diderot et s’intéresse aux idées de Locke et de Condillac, alors précepteur du prince héritier de Parme. Pie VI, son parent et compatriote de Césène, le nomme évêque de Tivoli (1783), puis d’Imola (1785). Le 14 février 1785, à 42 ans, il reçoit la pourpre cardinalice. En juin 1796, Imola est occupé par les troupes du général Augereau, et le cardinal Chiaramonti s’interpose entre les forces françaises et la population. Il exprime sa position politique et religieuse dans une célèbre homélie prononcée le jour de Noël 1797 : le régime démocratique n’est pas contraire à l’Évangile, mais il ne peut se passer de religion.

Le 29 août 1799, le pape Pie VI meurt à Valence, prisonnier du Directoire. Le 14 mars 1800, le conclave réuni à Venise élit le cardinal Chiaramonti qui prend le nom de Pie VII, en hommage à son prédécesseur. Il prend pour secrétaire d’État le cardinal Ercole Consalvi (1757-1824) à qui il doit en partie son élévation à la dignité papale. Avec son aide, il réorganise les États pontificaux dans le sens d’une meilleure adaptation au monde moderne (bulle Post diuturnas du 30 novembre 1800). Napoléon Bonaparte, alors Premier consul, souhaite mettre fin au schisme qui divise l’Église de France et rendre à cette dernière une existence officielle par l’établissement d’un Concordat avec le Pape. Pie VII confie à Ercole Consalvi la redoutable tâche d’en négocier les termes avec Bonaparte.

Artiste étonnamment précoce, sir Thomas Lawrence (1769-1830) devint, en 1792, le peintre ordinaire du roi Georges III d’Angleterre et présida la Royal Academy de 1820 à sa mort. Disciple de sir Joshua Reynolds (1723-1792), c’était un portraitiste mondain de renommée internationale. Il réalisa le portrait du cardinal Ercole Consalvi, secrétaire d’État du Saint-Siège, au cours d’un voyage à Rome, vraisemblablement en 1818. Charles Edward Wagstaff (1808-1850) a reproduit ce portrait par l’estampe. Le prélat est représenté dans son bureau du Vatican, assis dans un fauteuil, le bras gauche appuyé sur une pile de papiers. Il tient dans la main droite une liasse de feuillets et sa barrette cardinalice. Derrière lui, une large baie laisse apercevoir une architecture néoclassique estompée, celle de la façade de la basilique Saint-Pierre de Rome.

Élève de David, le peintre lillois Jean-Baptiste Wicar (1762-1834) était membre de la Commission des sciences et des arts qui accompagna le général Bonaparte lors de la campagne d’Italie. Il était chargé de saisir les œuvres d’art susceptibles d’enrichir les collections des musées nationaux. En 1800, il s’installa définitivement à Rome. Le dessin représentant le pape Pie VII, alors qu’il remet au cardinal Consalvi, après l’avoir ratifié, le texte du Concordat signé à Paris le 15 juillet 1801, a été commandé par François Cacault, protecteur de l’artiste, représentant du Premier consul à Rome. Exécutée d’après nature, l’œuvre a été exposée à partir de 1803 dans le palais de la Légation française, avec un buste en plâtre de Napoléon Bonaparte par Canova. Comme pour un échange de présents, le dessin a ensuite été remis à Bonaparte à Paris, tandis que le buste était offert au pape.

La Constitution civile du clergé, votée par l’Assemblée constituante le 12 juillet 1790, avait institué une Église nationale avec des prêtres élus par les fidèles, rémunérés par l’État et tenus de prêter serment de fidélité « à la Nation, à la Loi et au Roi ». Cette Constitution avait été condamnée par le Saint-Siège, de sorte que s’opposaient en France deux clergés : le clergé assermenté ou constitutionnel et le clergé insermenté ou réfractaire, fidèle à Rome.

Pour Napoléon Bonaparte, le règlement de la question religieuse est une condition nécessaire à la pacification intérieure du pays et il veut mettre l’Église catholique, toujours très influente, à son service. Sur les conseils d’Étienne Bernier, curé de Saint-Laud à Angers, il ouvre donc des négociations avec le pape Pie VII, nouvellement élu, le 25 juin 1800. La lenteur des tractations, souvent rompues, s’explique par une différence de point de vue fondamentale : Bonaparte aborde la question religieuse sur un plan politique alors que le pape l’envisage sur un plan spirituel. Pie VII envoie d’abord à Paris le cardinal Spina puis, le 20 juin 1801, son secrétaire d’État le cardinal Consalvi, chargé de relancer les négociations. Finalement, le Concordat est signé le 15 juillet 1801. En le ratifiant le 15 août suivant, le pape reconnaît la république et renonce à la restitution des biens nationaux. De son côté, le gouvernement français conserve la mainmise sur l’organisation de l’Église catholique : il nomme les évêques ; le nombre des diocèses est réduit de moitié par rapport à l’Ancien Régime ; le clergé est rémunéré par l’État et doit prêter serment de fidélité. Les dispositions du Concordat sont étendues aux autres confessions alors représentées en France : luthériens, calvinistes, juifs.

Malgré l’ajout des Articles organiques qui restaurent en partie le gallicanisme et que le pape ne ratifiera jamais, le Concordat de 1801 consacre le retour à la paix religieuse. Il restera en application en France jusqu’à la séparation des Églises et de l’État en 1905.

Jacques-Olivier BOUDON, Napoléon et les cultes, Paris, Fayard, 2002.Jacques CRETINEAU-JOLY, Mémoires du cardinal Consalvi, secrétaire d’Etat du pape Pie VII (avec une introduction et des notes), Paris, Plon, 1864.Yves-Marie HILAIRE, Histoire de la Papauté, Paris, Le Seuil, collection « Points Histoire », 2003.Jean LEFLON, L’Eglise concordataire et impériale, Paris, Maison de la Bonne Presse, 1947.Bernardine MELCHIOR-BONNET, Napoléon et le Pape, Paris, Le Livre contemporain, 1958.Gérard PELLETIER, Rome et la Révolution française.La théologie et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française (1789-1799), Collection de l’Ecole française de Rome, 2004.Jean TULARD, Dictionnaire Napoléon, Paris, Fayard, 1999.

Alain GALOIN, « Le Concordat de 1801 », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/concordat-1801-0

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