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L'haussmannisation correspond à la transformation de Paris voulue par Napoléon III et mise en oeuvre par le baron Haussmann, préfet de la Seine en 1853. En 1860, une loi annexe à Paris les communes proches de Paris, comme Vaugirard, Passy, Montmartre...

Le chantier gigantesque de l'haussmannisation, qui a donné la physionomie actuelle de la capitale française, répond à trois objectifs stratégique (maintien de l'ordre), politique (rayonnement de la France) et social (salubrité).

Les grandes avenues rectilignes détruisent l'enchevêtrement des ruelles dans le coeur de Paris, elles facilitent la circulation des marchandises, l'intervention rapide des forces de l'ordre et entrave l'érection de barricades. 

Au total, 64 kilomètres sont percés dans Paris avec notamment la rue de Rivoli, les boulevard de Sébastopol, Saint-Michel, l’avenue de l’Opéra (terminée sous la III^e République). Les travaux détruisent les quartiers anciens dont 25 000 maisons. Des milliers d'immeubles haussmanniens, au plan identique et proportions régulières voient le jour en 10 ans. Les immeubles cossus aux façades alignées et régulières sont bâtis pour la grande bourgeoisie.

Ces grandes avenues sont les vitrines d du Second Empire.

Soucieux d'améliorer la salubrité publique, notamment en prenant en compte l'accroissement de la démographie parisienne, Haussmann fait creuser le sol parisien. Il confie à l'ingénieur Eugène Belgrand la construction d'un réseau d'égout qui sera de 600 km en 1878 et d'adduction d'eau. L'eau, le gaz, l'éclairage public, la luminosité des avenues sont un progrès.

La vision hygiéniste d'Haussmann lui fait aménager les grands parcs publics que sont le parc Monceau, les Buttes-Chaumont, le parc Montsouris et bien sûr le bois de Boulogne où se promène le Tout-Paris du Second Empire. Chaque quartier devait avoir son square. 

Haussmann construit de grands monuments publics : des hôpitaux (Lariboisière, Sainte-Anne, des églises (Saint-Augustin), des théâtres (Opéra Garnier, le Châtelet), les Halles centrales(Baltard), des casernes (boulevard Henri IV), des gares (gare de Lyon, Saint-Lazare..), la préfecture de Police.

La modernisation de Paris voulue par Napoléon III et Haussmann n'a pas fait l'unanimité, même si les Parisiens ont eu le sentiment que la ville s’était assainie. Elle a eu des conséquences sociales graves du fait des expropriations. La flambée des prix a obligé les classes populaires à se retirer en périphéries. La gestion financière du baron et le coût exorbitant des travaux ont été vivement critiqués. 

En 1867, le républicain Jules Ferry fait paraître une brochure dénonçant Les comptes fantastiques d’Haussmann. En  20 ans, deux milliards de francs-or ont été dépensés, l'équivalent du budget annuel de la France. Financés à partir de 1860 par des emprunts, les contribuables parisiens ont payé les intérêts jusqu’en 1914.