Collier et paire de boucles d'oreilles
Auteur : NITOT François-Regnault
Lieu de conservation : musée du Louvre (Paris)
site web
Date de création : 1810
Date représentée : 1810
H. : 43 cm
L. : 7 cm
Diamant, émeraude.
Domaine : Objets
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
OA 12155 et OA 12156 - 04-503784
Bijou de grand apparat
Date de publication : Mars 2008
Auteur : Jacqueline VIRUEGA
Pour assurer sa descendance, Napoléon Ier prend en 1810 une nouvelle épouse, l’archiduchesse Marie-Louise, fille de l’empereur d’Autriche et petite-nièce de Marie-Antoinette. Ce choix a pour but la paix avec l’Autriche et l’affiliation à une dynastie d’Ancien régime. Parmi les cadeaux de mariage, figure cette œuvre de grande joaillerie. La joaillerie - l’art de mettre en valeur les gemmes - n’est qu’un segment de la gamme de la bijouterie mais elle se remarque par la valeur des matériaux qu’elle emploie et l’éclat particulier de ses produits. Les bijoux de grand apparat sont toujours des joyaux.
Cette parure de 1810 présente une qualité caractéristique de la période. Durant le Directoire et le Premier empire, la production française de joaillerie se distingue par l’excellence de la conception et de l’exécution. Le bijoutier Eugène Fontenay (1824-1887) l’explique par le travail « d’habiles ouvriers, qui ressuscitent la tradition du XVIIIe siècle ». Cette école du début du XIXe siècle est dominée par Jean-Baptiste Fossin, alors chef d’atelier de Nitot.
Ce collier et ces boucles d’oreille sont, comme le peigne et le diadème assortis, ornés de diamants et d’émeraudes. La taille conséquente des pierres et l’aspect majestueux de l’ensemble destinent cette parure à la figuration officielle, lors des cérémonies et sur les portraits.
Cette œuvre correspond à la définition de la joaillerie classique par Eugène Fontenay : forme « simple » et dessin « tranquille » mais « grandeur » et « distinction ». La seule fantaisie tient aux palmettes d’inspiration antique : le Premier empire a beaucoup employé en art de propagande ce style qui réinterprète l’Antiquité. La monture d’argent est typique de la grande joaillerie au XIXe siècle. Le métal clair est considéré comme « la matière dont le vif se marie le mieux à l’éclat de la pierre » (Oscar Massin, Rapport du jury international à l’Exposition universelle de 1889, 1891)
Les ornements de grand apparat sont traditionnellement des attributs du pouvoir. Le décorum royal ne peut s’en passer. Les Bonaparte les ont largement utilisés, plus que les autres souverains du XIXe siècle. Le Second empire s’est distingué dans ce domaine, à l’exemple du Premier empire, qui a effectué de nombreuses dépenses somptuaires « en appui de l’autorité politique » écrit le peintre Eugène-Oscar Lami (Dictionnaire de l’industrie et des arts industriels, 1881). L’utilisation symbolique des joyaux est « manifeste dans le tableau du sacre impérial par David. »
Le créateur de cette parure, François-Regnault Nitot, hérite en 1809 de la maison de joaillerie de son père, fournisseur de l’Empereur. Leur succès ne survit pas à l’empire. Le bonapartiste Nitot refuse de servir la Restauration et Jean-Baptiste Fossin, son ancien chef d'atelier, reprend l’affaire en 1815. Le successeur des Fossin a pour gendre Joseph Chaumet, qui dirige l’entreprise à partir de 1885.
Eugène FONTENAY Les bijoux anciens et modernes Paris, Maison Quentin, 1887.
Henri VEVER La bijouterie française au XIXe siècle 1800-1900 Paris, H. Fleury, 1906-1908.
Sociétés & Représentations (n° 20, 2005) « Puissances du gothique »
Jacqueline VIRUEGA, « Bijou de grand apparat », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 14/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/bijou-grand-apparat
Lien à été copié
Découvrez nos études
Bijou de grand apparat
Pour assurer sa descendance, Napoléon Ier prend en 1810 une nouvelle épouse, l’archiduchesse Marie-Louise, fille de l’empereur d’…
L'Artisanat de tranchée
Jusqu’à la Première Guerre mondiale, la durée des conflits est en général assez réduite. Sauf lors des sièges, les batailles…
L'impératrice Joséphine
Marie-Josèphe Rose Tascher de la Pagerie (1763-1814) naquit à la Martinique dans une famille installée aux Îles depuis un demi-siècle. Après une…
Bijou utilitaire
La spécialité bijoutière de la chaîne ne cesse de croître tout au long du XIXe siècle, notamment sous le Second Empire. Les chaînes d’…
Élisabeth Ire
Le portraitiste américain George Healy (1813-1894) a réalisé la copie du célèbre Portrait à l…
Bijou néogothique et néo antique
L’historicisme du XIXe siècle doit beaucoup au romantisme. Rompant avec la religion de l’Antiquité, le romantisme multiplie les sources…
Bijou romantique
Après d’autres pays européens comme l’Angleterre, le romantisme s’épanouit en France avec la décennie 1820. Le mouvement culturel le plus…
Ajouter un commentaire
Mentions d’information prioritaires RGPD
Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel