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Le général Eisenhower donnant les dernières directives avant le Débarquement

Le général Eisenhower donnant les dernières directives avant le Débarquement

Devant les côtes françaises.

Devant les côtes françaises.

Arrivée des premiers fantassins américains le 6 juin 1944.

Arrivée des premiers fantassins américains le 6 juin 1944.

Le général Eisenhower donnant les dernières directives avant le Débarquement

Le général Eisenhower donnant les dernières directives avant le Débarquement

Date de création : 1944

Date représentée : 5 juin 1944

Photographie

Domaine : Photographies

© RMN-Grand Palais (Château de Blérancourt) / Gérard Blot

Lien vers l'image

Dsb2.1.2.31.2 - 08-529050

Le débarquement de Normandie – 6 juin 1944

Date de publication : Juin 2014

Auteur : Christophe CORBIER

Opération « Overlord »

C’est au cours de l’année 1943 que les Anglais, les Américains et les Canadiens décident de lancer une opération de grande envergure contre l’armée allemande depuis les côtes françaises. Cette opération succède à plusieurs débarquements de troupes (en Afrique du Nord fin 1942, en Sicile et en Italie en 1943) qui se sont soldés par des succès. Les Alliés préparent donc, dans les premiers mois de 1943, le plan Overlord (« Suzerain »), qui est adopté à l’automne, lors de la conférence de Téhéran (28 novembre-1er décembre 1943).

Après avoir hésité entre la Normandie et le Pas-de-Calais, Britanniques et Américains, connaissant les importantes fortifications construites par les nazis devant la ville anglaise de Douvres, et échaudés par le cuisant échec de l’attaque de Dieppe en 1942, optent finalement pour un débarquement militaire sur les côtes du Calvados et de la Manche. Divisées en cinq secteurs que se répartissent les Canadiens et les Britanniques (à l’est) et les Américains (à l’ouest), ces côtes étaient moins bien défendues par la Wehrmacht : le « mur de l’Atlantique » y était plus vulnérable. Sous le commandement suprême du général américain Dwight Eisenhower, les Alliés se lancent à l’assaut des côtes normandes dès le 5 juin 1944 : des opérations sont menées par les parachutistes à l’intérieur des terres, avant que les fantassins et les blindés, transportés sur de multiples embarcations créées pour l’occasion, n’attaquent l’armée allemande depuis les plages au matin du 6 juin, à partir de 6h30.

De très nombreuses photographies, le plus souvent publiées à des fins de propagande, témoignent de la préparation et du déroulement des combats. Vues aériennes, clichés instantanés pris par des soldats embarqués sur les péniches et portraits des chefs alliés sont abondamment diffusés et montrent le déroulement du « jour le plus long ». Les trois images, qui émanent de l’Office of War Information (créé en 1942 par le gouvernement américain pour diffuser des images et des messages de propagande patriotique dans les différents médias), illustrent parfaitement les trois phases essentielles du débarquement de Normandie : envoi des troupes aéroportées dans la nuit du 5 au 6 juin dans l’arrière-pays normand, traversée de la Manche par l’armada alliée, assaut des côtes au petit matin.

Le déroulement du jour J

La première photographie représente le général Eisenhower donnant ses dernières consignes aux parachutistes de la 101e division aéroportée, qui sauteront quelques heures plus tard au-dessus du Cotentin, à l’arrière des fortifications de la plage d’Utah. Leur mission est de prendre à revers les forces allemandes massées sur les côtes et de faciliter la progression des troupes débarquées le matin. La composition de cette photographie est très étudiée : elle a pour but de montrer les rapports étroits qui unissent le général et les soldats. « Ike » Eisenhower, qui avait déjà dirigé les campagnes de Tunisie, de Sicile et d’Italie en 1942-1943, était connu pour sa modestie, et les fantassins faisaient volontiers confiance à cet officier avenant et proche d’eux. C’est ce qui ressort de ce cliché : vêtu d’un simple uniforme, le général Eisenhower apparaît entouré de parachutistes en tenue de combat, le visage parfois noirci au cirage. Tous ont les yeux fixés sur lui et écoutent avec respect ce haut gradé venu parler à ses hommes pour les galvaniser dans les derniers instants précédant la bataille.

La deuxième image est une vue aérienne qui indique l’immensité des moyens engagés par les Alliés pour débarquer en Normandie et suggère la puissance des troupes anglo-américaines : la mer est littéralement couverte de bateaux qui attendent le signal du début des opérations. Les forces anglo-américaines se composent en effet de 1 200 navires de guerre et de 5 700 navires de transport, précédés de vingt-cinq flottilles de dragueurs de mines qui leur ouvrent des passages dans la Manche, auxquels s’ajoutent quinze navires-hôpitaux et deux ports artificiels (composés de caissons de béton et de vieux navires devant être immergés pour former une jetée). Le débarquement de 130 000 hommes et de 20 000 véhicules a nécessité la construction de multiples embarcations de tailles diverses, comme le montre l’image : fruits de l’effort de guerre, les Landing Ships et Landing Crafts ont donc été fabriqués tout au long de l’année 1943 et au début de 1944, aux États-Unis aussi bien qu’en Grande-Bretagne, afin de répondre aux besoins de l’armée. Cette photographie nous rappelle enfin que cinquante-deux escadrilles d’avions de chasse patrouillent dans le même temps dans le ciel afin de protéger les navires contre une éventuelle attaque de la Luftwaffe.

Le troisième cliché a été pris au moment de l’arrivée des premiers fantassins américains, le matin du 6 juin 1944. À droite apparaît la proue d’une péniche de débarquement d’où s’élancent des soldats. Le nom de la plage n’est pas précisé (s’agit-il d’Omaha, théâtre d’affrontements sanglants, ou d’Utah, où le débarquement s’est effectué plus facilement ?). La progression des fantassins vers la plage est rendue difficile par le poids de leur équipement (environ 30 kg) et par le fait qu’ils sont à moitié immergés. L’état-major allié avait calculé avec précision le meilleur moment pour réaliser le débarquement des troupes : à l’aube, au milieu de la marée montante (afin d’éviter les défenses sous-marines disposées sur les côtes par les Allemands). La plage est donc lointaine pour les fantassins, qui devront ensuite se protéger tant bien que mal sur le sable puis prendre d’assaut les défenses allemandes. La fumée que l’on voit sur la plage et au-delà est sans doute due aux bombardements intensifs des côtes par l’artillerie (cuirassiers et destroyers). En choisissant un cadre très large, le photographe a donc voulu donner une vision « panoramique » de la bataille, ce qui lui permettait aussi d’éviter toute représentation trop violente de la réalité (morts, blessés, soldats qui se noient dès leur sortie, riposte allemande…).

La victoire inéluctable des Alliés

Les trois photographies illustrent l’ampleur de l’opération Overlord, qui marque, sur le front occidental, un tournant décisif dans la guerre : après la victoire des Soviétiques à Stalingrad et les débarquements réussis en Méditerranée, le débarquement de Normandie permet d’ouvrir un nouveau front contre l’Allemagne. Au soir du 6 juin, un nombre important de soldats alliés a déjà pris pied sur le sol français. Ce sont au total 156 000 soldats qui ont été débarqués dès le premier jour : 17 000 hommes des 101e et 82e divisions ont été parachutés, tandis que 139 000 Américains, Britanniques et Canadiens se sont positionnés sur les plages normandes et dans les environs, pour des pertes assez faibles (10 000 morts, blessés et disparus). La première phase a donc été une réussite et a permis aux Alliés de former des bases solides en France. C’est ce dont témoignent les trois photographies : puissance de l’armada en partance pour la Normandie, détermination d’Eisenhower et de ses troupes face aux Allemands, avancée victorieuse des fantassins sur les plages.

 

WIEVORKA, Olivier, Histoire du Débarquement de Normandie ; des origines à la Libération de Paris (1941-1944), Paris, Seuil, Points-Histoire, 2007.

MAN, John, Atlas du débarquement et de la bataille de Normandie 6 juin-24 août 1944, Paris, éditions Autrement, 1994

Christophe CORBIER, « Le débarquement de Normandie – 6 juin 1944 », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 13/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/debarquement-normandie-6-juin-1944

Anonyme (non vérifié)

Bonjour,
On ne parle pratiquement jamais de Leclerc et de sa deuxième DB, partis du Tchad, qui a combattu au Sahara et en Tunisie, puis qui a gagné l'Angleterre où il s'est vu refuser de débarquer le 18 juin par Eisenhower et qui a débarqué en août en Normandie, a aidé à libérer l'ouest, Paris, puis a combattu avec les américains à la bataille sanglante des Ardennes pour atteindre Strasbourg et Berchtesgaden.
Dommage, dommage...

ven 10/02/2012 - 15:49 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Bonjour,

Le site l'Histoire par l'image vient d'élargir sa période d'étude à 1945. Ce ne sont ici que les premières études d'une longue série !
Nous continuerons bien sûr à publier sur cette période riche et il est donc possible que nous soyons amenés à traiter ce sujet.

Bonne journée,

Anne-Lise

ven 10/02/2012 - 16:09 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Bonjour, lors d’une visite du musée le Mémorial de Caen en Basse Normandie, j’ai eu l’occasion dans connaitre plus sur l’histoire de la seconde guerre mondiale, et le débarquement. Ce musée retrace avec beaucoup d’émotion cette époque. Musée à visité en famille, ou entre amis. :)

jeu 04/07/2013 - 09:44 Permalien
Anonyme (non vérifié)

bonjour

pour le 70e anniversaire, les communes de Anguerny et Colomby sur Thaon proposent un livret retraçant cette période , ainsi que la période post guerre. ce livret n'ayant qu'un objectif de mémoire et d'espoir.
Mais il manque quelques photos à haute définition pour conclure: les alliés arrivant sur mer, les personnalités attachées à ces communes et la reprise d'une vie normale...
Pensez vous pouvoir aider ces bénévoles qui n'ont que quelques moyens...

Merci beaucoup pour votre réponse

Louis evelyne

jeu 10/04/2014 - 15:32 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Bonjour,

Merci pour l'intérêt que vous portez à notre site.
Le site L’Histoire par l’image ne dispose pas des droits d’utilisation des images hormis pour ce site.

Si vous souhaitez utiliser une image du site, nous vous invitons à vous contacter l'organisme cité dans la partie contact du copyright.

Bonne continuation,

Anne-Lise

mar 13/05/2014 - 14:38 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Bonjour.Je suis sorti enthiousiasmé par ma visite au Mémorial de Caen.Une question:quel aurait été le massage codé diffusé par radio Londres pour annoncer un report ou une annulation du débarquement?Merci et bien cordialement.

lun 26/05/2014 - 11:01 Permalien

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