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Olympe de Gouges

Olympe de Gouges

Auteur : ANONYME

Lieu de conservation : musée du Louvre (Paris)
site web

Date de création : XVIIIe siècle

Date représentée :

H. : 28 cm

L. : 21,3 cm

Aquarelle et mine de plomb.

Inscription : elle s'était offerte pour défendre Louis XVI.

Domaine : Dessins

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage

Lien vers l'image

3807 DR - 06-519732

Olympe de Gouges

Date de publication : Juin 2023

Auteur : Charlotte DENOËL

Olympe de Gouges

Olympe de Gouges

Les femmes et la Révolution

La participation politique des femmes aux événements s’est affirmée durant la Révolution française. Tantôt dans la rue, tantôt dans les tribunes des clubs, sociétés ou assemblées, les femmes ont occupé le terrain de l’action militante à plusieurs reprises, en particulier du 31 mai au 2 juin 1793 et le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), journées insurrectionnelles qui virent respectivement la chute des Girondins et celle des robespierristes. Souvent surnommées péjorativement les « tricoteuses », en référence à l’occupation manuelle à laquelle elles continuent à se livrer dans les tribunes publiques, tout en participant activement aux délibérations politiques, ces militantes s’engagent sur tous les fronts : lutte contre la misère et la faim, contre la Gironde à la Convention, etc. Parallèlement à ces combats, un mouvement de défense des droits de la femme se fait jour, soutenu par quelques personnalités qui, comme Olympe de Gouges, Etta Palm d’Aelders ou Théroigne de Méricourt, revendiquent la liberté de la femme et l’amélioration de sa condition sur les plans civil, social ou économique.

Olympe de Gouges, une militante féministe

Née en 1748 à Montauban d’un père boucher ou, d’après ses dires, du noble Le Franc de Pompignan, Marie Gouze monte à Paris en 1766, après son veuvage, et, sous le nom d’Olympe de Gouges, se lance dans une carrière littéraire tout en partageant la vie de Jacques Biétrix de Rozières, un haut fonctionnaire de la marine. Auteur de nombreux romans et pièces de théâtre, elle s’engage dans des combats politiques en faveur des Noirs et de l’égalité des sexes.

Son écrit politique le plus célèbre est la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (septembre 1791), véritable manifeste du féminisme adressé à Marie-Antoinette. Prenant pour modèle la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, elle affirme que « la femme naît et demeure égale à l’homme en droits » (art. 1er).

À la suite de Condorcet, qui avait rédigé l’année précédente le traité Sur l’admission des femmes au droit de cité, elle considère que la femme détient des droits naturels au même titre que l’homme et doit pouvoir participer en tant que citoyenne à la vie politique et au suffrage universel. Olympe de Gouges revendique également pour les femmes la liberté d’opinion et la liberté sexuelle : à ce titre, elle réclame la suppression du mariage et l’instauration du divorce.

Sur le plan politique, d’abord attachée à une monarchie modérée, puis républicaine, elle rejoint les Girondins et, convaincue que les femmes doivent jouer un rôle dans les débats politiques, propose à la Convention d’assister Malesherbes dans sa défense du roi Louis XVI en décembre 1792, qu’elle juge fautif en tant que roi mais non en tant qu’homme. Toutefois, sa demande sera rejetée au motif qu’une femme ne peut assumer une telle tâche. C’est cet épisode malheureux que rappelle la légende manuscrite de l’aquarelle anonyme représentant Olympe de Gouges assise sur un fauteuil de style Louis XV, un livre à la main. Très fluide et transparente, cette aquarelle rehaussée de mine de plomb et le fond de paysage simplement esquissé annoncent le romantisme à venir.

En 1793, lors de la Terreur, Olympe de Gouges s’en prend à Robespierre et aux Montagnards qu’elle accuse de vouloir instaurer une dictature et auxquels elle reproche des violences aveugles. Après l’insurrection parisienne des 31 mai, 1er et 2 juin et la chute de la Gironde, elle prend ouvertement parti en faveur de celle-ci à la Convention. Arrêtée le 20 juillet 1793 pour avoir rédigé un placard fédéraliste à caractère girondin, Les Trois Urnes ou le Salut de la Patrie, elle sera jugée le 2 novembre et exécutée sur l’échafaud le lendemain.

La Révolution : une avancée pour les droits des femmes ?

Sur le plan politique, les révolutionnaires refusent de reconnaître le droit des femmes à participer à la vie politique. Après les avoir laissées un temps se constituer en clubs et se mêler aux mouvements populaires, un terme est officiellement mis à l’automne 1793 à toute activité politique féminine, avec l’interdiction des clubs féminins et le refus de la citoyenneté pour les femmes. Ce revirement de l’opinion se durcit en 1795, lors de l’insurrection de prairial (20-24 mai) : la Convention leur interdit d’abord l’accès à ses tribunes, puis d’assister aux assemblées politiques et de s’attrouper dans la rue, cependant que nombre d’entre elles sont pourchassées dans la nuit du 1er au 2 prairial et jugées par une commission militaire. Si les femmes se virent ainsi exclues des affaires de la cité, les révolutionnaires prirent néanmoins quelques mesures pour améliorer leur statut civil et social, et les soustraire à l’oppression masculine : l’égalité des droits de succession entre hommes et femmes fut admise le 8 avril 1791, le divorce, réclamé par Olympe de Gouges, instauré le 30 août 1792, et la reconnaissance civile concédée aux femmes le 20 septembre 1792, lors des lois sur l’état civil. Mais de telles avancées furent de courte durée, car le code civil napoléonien, promulgué le 21 mars 1804, rétablit bientôt les pleins pouvoirs du chef de famille. Seul le divorce échappe momentanément à ce retour en arrière : il ne sera supprimé qu’en 1816.

Olivier BLANC, Marie-Olympe de Gouges. Une humaniste à la fin du XVIIIe siècle, Paris, René Viénet, 2003.

Marie-Paule DUHET, Les Femmes et la Révolution, 1789-1794, Paris, Gallimard, coll. « Archives », 1979.

Dominique GODINEAU, Citoyennes tricoteuses. Les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française, Aix-en-Provence, Alinéa, 1988, 2e éd., Paris, Perrin, 2003.

Sophie MOUSSET, Olympe de Gouges et les droits de la femme, Paris, Pocket, 2006.

Jean-René SURATTEAU et François GENDRON, Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, P.U.F., 1989.

Jean TULARD, Jean-François FAYARD et Alfred FIERRO, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, Paris, Laffont, 1987.

Charlotte DENOËL, « Olympe de Gouges », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 02/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/olympe-gouges

Anonyme (non vérifié)

Olympe de Gouges est une femme politique et polémiste,qui est contre l'esclavage des Noirs.
Elle c'est battue pour ses idées,elle c'est battue pour que les êtres humains soit égaux.

C'EST UNE FEMME D'HONNEUR.

mer 04/04/2012 - 15:25 Permalien
Anonyme (non vérifié)

bien bien meme tres tres bien elle est digne d'une FEMME moi ja l'admire c'est un modèle pour toutes les femmes qui se respectent

mer 19/09/2012 - 00:21 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Vous citez Olivier Blanc...Lisez-le avant de rédiger une biographie erronée ! Olympe de Gouges est bien la fille de Le Franc de Pompignan et ce n'est pas une militante féministe pour la bonne raison que cette notion n'existait pas encore à son époque... C'est elle qui l'a inventée ! Cette femme est une femme de lettres, engagée dans la vie politique qui a commencé par défendre les Noirs, 5 ans avant que la Société des Amis des Noirs ne soit crée à Londres, avant la Révolution. Lorsque celle-ci a eu une antenne à Paris, Olympe de Gouges en a été membre fondateur. Elle n'a cessé de défendre cette cause. Elle a aussi milité en faveur de l'ancêtre de la sécurité sociale, des ASSEDIC, de la retraite. De la liberté sexuelle, du mariage des prêtes, et en cas de mariage, de mariage par "inclinaison". Elle a réclamé les mêmes droits pour tous les enfants, légitimes ou non (droits obtenus en.... 1975!)etc, etc, la liste est longue. Elle pensait que rien de solide ne pouvait être construit dans le sang et était contre la peine de mort. Emprisonnée, elle a dénoncé les conditions pénitentiaires en faisant placarder des affiches. Pour elle, il était évident que tant que les femmes n'auraient pas des droits équivalents à ceux des hommes dans tous les domaines, l'humanité ferait du sur place. Sur l'échafaud, juste avant de mourir, elle s'est adressée à la foule en criant : "Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort!" Quand est-ce que les Français cesseront de se priver d'un héritage aussi riche, incroyablement d'actualité ? Découvrez cette citoyenne plus connue des milieux universitaires internationaux, que de ses propres compatriotes.
A lire Benoite Groult et la BD de Catel et Bocquel, vous serez étonnés.

dim 17/02/2013 - 22:36 Permalien
Anonyme (non vérifié)

En février dernier, dans le bimensuel n°114 "Port d’attache" le magazine des Port de Boucains, MF. Numez/M. Rodriguez publiait un article qui me fit découvrir Olympe de Goudes.
Le titre était "Le féminisme est toujours une idée neuve" annonçant que "La journée internationale des femmes sera placée sous le signe de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Goudes".
En formation de Conseillère Conjugale et Familiale au Planning Familial de Marseille je me devais de connaitre l'histoire de cette femme formidable et surtout partager cette découverte.
Suite de l'article sur : https://www.facebook.com/pages/Formation-Conseill%C3%A8re-conjugale-et-familiale/109110477615?ref=hl
Likez, lisez, partager sans compter, merci

dim 25/08/2013 - 09:37 Permalien

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