Découvrir la vie de Blum (Léon) au travers d'œuvres et d'images d'archive
Léon Blum (1870-1950) est un homme politique français. Né dans une famille de juive alsacienne, ses parents sont des négociants. Blum n'entre pas rapidement en politique. Il commence sa vie comme critique littéraire tout en travaillant au Conseil d'État. Il écrit pour la Revue Blanche, Gil Blas, Le Matin ou La Coemedia. Il adhère au socialisme en 1898, mais c'est l'affaire Dreyfus qui l'amène à la politique. Ardemment antidreyfusard, il participe à L'Humanité et rencontre Jean Jaurès.
Il devient membre de la nouvelle S.F.I.O. (Section française de l’Internationale Ouvrière) en 1905 et devient en août 1914 le chef de cabinet du ministre socialiste des Travaux publics, Marcel Sembat et le reste jusqu'en 1916.
Après la Première Guerre mondiale, Blum est élu député de la Seine. Au Congrès de Tours en 1920, il prononce un discours fondateur, refusant d'adhérer au Komintern (l'internationale socialiste fondée par Lénine en 1919) et de se soumettre au 21 conditions émises par Lénine. Le socialisme se scinde alors en deux : le parti communiste (le S.F.I.C. qui devient le P.C.F.) et la S.F.I.O. dirigée par Paul Faure. Léon Blum perd l'organe de presse de la S.F.I.O., L'Humanité fidèle au P.C.F.. Le journal Le Populaire devient celui de la S.F.I.O., Blum en assure la direction politique. Il y écrira toute sa vie.
Depuis 1919, il siège presque sans interruption à la Chambre des députés et devient le chef incontesté du groupe parlementaire des socialistes.
Dans les années 1930, devant la montée des fascismes, Léon Blum promeut un rapprochement entre les socialistes, les radicaux et les communistes : l'alliance prend forme et donne naissance au Front populaire qui gagne les élections en mai 1936.
Blum, Président du Conseil, forme un gouvernement avec les socialistes et les radicaux, mais sans les communistes qui l'assurent cependant de leur soutien. Il signe les Accords de Matignon le 8 juin 1936, transforme radicalement les lois sociales de la France : augmentation des salaires, congés payés, semaine de 40 heures, interdiction du travail des enfants. Les relations internationales et les difficultés économiques créent des clivages au sein de son gouvernement. Le problème de l'intervention lors de la Guerre civile d'Espagne en 1936 est une épine dans le pied de la diplomatie de Blum qui décide de ne pas intervenir ce qui ne convainc pas une partie de ses partenaires et de l'opinion. La crise économique sonne le glas du gouvernement de Blum qui démissionne en juin 1937.
Dans les années 1930, la montée d'Hitler au pouvoir n'inquiète pas Léon Blum. Pacifiste, il ne vote pas les crédits militaires supplémentaires en 1933, 1934. Cependant, il reconnait s'être trompé et revient sur ses positions tout en assumant ses responsabilités. Désormais acquis à une politique de fermeté vis-à-vis d'Hitler, il condamne les accords de Munich en 1938 qu'il vote par discipline de parti. Il ne comprend pas le pacte germano-soviétique d’août 1939 qu'il considère comme un « défi à la morale publique ». Il vote les crédits militaires en septembre 1939.
Lors de la débâcle française de 1940, il quitte Paris dans la nuit du 9 au 10 juin 1940 pour tenter de rallier l'Afrique du Nord où un gouvernement de la France peut s'installer et continuer le combat. Finalement, il se rend à Bordeaux le 15 juin où s'installe le gouvernement. Puis va à Vichy où se tient l'Assemblée nationale. Le 10 juillet 1940, il est l'un des 80 parlementaires à ne pas voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Toute sa vie, Léon Blum a subi les critiques des antisémites. Le 15 septembre 1940, la police de Vichy l'arrête ; il est emprisonné en divers lieux, notamment à partir de 1941 au fort du Portalet dans les Pyrénées où il écrit À l'échelle humaine. En février 1942, il est transféré à Riom où s'ouvre le procès de Riom : Pétain veut y juger les responsables de la défaite : devant la Haute cour de Justice comparaissent Léon Blum, Edouard Daladier, Maurice Gamelin, Guy la Chambre, Robert Jacomet ; Paul Reynaud et Georges Mandel, accusés également ne sont pas amenés devant la Cour. Le procès de Riom se déroule du 19 février au 15 avril 1942, mais est ajourné sine die sans jugement. De fait, la qualité des accusés, notamment Blum et Daladier, retourne les arguments du gouvernement de Vichy, déstabilisé Pétain, agace l'occupant et Hitler.
Léon Blum est ensuite arrêté par la Gestapo lors de l'invasion de la zone sud le 8 novembre 1942 et déporté dans le camp de Buchenwald où il est logé dans un pavillon spécial. Transféré à Dachau en avril 1945, il est libéré le 14 mai 1945.
De retour en France, il refuse d'entrer au gouvernement provisoire du Général de Gaulle, mais influe sur la scène politique et socialiste par ses écrits dans Le Populaire. Il accepte une mission gouvernementale qui le mène aux États-Unis où il négocie un accord économique et financier (les accords Blum-Byrnes).
En décembre 1946, Léon Blum constitue un gouvernement socialiste pour mettre en place les institutions de la IVe République ; il démissionne le 22 janvier 1947.
Sa dernière mission sera de diriger la délégation française à Londres lors de la création de l'U.N.E.S.C.O.. Il participe à la rédaction des statuts de l'organisation et met tout en œuvre pour que le siège s'installe à Paris.
Il meurt d'un infarctus en 1950.
Léon Blum prononce un discours radiophonique © Keystone-France/Gamma Rapho
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