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L'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers est un vaste projet de librairie qui débute en 1750.

À l'origine, en 1745 c'est le libraire Le Breton qui propose à Diderot de traduire de l'anglais en français la Cyclopaedia parue en 1728 d'Ephraim Chambers. Mais c'est une entreprise beaucoup plus ambitieuse auquel s'attelle Diderot avec son ami d'Alembert : dans le Prospectus publié en 1750, Diderot précise que L'Encyclopédie veut présenter un tableau général des efforts humains dans tous les genres et dans tous les siècles...un arbre de la connaissance humaine.

L'Encyclopédie apporte aussi une vulgarisation des sciences et des techniques.

Le premier volume paraît en juillet 1751 avec un Discours préliminaire de D'Alembert et le second en octobre 1751. Mais la censure s'en mêle et suspend les autres publications pendant 18 mois après une décision du Conseil du roi.

Puis les éditions reprennent jusqu'en 1757, le volume 7 déchaine une polémique, notamment entre Rousseau et Diderot autour de l'article sur Genève. Les deux hommes rompent alors leur collaboration.

En 1759, un des collaborateurs, Helvétius fait paraître De l'esprit, jugé subversif par le Parlement. Portant la philosophie des encyclopédistes, cet ouvrage condamné au feu apporte un nouveau coup d'arrêt à L'Encyclopédie. Le 8 mars 1759, le Conseil du roi révoque le privilège du roi à l'éditeur et supprime les éditions. Un arrêt ordonne le remboursement des souscripteurs.

D'Alembert découragé, abandonne mais Diderot continue. Il a le soutien de Madame de Pompadour, du marquis d'Argenson, et Lamoignon de Malesherbes, directeur de la librairie.

Les 10 derniers volumes paraissent ensemble en 1770 avec 6 volumes de planches, malgré les attaques comme celles de Fréron ou des Jésuites.

Le succès de L'Encyclopédie est immédiat et son influence ne fera que croître dans le siècle et en Europe. De par son prix, elle ne touche qu'un cercle restreint du corps social, les esprits éclairés. Sa publication s'est faite à l'aide de souscription. 

Ouvrage de collaboration, L'Encyclopédie a mobilisé une équipe de près de 250 personnes, des célébrités (Voltaire, D'Alembert, Rousseau, Quesnay, Turgot...) mais également des anonymes, souvent des bourgeois (avocat, savants...).

Ce travail collectif considérable est avant tout le symbole de l'esprit du Siècle des Lumières.