Découvrir la vie de La Fayette (marquis de) au travers d'œuvres et d'images d'archive

Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, marquis de La Fayette (1757-1834) est un homme politique et un militaire français. Héros de deux Mondes, il est à la fois un héros de l’Indépendance américaine et de la Révolution française.

Né dans une puissante et riche famille de l’aristocratie auvergnate, La Fayette est orphelin à 13 ans. Il hérite d’une grande fortune et épouse en Adrienne de Noailles en 1774, issue d’une famille très influente à la cour de Louis XVI. Il est épris des idéaux de liberté promus par les philosophes des Lumières.

Comme son père et ses aïeuls, La Fayette recherche la gloire militaire. Mousquetaire Noir du roi, il est capitaine à 17 ans. Cependant, la France de Louis XVI ne lui offre pas la possibilité de se couvrir de gloire. Lorsqu’il apprend l’insurrection et la déclaration d’indépendance des colons américains à l’égard de l’Angleterre, ennemi de la France, en 1776, il arme un navire La Victoire et embarque pour l’Amérique avec quelques officiers contre l’avis du roi et de sa famille. Georges Washington, général en chef de l’armée américaine accueille les engagés volontaires et nomme La Fayette major général, malgré son jeune âge et son manque d’expérience. Blessé à la bataille de Brandywine, le 11 septembre 1777, il se fait l’avocat auprès de Louis XVI de la cause américaine et contribue activement au traité d’alliance franco-américain signé en 1778. Il fait un séjour en France en 1779 et obtient de Louis XVI l’envoie d’un corps expéditionnaire commandé par Rochambeau et une flotte sous les ordres de De Grasse. Lafayette retourne en Amérique à bord de L’Hermione. Il participe au siège de Yorktown dont la reddition, 17 octobre 1781, marque la fin de la guerre d’indépendance américaine et la victoire des Américains.

La Fayette est de retour en France quand il apprend en 1783 l’indépendance officiellement reconnue par les Anglais des États-Unis. En 1784, à l’invitation de Washington, il fait un voyage triomphal aux États-Unis.

En 1783, il est l’un des membres fondateurs de la Société des Amis des noirs et milite pour l’abolition de l’esclavage.

Convaincu par les idées portées par la Déclaration d’indépendance américaine, ce jeune aristocrate tente d’infléchir la monarchie absolue française vers une monarchie plus libérale. Il participe à l'Assemblée des notables de 1787, il y dénonce la surimposition des paysans, demande la constitution d’une Charte et la convocation des États généraux. Il réclame le doublement du tiers état.

Il est élu représentant de la noblesse aux États généraux de 1789 et se range du côté du tiers état. Le 13 juillet 1789, il est désigné vice-président de la nouvelle Assemblée constituante, il propose un projet pour la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen inspirée de la Déclaration étatsunienne.

Après la prise de la Bastille, il devient le général de la Garde Nationale et fait adopter la cocarde tricolore à Louis XVI, puis en octobre 1789, il est nommé commandant des troupes de Paris. En 1790, il est le héros de la Fête de la Fédération et prête serment à la Nation.

Partisan d’une monarchie constitutionnelle, il se fait le défenseur de la famille royale, notamment après la fuite du roi en 1791 : sa popularité auprès du peuple faiblit. Marat, qui se méfie de tous les nobles, met en cause son patriotisme et l’accuse de traitrise. Malgré tout La Fayette est nommé lieutenant général en 1791, investi du commandement de l’armée du Centre, une des trois armées destinées à défendre la France, puis de celle du Nord.

Lorsque La Fayette donne l’ordre à la garde nationale de tirer pour défendre le roi sur la foule rassemblée aux Tuileries le 20 juin 1792, son sort est scellé. Déclaré traitre à la nation le 19 août 1792, il  s’enfuit en Autriche où il est fait prisonnier. Lafayette passe alors la fin de la Révolution française en captivité dans la forteresse d’Olmütz où sa famille peut le rejoindre. Lafayette et sa famille sont libérés en 1797 mais doivent rester en exil, ils ne reviennent en France qu’en 1799.

Hostile à Napoléon Bonaparte, La Fayette se retire dans son domaine de la Grande-Bléneau en Seine-et-Marne et se tient à l’écart de la politique.

Quand Louis XVIII rentre en France, La Fayette espère un régime monarchique libéral. É lu député en 1817, il rejoint le camp de l’opposition déçu de la politique de Louis XVIII. Il a un rôle actif au sein de la société secrète de la Charbonnerie, accueillant notamment les membres à la Grande-Bléneau. Il ne sera, cependant pas inquiété par la police du roi.

En 1824-1825, à l’invitation du Président James Monroe, La Fayette fit une tournée triomphale des États-Unis en tant qu'Invité de la Nation.

Membre de l’opposition à Charles X, La Fayette participe en juillet 1830 aux Trois Glorieuses. Il redevient le commandant de la Garde nationale et permet à Louis-Philippe de devenir le roi des Français en l’enveloppant du drapeau tricolore sur le balcon de l’Hôtel de Ville de Paris le 20 juillet 1830. La Fayette s’éloigne rapidement du pouvoir et se retire à nouveau à la Grange-Bléneau où il meurt en 1834.

La légende du marquis La Fayette toujours vivace aux États-Unis éclate lors de la Première guerre mondiale. Le 4 juillet 1917, devant sa tombe au cimetière de Picpus, les engagés volontaires venus en aide en la France déclare Lafayette nous voilà. Quelques mois plus tard, l’escadrille de pilotes américains volontaires prend le nom d’Escadrille Lafayette.