Découvrir la vie de Necker (Jacques) au travers d'œuvres et d'images d'archive

Jacques Necker (1732-1804) est un banquier et un homme d'État.

La famille de Necker d'origine anglaise est établie à Genève ; envoyé à Paris en 1747 comme commis d'une banque genevoise, il réalise de bonnes opérations après la signature de la guerre de Sept ans et s'enrichit avec la Compagnie des Indes. Necker avec sa nouvelle fortune, ouvre sa banque à Paris en 1765. Il a épousé en 1764 Suzanne Curchot. Madame Necker tient un salon célèbre dans Paris. Elle incite son mari à faire une carrière publique et politique.

En 1773, Necker publie un Éloge de Jean-Baptiste Colbert qu'il admire. Il critique Turgot qu'il trouve trop libéral. Necker apparait non comme un doctrinaire mais comme un homme du juste milieu, cherchant le compromis.

C'est donc naturellement vers lui que Louis XVI, conseillé par Maurepas, se tourne lorsqu'il faut remplacer Turgot aux finances en 1777. Opportuniste, soucieux de sa popularité, Necker préfère emprunter plutôt que recourir à l'impôt pour financer la guerre d'indépendance des États-Unis. Les emprunts successifs creusent le déficit du Trésor royal. Pour faire des économies, il rogne sur les budgets des ministères et revient au projet de Turgot de réformer l'assiette de l'impôt. Quoique moins ambitieuse que celle de son prédécesseur, la réforme fiscale se heurte au Parlement et à l'aristocratie.

Il se défend en publiant le Compte rendu au roi en 1781 et révèle à la France le poids fiscal des dépenses de la Cour, notamment les pensions versées aux courtisans. La popularité de Necker est à son sommet mais Louis XVI ne le soutient pas face au Parlement et le renvoie le 19 mai 1781.

Il se retire dans son château de Saint-Ouen, d'où il critique les actions de ses successeurs, notamment celles de Calonne.

La crise financière est proche de la banqueroute, Necker, toujours très populaire, est rappelé par Louis XVI en 1788 : on attend de lui des miracles qu'il ne peut pas faire. Il décide le roi de convoquer les États généraux afin qu'ils approuvent la levée d'impôts et d' emprunts nécessaires au rétablissement des finances royales. Il se rallie au principe du doublement du tiers état lors du Conseil du roi du 27 décembre 1788, ce qui soulève un grand espoir, mais ne se prononce par sur le vote par tête.

Les États généraux se réunissent le 5 mai 1789, Necker y fait un discours dans lequel il parle des questions financières et propose l'égalité fiscale : le tiers état est déçu alors qu'il attend une décision sur le vote par tête et non par ordre. 

Necker est désavoué par le roi et renvoyé le 11 juillet 1789. Son éviction provoque la colère du peuple parisien et l'insurrection à l'origine de la Prise de la Bastille le 14 juillet. C'est le début de la Révolution française.

Louis XVI rappelle Necker le 16 juillet à la demande de l'Assemblée constituante, mais le financier se révèle incapable de dominer la situation et les évènements qui suivent la Prise de la Bastille. 

Necker se retire de la vie politique en septembre 1790 en Suisse, à Coppet auprès de sa fille, l'écrivaine Madame de Staël.