Lettre d’information - Septembre 2023

En 1517, Luther déclenche un mouvement de réforme en placardant ses 95 thèses sur la porte de l’église de Wittenberg. Il s’insurge contre le commerce des indulgences par lesquelles un pécheur peut obtenir le pardon de ses fautes contre rétribution. Grâce à l’imprimerie, ses thèses circulent largement en Europe et aboutissent à la naissance, en 1529, du protestantisme. Le voici ici représenté par Cranach l’Ancien, en 1520, au moment de son excommunication, puis deux ans plus tard.

Étrangère, héritière des Médicis, régente qui entendait exercer son pouvoir et asseoir celui de la monarchie, instigatrice des massacres de la Saint-Barthélemy… la légende noire de Catherine de Médicis, véhiculée par les pamphlets de l’époque puis par la littérature, est aujourd’hui quelque peu nuancée par les historiens. Les artistes ont, eux aussi, longtemps contribué à forger cette légende.

Calviniste de naissance, le peintre Johannes Vermeer s’est converti au catholicisme en se mariant avec Catharina Bolnes en 1653 à Delft. Un peu moins de vingt ans plus tard, il honore une commande qui célèbre, par une allégorie, la foi catholique.

Convoqué afin de réfuter les thèses de la Réforme, le Concile de Trente stimule le développement d’une iconographie de la Contre-réforme dans toute l’Europe et dans les domaines artistiques les plus variés. De son côté, l’iconographie réformée passe notamment par des gravures plus faciles à diffuser. Ce bois gravé et coloré de Lucas Cranach le Jeune entend guider les fidèles vers la Réforme.

Les deux autoportraits de Rembrandt s’inscrivent dans une phase ascendante de la vie personnelle du peintre (il vient de se fiancer) et aussi professionnelle (il est un des acteurs du marché de l’art d’Amsterdam). Mais comme souvent dans ses autoportraits, on peut noter le caractère en grande partie fictionnel des représentations qu’il donne de lui. Il inscrit ainsi son image dans le sillage et à l’égal des grands maîtres de l’histoire de la peinture.