Carte de citoyen actif.
Lieu de conservation : Centre historique des Archives nationales (Paris)
site web
Date de création : 1790
Date représentée : 1790
H. : 19 cm
L. : 12,8 cm
Carte de citoyen actif portant le numéro 107, établie par la section parisienne du Luxembourg pour "M. Le Roy", le 1er juillet 1790. Cette carte porte la mention manuscrite "inscrit garde national" et la signature de Lablée, administrateur de la municipalité. AE/II/3641 Imprimé
Domaine : Archives
© Centre historique des Archives nationales - Atelier de photographie
AII/II/3641
Les citoyens actifs
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Luce-Marie ALBIGÈS
Les conditions du suffrage
Sieyès élabore la distinction entre « citoyens actifs » et « citoyens passifs ». Tout Français est citoyen mais ne dispose pas de ce fait du droit de vote. L’Assemblée constituante édifie un régime d’étagement des droits politiques d’après des seuils fiscaux. Elle exclut les pauvres et n’accorde aux moins pauvres que le droit de désigner une minorité d’électeurs fortunés. Ne peuvent être électeurs les « citoyens passifs » : les femmes, les personnes en état d’accusation, les faillis, les insolvables et les domestiques, particulièrement nombreux à l’époque, qui sont exclus du droit de vote comme citoyens non indépendants.
Pour être « citoyen actif », il faut avoir au moins 25 ans, résider dans la ville ou le canton depuis au moins une année, être inscrit au rôle de la garde nationale dans la municipalité du domicile, avoir prêté le serment civique et acquitté le paiement d’une contribution directe égale à trois jours de travail.
On estime cependant à plus de quatre millions les « citoyens actifs » de 1790, chiffre considérable si on le rapporte aux 200 000 électeurs de la France de Louis-Philippe cinquante ans plus tard. Cette différence provient du fait que les régimes politiques ultérieurs relèveront le seuil des contributions requises pour la citoyenneté active.
Carte d’électeur
Sous l’emblème de Paris, cette carte (13x19 cm) identifie comme citoyen actif le sieur Le Roy. Elle a été établie le 1er juillet 1790 par la section du Luxembourg, l’une des quarante-huit sections de Paris qu'a définies la loi votée le 21 mai par l’Assemblée constituante, ratifiée par le roi le 27 juin 1790. Celle-ci donne aux sections un rôle essentiellement électoral d’assemblées primaires.
La mention manuscrite : « Inscrit garde national » indique le lien entre la dignité de citoyen actif et le service civil dans la garde nationale.
La mise en place de la nouvelle organisation administrative en 1790
La réglementation de la citoyenneté politique au début de la Révolution est révélatrice des idées de 1789. Les hommes de la Constituante ont décrété l’égalité, mais considéraient que l’aptitude au gouvernement et à la vie publique naît de l’indépendance et de l’instruction, donc de la propriété et de l’aisance.
Les « citoyens actifs » désignent les électeurs du second degré, niveau où sont choisis les éligibles qui élisent la nouvelle administration et forment le nouvel encadrement du pays.
François FURET La Révolution 1770-1880 Paris, Hachette, 1988.Albert SOBOUL Dictionnaire historique de la Révolution Paris, PUF, 1989
Luce-Marie ALBIGÈS, « Les citoyens actifs », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 12/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/citoyens-actifs
Lien à été copié
Découvrez nos études
La mutinerie de Nancy, août 1790
Le 31 août 1790, le marquis de Bouillé, gouverneur des Trois-Évêchés à Metz,…
Retour de Varennes à Paris
Louis XVI est ramené à Paris, sur ordre de l’Assemblée nationale, le 25 juin 1791, après avoir tenté de fuir à l’étranger. Le…
La nuit du 4 août : l’abolition des privilèges
Après le célèbre serment du Jeu de Paume par lequel les députés des états généraux ont juré de ne pas se séparer tant…
Le don patriotique des femmes sous la Révolution
Le 7 septembre 1789, un groupe de onze femmes se présente devant les membres de l’Assemblée nationale pour faire don à la nation d’une cassette…
A la lanterne !
Le renvoi de Necker par le roi, en juillet 1789, apparaît dans le contexte angoissé et agité de la…
L’abolition de la Royauté - 21 septembre 1792
Le 21 septembre 1792, la Convention nationale décrète l’abolition de la royauté. Ce décret met fin à la longue décadence du pouvoir monarchique…
L’abbé Grégoire, prêtre et révolutionnaire
Né en 1750 près de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) dans une famille de modestes artisans ruraux, Henri-Baptiste…
La Révolution et l'Église en 1791
Au début de la Révolution le catholicisme apparaît comme la religion nationale ; partout des…
La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789
La menace d’un complot aristocratique suite à la réunion des états généraux, la nouvelle du renvoi du ministre Necker, le 11 juillet, dénoncé par…
Almanach national pour 1791, de PH. L. Debucourt
Fin 1790, l’Assemblée constituante a déjà réussi à mettre en application une grande part des réformes…
michel piquet || citoyens actifs citoyens passifs
La distinction citoyens actifs/passifs ne reflète pas l'esprit de 1789 mais plutôt les opinions de Sieyes!
Votre lecture est celle de Burke et de l'ecole contre révolutionnaire (Rehberg, Brandes, etc.), qui attribuaient cette distinction à la Déclaration de 1789 elle-meme! (sans oubler Marx...)
Il est, au contraire, essentiel et urgent de s'interroger sur ce traitement de cette Déclaration par les révolutionnaires eux-memes ( relire les protestations à ce sujet de Babeuf, des années plus tard, avant son execution)
Bien à vous
Michel Piquet
Ajouter un commentaire
Mentions d’information prioritaires RGPD
Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel