Costes et Bellonte, vainqueurs de l'Atlantique.
Auteur : ANONYME
Lieu de conservation : musée de l’Air et de l’Espace (Le Bourget)
site web
Date de création : 1931
Date représentée : 1er septembre 1931
Photographie
Domaine : Photographies
Collection musée de l'Air et de l'Espace - Le Bourget / DR
MA 16629
Costes et Bellonte, vainqueurs de l'Atlantique
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Philippe GRAS
De toutes les traversées aériennes, celle de Paris à New York apparaissait comme la plus difficile à vaincre, mais également la plus glorieuse pour qui réussirait l’exploit. De nombreux aviateurs avaient déjà tenté le pari et beaucoup y avaient laissé la vie, tels les Français Nungesser et Coli, disparus en 1927 à bord de leur Oiseau blanc. L’Atlantique avait été vaincu par Lindbergh en 1927, mais la route ouest-est empruntée par le jeune aviateur américain était plus favorable en raison des vents. La première liaison Paris-New York va être tentée par des aviateurs expérimentés, sur un avion spécialisé dans les raids de longue distance, le Point d’interrogation.
La photographie représente les deux aviateurs à leur arrivée à New York. Dieudonné Costes et Maurice Bellonte avaient réalisé plusieurs raids importants et leur avion, le Breguet XIX Point d’interrogation avait été spécialement modifié pour ce type de tentative. Equipé d’un moteur Hispano-Suiza de 600 chevaux et emportant plus de 5 000 litres d’essence, il pouvait parcourir plus de 9 000 kilomètres. Le 31 août 1930, la météorologie étant favorable sur l’Atlantique, les deux aviateurs décident de tenter la traversée. Escorté par quelques petits avions, le gros Breguet rouge décolle lourdement après une minute d’élan sur la piste. Il met le cap au nord et franchit les côtes françaises à 10h50 au-dessus de Saint-Valery-en-Caux.
Désormais les deux hommes sont seuls pour affronter l’océan Atlantique, munis seulement d’une radio pour rester en contact avec la terre. A 13h15 le Point d’interrogation passe au-dessus des côtes anglaises, puis irlandaises à 13h30. L’avion maintient son cap, mais bientôt il affronte une grosse perturbation qui freine considérablement les aviateurs. Après une nuit difficile, le temps s’améliore au matin du 1er septembre. L’avion passe la baie de Halifax à 10 heures. Commence alors pour lui la descente vers les Etats-Unis. A 23h18, il se pose finalement à Curtiss Fielf, aérodrome de New York où une foule compacte attend les deux hommes. Charles Lindbergh est présent, l’ambassadeur de France également, ainsi que tous les Français de New York, l'acteur Maurice Chevalier, le tennisman Jean Borotra, le navigateur Alain Gerbault.
Ils auront à peine de temps de stopper leur avion, de sortir de leur habitacle que des mains se tendent vers eux. Fatigués après 37 heures de vol au-dessus de l’océan, ils sont happés par la marée humaine avant d’être fêtés à New York mais surtout à Paris lors de leur retour.
Plus encore que la première traversée aérienne de l’Atlantique Nord de Paris à New York, la réussite de Costes et Bellonte est une revanche de l’aéronautique française aux yeux des pilotes, des constructeurs et des politiques. Compte tenu de la supériorité de l’aviation française sur le reste du monde au sortir de la guerre, la première traversée de l’Atlantique par Lindbergh avait été mal vécue en Europe, même si le jeune Américain avait été triomphalement accueilli au Bourget.
Faisant suite à cet « affront », l’exploit de Costes et Bellonte est ressenti comme une réhabilitation de l’aviation française. La presse rend triomphalement compte du succès de cette traversée et glorifie sur le mode patriotique l’exploit des deux pilotes et la puissance de l’industrie aéronautique française. Le cliché restitue également l’image d’un exploit authentique, physique et technologique, des deux pilotes et de leur avion, le Breguet Point d’interrogation.
Bernard MARK Histoire de l’aviation Paris, Flammarion, 2001.Michel BENICHOU Un siècle d’aviation en France Paris, Larivière, 2000.Collectif Chronique de l’aviation Paris, Chronique, 2000.Edmond PETIT Nouvelle histoire mondiale de l’aviation Paris, Albin Michel, 2000.
Philippe GRAS, « Costes et Bellonte, vainqueurs de l'Atlantique », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 15/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/costes-bellonte-vainqueurs-atlantique
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Faa || félicitations
excellent article, clair, précis, pas un mot de trop, de l'excellent rédactionnel comme il n'y en a pas beaucoup sur le Net... Vous donnez l'envie d'en apprendre plus sur ces deux héros casse-cou dans leur genre....J'ai eu la chance de discuter avec Bellonte une fois ou deux, un homme simple, charmant, pétillant et pad fier. Une belle rencontre trop courte hélas !
Alors merci de ce partage.
Amicalement
Faa
D. ROUCHON || Correction 1er vol transatlantique
Bonjour,
Vous écrivez: "L’Atlantique avait été vaincu par Lindbergh en 1927",
Désolé de vous contredire, mais si vous écrivez Atlantique, John Alcock et Arthur Whitten Brown, aviateurs britanniques ont effectué le premier vol transatlantique sans escale le 14 juin 1919.
Ils ont décollé de Terre-Neuve, Canada, en fin de journée le 14 juin 1919 et ont retrouvé le sol, en cassant un peu de bois, en Irlande, à Clifden dans le Connemara à 8 h 40 le jour suivant. Ils ont parcouru 3 050 km en un peu plus de 15 ou 16 h (suivant les sources). Leur appareil était un bombardier bimoteur Vickers Vimy IV.
Le challenge de Lindhberg tient dans le fait qu'il a réussi cette traversée en solitaire, sur un monomoteur et en reliant New York à Paris en... 33 heures.
Ceci dit, en mai 1919, un premier vol transatlantique avec escales a été réalisé par un hydravion Curtiss NC-4 de l'U.S Navy dont l'équipage, comptant 6 hommes, réalisa la traversée sur une durée de .... 15 jours.
Cordialement
DR
Une belle époque
En 1980 j'ai eu la chance de rencontrer Maurice BELLONTE a l'occasion de la dédicace de son livre.A l'époque j'avais 10 ans et je ne me rendais pas alors compte de l'importance de cette personne.C'etait mon grand-père Maurice MEZIN qui avait participé aux prévisions metérologiques de cette traversée qui me l'avais présenté.Je garde un bon souvenir de ce jour et garde précieusement ce livre dédicacé.
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