Aller au contenu principal
 Voiturette Renault

Voiturette Renault

Renault 1901 type D

Renault 1901 type D

Automobile de course Renault 1903 type Paris-Madrid

Automobile de course Renault 1903 type Paris-Madrid

Taxi <i>autoplace</i> Renault 1905

Taxi autoplace Renault 1905

 Voiturette Renault

Voiturette Renault

Date représentée :

Carrosserie du type Tilbury, moteur monocylindrique à ailettes de 1 3/4 CV fabriqué par de Dion-Bouton.

Produite entre 1898 à 1903.

Domaine : Objets

© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Jean-Pierre Lagiewski

Lien vers l'image

CMV.252 - 98-023731

Les Voitures Renault

Date de publication : Décembre 2009

Auteur : Alban SUMPF

Renault, les débuts du succès (1898-1905)

En 1898, Louis Renault (1877-1944) ajoute une quatrième roue, une boîte à trois vitesses et une transmission par cadran à un tricycle De Dion-Bouton équipé d’un moteur à essence : la première voiturette Renault est née. En février 1899, il améliore encore son invention avec la mise au point d’un système de transmission et de changement de vitesse « en prise directe », qui remplace avantageusement la transmission par chaîne. Avec ses deux frères, Marcel et Fernand, il crée la société Renault Frères le 25 février 1899. La demeure familiale de Boulogne-Billancourt est réaménagée en usine, et les premières Renault (type A) sont produites (71 en 1899). Au fil des améliorations suivent d’autres modèles (type B et C en 1900, D et E en 1901, G, H et K en 1902, etc.), qui sont à la fois vendus à des particuliers fortunés et engagés dans des courses automobiles. Les succès des frères, qui pilotent eux-mêmes dans de nombreuses courses très médiatisées (Paris-Trouville dès 1899, Paris-Vienne de 1902 par exemple), permettent de multiplier les commandes. C’est d’ailleurs dans un accident survenu lors de la course Paris-Madrid via Bordeaux que Marcel se tue le 24 mai 1903.

En 1905, Renault reçoit sa première commande d’importance : la Compagnie Française des Automobiles de Place lui commande 250 taxis « autoplace » (type AG). L’entreprise commence dès lors la production en série et connaît un essor rapide : à la fin de l’année 1905, l’usine de Billancourt compte déjà plus de 1 500 ouvriers et produit plus de 1 000 véhicules. Renault devient alors le premier constructeur automobile français.

Premières voitures

La première image présente une voiturette Renault de type A 0.3 qui fut produite de 1898 à 1903. Elle succède à la Renault de type A 0.2 de 1898, qui est le tout premier modèle commercialisé. Elle est dotée d’un moteur De Dion-Bouton, du nom du constructeur de moteurs et d’automobiles qui domine le marché jusqu’en 1900 et qui, jusqu’en 1904-1905, équipe les véhicules de tourisme Renault (ceux des courses ont des moteurs Renault à partir de 1902). Pourvu d’ailettes pour un meilleur refroidissement, le moteur est par ailleurs ventilé grâce à la grille avant et aux trous percés dans le haut du capot en forme de garde-manger. Ce modèle de type « tilbury », genre de cabriolet inventé au XIXe siècle, comporte une banquette surélevée de deux places. Il est doté d’un volant horizontal situé à droite (il est placé à gauche en 1912) qui ressemble encore à un guidon et d’un frein à main.

La deuxième image montre une Renault de type D 1901, nom dû au fait qu’elle n’a été produite que cette année-là. Au premier plan, la voiture avec son capot trapézoïdal dont dépassent le volant et une trompe à poire. Arrêtés sur une route déserte et bordée d’arbres, le conducteur et sa passagère semblent sur le point de repartir. Coiffé d’une casquette de pilote, l’homme ganté s’apprête à remettre les lunettes qui protégeront ses yeux. Équipée de gants et d’une vaste capote, la femme a noué un tissu sur ses cheveux. Pour la photo, elle porte aussi un chapeau qui répond au nœud papillon de son compagnon.

La troisième image montre le modèle Renault de type Nc, produit en 1903. Il dérive du modèle de type K, spécialement conçu pour les rallyes, qui se caractérise par un châssis surbaissé, un capot plus long dit « alligator » surmonté d’une trappe d’extraction de l’air et doté de larges radiateurs sur les côtés. Le volant est désormais incliné et fait d’un anneau complet. La plaque fixée à l’avant de cette voiture à quatre places donne le nom d’un rallye auquel elle a participé.

Enfin, la dernière image est celle d’un modèle AG 1905, un des premiers véhicules de tourisme équipés d’un moteur Renault. Commandé à 250 exemplaires pour le parc de taxis parisiens, il se distingue des modèles évoqués précédemment par son habitacle surélevé et doté d’une capote, où prennent place les clients.

Premiers usages et modernité

Les quatre images illustrent d’abord la spécification progressive des usages des véhicules de la marque. Le modèle (type A, première image) est certes à la fois destiné aux particuliers et à la course. Mais assez rapidement, on distingue les véhicules de tourisme vendus aux particuliers (type D, deuxième image) des véhicules conçus pour les rallyes (type K), dont la forme est particulière. Cela n’empêche pas Renault de miser sur les succès sportifs pour assurer une large publicité et emporter des commandes de modèles classiques. Véhicules de course, de tourisme pour particuliers et aussi, à partir de 1905, véhicules de ville (les taxis) ancrent un peu plus la marque dans le paysage urbain et l’imaginaire collectif.

Ces photographies témoignent de sept ans d’innovations et de prouesses techniques qui démontrent le dynamisme de cette industrie naissante.

Enfin, l’image montrant une voiture « en situation » suggère une certaine modernité. L’air réjoui et conquérant du conducteur et de sa passagère montre tout le plaisir qu’ils tirent de leur expédition motorisée. Coiffé comme eux d’une casquette, l’homme peut s’identifier aux coureurs des tout nouveaux rallyes. La pose de la femme au chapeau rappelle presque celle des aventuriers exotiques dont les journaux comme L’Auto, fondé le 16 octobre 1900, relaient et popularisent alors les exploits. Si la possession d’un véhicule reste réservée aux classes très aisées (un tel achat représente dix ans du salaire d’un ouvrier), les taxis permettent de se familiariser avec ce nouveau mode de transport, notamment dans les villes.

Serge BELLU, Histoire mondiale de l’automobile, Paris Flammarion, 1998.

Patrick FRIDENSON, Histoire des usines Renault, tome Ier, « Naissance de la grande entreprise 1898-1939 », Paris, Le Seuil, coll. « L’Univers Historique », 1998.

Pierre VALLAUD, 14-18, la première guerre mondiale, Paris, Fayard, 2004.

Jacques WOLFF, Entrepreneurs et firmes.Renault et Ford de leurs débuts à 1914, Paris, Revue économique, 1957.

Alban SUMPF, « Les Voitures Renault », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 12/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/voitures-renault

Anonyme (non vérifié)

j'adore renault...
quelle histoire interessante...

dim 17/04/2011 - 22:14 Permalien

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

La Croisière jaune entre science et marketing

La Croisière jaune entre science et marketing

À la découverte de l’Asie centrale

La France de l’entre-deux-guerres se passionne pour son empire, dont hommes et ressources ont contribué à sa…

La Croisière jaune entre science et marketing
La Croisière jaune entre science et marketing
Les taxis de la Marne

Les taxis de la Marne

Des taxis parisiens aux taxis de la Marne

La Compagnie Française des Automobiles de Place, plus tard dite « G7 » (du fait que ses véhicules…

Les taxis de la Marne
Les taxis de la Marne
Les taxis de la Marne
Les premières compétitions automobiles

Les premières compétitions automobiles

C’est dans les deux dernières décennies du XIXe siècle que débuta l’essor de l’automobile. Rendus audacieux par les prodigieux progrès…

Les premières compétitions automobiles
Les premières compétitions automobiles
Les premières compétitions automobiles
La Bicyclette « militaire »

La Bicyclette « militaire »

Les premières compagnies cyclistes de l’armée française

Dès la fin des années 1880, les ventes et la pratique de la bicyclette connaissent un…

La Bicyclette « militaire »
La Bicyclette « militaire »
L'architecture publicitaire du garage Marbeuf (Laprade & Bazin, 1928-1929)

L'architecture publicitaire du garage Marbeuf (Laprade & Bazin, 1928-1929)

L’ère de l’automobile

Dans les années 1920, si la construction automobile connaît un essor exceptionnel après la Première Guerre mondiale, l’…

L'architecture publicitaire du garage Marbeuf (Laprade & Bazin, 1928-1929)
L'architecture publicitaire du garage Marbeuf (Laprade & Bazin, 1928-1929)
L'architecture publicitaire du garage Marbeuf (Laprade & Bazin, 1928-1929)
L'architecture publicitaire du garage Marbeuf (Laprade & Bazin, 1928-1929)
La Croisière jaune, une conquête de l’Orient pour conquérir l’Occident

La Croisière jaune, une conquête de l’Orient pour conquérir l’Occident

1931, année des colonies en France

Trois semaines avant l’ouverture officielle de l’Exposition coloniale de Paris, André Citroën donne le signal…

La Croisière jaune, une conquête de l’Orient pour conquérir l’Occident
La Croisière jaune, une conquête de l’Orient pour conquérir l’Occident
Les Dames Goldsmith au bois de Boulogne en 1897 sur une voiturette Peugeot

Les Dames Goldsmith au bois de Boulogne en 1897 sur une voiturette Peugeot

Au XVIIIe siècle déjà, il était du dernier chic pour une élégante de conduire elle-même un léger phaéton ou un cabriolet attelé d’un ou…

Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres

Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres

La Croisière noire, relevant à la fois de l’aventure coloniale, du raid automobile et de l’opération publicitaire, est née de la volonté d’un…

Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres
Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres
Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres
Les Embarras de la circulation

Les Embarras de la circulation

Les difficultés et les nuisances de la circulation dans les grandes villes ne constituent pas un problème spécifique à notre époque. Pendant l’…

Les Embarras de la circulation
Les Embarras de la circulation
Les Embarras de la circulation
De la vitesse… !

De la vitesse… !

En France, en Europe, dans le monde, tout va vite, beaucoup plus vite au tournant du XIXe siècle, un siècle de « prodigieux essor…