Déjeuner de Bébé.
Auteur : LUMIÈRE Louis
Lieu de conservation : musée d’Orsay (Paris)
site web
Date de création : 1897
Date représentée : 1897
H. : 22 cm
L. : 14,5 cm
Photogramme.
Domaine : Photographies
© Photo RMN - Grand Palais - Droits réservés
91-000084 / PHO1990-26
Pionnier du cinéma
Date de publication : Février 2008
Auteur : Laurent VÉRAY
L’invention du cinématographe
Après les lanternes magiques, la chronophotographie et le Kinetoscope d’Edison, et dans la lignée des travaux de d’autres inventeurs, les frères Auguste et Louis Lumière, fils d’Antoine un industriel lyonnais ayant fait fortune dans la photographie (il a inventé les plaques « étiquettes bleues » et le procédé autochrome), mettent au point, au début de l’année 1895, une caméra réversible, c’est-à-dire capable d’enregistrer, de tirer et de projeter des images animées. Cet appareil utilise un magasin avec de la pellicule 35 mm (une bande celluloïd recouverte d’un support en nitrate de cellulose) de 17 m de longueur, soit un peu moins d’une minute de film. Pour expérimenter son invention, puis mettre en valeur ses possibilités à des fins commerciales, Louis Lumière tourne au cours de l’été 1895 de brefs reportages plus ou moins en direct, et différentes scènes familières, des vues de ses proches, de sa famille, comme ici avec son frère Auguste et sa femme, qui préfigurent en quelque sorte les films amateurs.
Photogrammes
L’image représente une planche photographique avec des photogrammes du film de Louis Lumière Repas de bébé (parfois présenté sous deux autres titres : Le Déjeuner de bébé ; Le Goûter de bébé). On y voit un couple (Auguste et son épouse Marguerite Lumière) qui donne à manger à un jeune enfant, leur fille Andrée. Sur la table dressée en plein air, on distingue des tasses à café, une cafetière, des petits verres et une bouteille d’alcool : signes d’une fin de repas d’adultes. La banalité de la situation peut surprendre, et pourtant, à l’époque, elle fut perçue comme une vue extraordinaire.
Film de famille
D’après le catalogue de la Société Lumière, ce film de 50 secondes appartient à la série des vues Lumière consacrée à leur vie de famille. Il a été tourné durant le printemps 1895 à la maison Montplaisir, propriété de la famille Lumière. Si l’on en croit certains témoignages, les premiers spectateurs furent frappés par les mouvements des protagonistes, mais aussi par ceux des feuillages situés à l’arrière plan : détails anodins qui renforçaient l’illusion de réalité, prouvant ainsi aux yeux des contemporains la véracité de l’image enregistrée sur le vif. Cependant, comme souvent dans les films Lumière, on voit bien qu’il y a une intentionnalité : les sujets sont soigneusement choisis (ici, en l’occurrence, cette vue familiale heureuse et confortable renvoie à la réussite sociale des Lumière qui vivent bourgeoisement) , la caméra est placée de façon précise et l’organisation du cadrage est remarquable. On pourait même dire qu’il s’agit là d’une mise en scène du réel pour accentuer l’impression de naturel.
Laurent MANNONILe grand art de la lumière et de l’ombre.Archéologie du cinémaParis, Nathan, 1994.Vincent PINELLouis Lumière, inventeur et cinéasteParis, Nathan, 1994.Jacques RITTAUD-HUTINETLes Frères LumièreParis, Flammarion, 1995.
Laurent VÉRAY, « Pionnier du cinéma », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/pionnier-cinema
- Conférence : Les films Lumière http://upopi.ciclic.fr/analyser/le-cinema-la-loupe/les-films-lumiere-conference
- La frise sur la généalogie du cinéma (et notamment l’entrée sur le cinématographe en 1892-93 http://upopi.ciclic.fr/apprendre/l-histoire-des-images/qui-invente-le-cinema
- Une ressource plus ludique > Séance 8 : Le cadre chez Lumière et Méliès http://upopi.ciclic.fr/transmettre/parcours-pedagogiques/initiation-au-cadre/seance-8-le-cadre-chez-lumiere-et-melies
Lien à été copié
Albums liés
Découvrez nos études
La mode des courses de chevaux
C’est sous le Second Empire que les premiers grands champs de courses sont créés.
Dans ses Mémoires, le baron et préfet de la Seine…
La sociabilité urbaine au début du XIXe siècle
Si le monde citadin, durant le premier tiers du XIXe siècle, reste encore…
Capitaliste et salopard en casquette
Depuis juin 1926, la France est dirigée par un gouvernement d’Union nationale ayant à sa tête…
Portraits à la Bourse
Le Vélo à la fin du XIXe siècle : un loisir familier et institué
À partir de la fin des années 1880, la bicyclette devient un objet familier, ancré dans les pratiques et…
Un hôtel de luxe à la fin du Second Empire
La clientèle richissime qui, sous le Second Empire, fréquente les stations balnéaires de la côte normande recherche le séjour à la mer pour ses…
Le mariage bourgeois au XIXe siècle
Les mariages conclus dans la haute bourgeoisie au XIXe siècle permettent de se rendre compte de l’…
Enterrement de la IIe République
Singulier destin que celui de cet enterrement de campagne ! Symbole de l’ordure moderne pour les contemporains, chef-d’œuvre révéré aujourd’hui,…
Tabacomanie
La France de Louis-Philippe s’ennuie, selon Lamartine. Est-ce pour cela qu’elle se met à fumer ? En tout cas, la…
Eugène Scribe, le plus grand auteur dramatique du XIXe siècle
À la fin de 1857, quand il commande au peintre Jules Héreau six panneaux muraux retraçant sa vie afin de les placer…
Ajouter un commentaire
Mentions d’information prioritaires RGPD
Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel