Course cycliste
Fête des sports
Course cycliste
Auteur : DUCHESNE George
Lieu de conservation : musée national de la Voiture et du Tourisme (Compiègne)
site web
Date de création : 1902
Domaine : Peintures
© Photo RMN - Grand Palais - J.-G. Berizzi
99-011860 / CMV.3685
Les Courses cyclistes
Date de publication : Juillet 2011
Auteur : Alexandre SUMPF
Quand le cyclisme devient un sport
La fin des années 1860 voit naître un ensemble d’activités liées à la pratique du vélocipède. Parallèlement au développement d’une industrie et d’une économie du cycle, les premiers clubs, les premiers journaux spécialisés et les premières compétitions sportives sont créés. Le 31 mai 1868, la célèbre Compagnie parisienne, qui fabrique et distribue les vélocipèdes de type Michaux, organise la première course cycliste en France dans le parc de Saint-Cloud.
Souvent organisées par les journaux sportifs, de nouvelles courses prestigieuses (comme Bordeaux-Paris en 1891 et bien sûr le Tour de France, créé en 1903) sont disputées, rendant le cyclisme sportif de plus en plus populaire. Les nouveaux héros et leurs nouveaux exploits inspirent des amateurs toujours plus nombreux qui, eux aussi, participent à des compétitions plus anonymes au sein de leurs clubs respectifs. Dans le premier quart du XXe siècle, la course cycliste est ainsi devenue un des sports les plus populaires, et « le vélo » une pratique profondément ancrée dans les mœurs et les représentations, comme en témoignent Course cycliste et Fête des sports, toutes deux nées durant cet « âge d’or ».
Les coureurs en piste
Réalisée en 1902 par Georges Duchesne, Course cycliste est une aquarelle assez typique et sans grande prétention artistique. Si les paysages forestiers témoignent d’une vague influence impressionniste, la naïveté du trait (voir le visage de l’homme sur la droite) et l’usage de la couleur sont plus anodins. En jouant de la courbe que dessine la route, l’artiste représente une « scène de course ». Au loin, deux coureurs échappés, pris en chasse par deux autres qui sortent d’un petit peloton de cinq cyclistes. L’un deux, victime d’une chute ou d’une crevaison, repart, aidé par un homme (la route est en légère côte). Comme leurs brassards, les tenues colorées des coureurs renvoient aux différentes équipes.
Plus tardive, l’estampe Fête des sports place le cyclisme dans une sorte de condensé des pratiques sportives. En effet, cet événement réunit aussi des footballeurs, des coureurs, des sauteurs, mais aussi des courses de bateaux, et des compétitions automobiles et aériennes (avions et ballons dans le ciel au fond). L’artiste suggère ainsi de manière symbolique la multiplicité des activités qui sont au programme de cette fête du sport et des sports, ainsi qu’une certaine modernité (traits et équipement des sportifs, présence d’avions). Si elle se déroule en France (drapeaux plus nombreux et cocarde tricolore sur les mâts au premier plan), les drapeaux d’autres pays et les différents maillots des sportifs montrent qu’il s’agit d’un événement international.
Du loisir à la compétition
On ne sait rien de l’importance sportive de l’épreuve représentée dans Course cycliste. Il peut en effet s’agir aussi bien d’une compétition prestigieuse que d’une « course du dimanche » entre clubs amateurs. L’aquarelle révèle surtout que la pratique « civile » du vélo comme loisir s’est tout de suite doublée d’un cyclisme de « compétition » fait d’efforts (voir les corps et les attitudes des coureurs), d’équipes, de moments forts (l’échappée) et d’incidents techniques. Une mythologie de la course se met alors en place.
Destinée à présenter (pour annonce ou pour mémoire) une réunion multisportive, Fête des sports ne traite pas spécifiquement du cyclisme. Elle révèle néanmoins que le vélo est devenu un sport à part entière et qu’il a naturellement sa place parmi les compétitions internationales. Né simultanément en Europe et aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, le cyclisme sportif a toujours réuni des coureurs de toutes les nationalités.
Alain CORBIN (dir.), L’Avènement des loisirs (1850-1960), Paris, Aubier, 1995.
Pryor DODGE, La Grande Histoire du vélo, Paris, Flammarion, 1996.
Jean DURRY et Ronald HUBSCHER, L’Histoire en mouvement. Le sport dans la société française. XIXe-XXe siècle, Paris, Armand Colin, 1992.
Alexandre SUMPF, « Les Courses cyclistes », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 13/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/courses-cyclistes
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