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Intérieur d'une cuisine

Intérieur d'une cuisine

Le Repas de midi

Le Repas de midi

Les Vieux, Hollande

Les Vieux, Hollande

Intérieur d'une cuisine

Intérieur d'une cuisine

Auteur : DRÖLLING Martin

Lieu de conservation : musée du Louvre (Paris)
site web

Date de création : 1815

Date représentée :

H. : 65 cm

L. : 80,8 cm

Huile sur toile

Domaine : Peintures

© GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Philippe Fuzeau

Lien vers l'image

INV 4097 - 12-518625

La cuisine, foyer domestique

Date de publication : Novembre 2011

Auteur : Charlotte DENOËL

La cuisine, centre du foyer

Abondamment figurée en peinture, la cuisine apparaît comme un lieu majeur dans toute habitation. Si sa représentation diffère d’une œuvre à l’autre selon qu’il s’agit d’un espace spécifiquement affecté aux tâches culinaires dans une maison aristocratique ou d’un coin de l’unique pièce des maisons villageoises, la cuisine et sa cheminée concentrent des activités diverses. Les enfants y trouvent souvent un espace de jeu, les vieilles personnes une source de chaleur et un lieu de convivialité, tandis que les femmes y travaillent une grande partie de la journée. C’est pourquoi, dans les images, elle forme un univers complet et cohérent et nous donne à voir un intérieur dans son intimité.

Scènes de genre

En raison de son caractère intimiste, la cuisine est un sujet qui se prête bien aux scènes de genre dans l’art. Plébiscité à l’époque moderne par les maîtres flamands et hollandais, ce sujet a continué d’être abondamment traité aux siècles suivants par les peintres, puis par les photographes.

Martin Drölling, peintre français, a remporté un vif succès au Salon de 1817 avec cette toile peinte en 1815, dans la tradition des peintres de l’école du Nord. Elle représente une vaste cuisine qu’éclaire une haute fenêtre donnant sur de grands arbres. Assise devant la fenêtre ouverte, les pieds sur une petite chaise d’enfant, une jeune femme lève la tête de son ouvrage de broderie, tandis qu’une autre femme, un tissu rouge à la main, tourne la tête vers le spectateur. À ses pieds, sur le dallage, une enfant a laissé de côté sa poupée pour jouer avec un chat près d’un panier. Ces trois figures posent au milieu d’une profusion de meubles et d’ustensiles de cuisine et de ménage, casseroles en cuivre, marmites, cruches, balais, etc. Reprenant un procédé cher à la peinture hollandaise, l’artiste s’est plu à obtenir des effets d’ombre et de lumière, en particulier sur le mur que le soleil éclaire obliquement à droite de la fenêtre. L’aspect quelque peu désordonné de la pièce, la douce lumière dans laquelle elle baigne, le réalisme avec lequel les objets sont dépeints, les occupations auxquelles se livrent les trois personnages, tout contribue à créer une ambiance intimiste et paisible.

Le Repas de midi, peinture de Firmin-Girard exposée au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1907, s’inscrit dans le même esprit. La scène représente une femme en sabots en train de poser une soupière fumante sur une longue table de bois dressée pour six convives. Comme dans le tableau de Drölling, les chats font partie de l’environnement de la cuisine, et une petite fenêtre éclaire la droite de la pièce, créant un effet de clair-obscur avec le reste de l’espace. Cette maison de village ne comporte sans doute qu’une pièce à vivre, meublée par ailleurs d’une petite table, de chaises, d’un buffet et d’une haute pendule de bois. Le plafond à poutres apparentes, les murs épais et le dallage de carreaux renforcent l’ambiance rustique de cette scène de genre.

Exposée au Salon des artistes français en 1907, cette peinture de Jules Benoît Lévy montre une scène pleine de convivialité : dans la cuisine d’une maison de Hollande, deux hommes plutôt âgés sont en pleine discussion. L’un d’eux, assis au premier plan, épluche des pommes de terre, tandis que l’autre lui sourit, debout, pipe à la main. L’ameublement rustique se compose d’un tabouret et d’une table de bois sur laquelle sont disposées une théière et de la vaisselle ; au fond, à droite de la cheminée, des assiettes de faïence sont exposées sur des étagères et sur le mur, aux côtés de petits tableaux.

Un univers intérieur familier

Ces trois œuvres présentent plusieurs points communs. D’une part, la minutie et le réalisme avec lesquels elles sont traitées et l’ambiance sereine et paisible qui s’en dégage les inscrivent pleinement dans la tradition de la peinture de genre hollandaise. D’autre part, l’accent est chaque fois mis sur le caractère intimiste et convivial de l’espace, en particulier dans la toile de Martin Drölling où une connivence s’installe entre le spectateur et les jeunes femmes qui le regardent. Enfin, toutes trois donnent à voir un intérieur familier de la classe moyenne, une classe assez peu représentée en peinture au début du XIXe siècle, mais qui le sera davantage par la suite, dans l’art comme dans la littérature où, avec Honoré de Balzac, émerge une volonté de décrire avec exactitude et force détails les lieux de vie des personnages de la Comédie humaine. Ces exigences de nature documentaire se retrouvent également chez Gustave Flaubert et Émile Zola.

Jean-Louis FLANDRIN et Massimo MONTANARI (dir.), Histoire de l’alimentation, Paris, Fayard, 1996.

Jean-Robert PITTE, Gastronomie française. Histoire et géographie d’une passion, Paris, Fayard, 1991.

Charlotte DENOËL, « La cuisine, foyer domestique », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/cuisine-foyer-domestique

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