
L'Italie reconnaissante.
Auteur : VELA Vicenzo
Lieu de conservation : musée national du château de Compiègne (Compiègne)
site web
Date de création : 1862
Date représentée : 1859
H. : 200 cm
L. : 100 cm
groupe en marbre de Carrare
Domaine : Sculptures
© RMN - Grand Palais (domaine de Compiègne) / Daniel Arnaudet
C. 33- D.14 ; MV. 5974 - 90-006264-02
La France au service de l'unité italienne
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Alain GALOIN
Après les révolutions de 1848, l’Italie a retrouvé le régime de 1815 : d’un côté des petites souverainetés despotiques sans aucun lien confédéral entre elles et ne subsistant que sous la protection des armées autrichiennes ; de l’autre les Etats pontificaux occupés au nord par les Autrichiens et à Rome par les Français.
Seul souverain constitutionnel et national en Italie, le roi de Piémont-Sardaigne Victor-Emmanuel a pour ministre Cavour, qui incarne l’espoir des patriotes de toute la péninsule. Pour chasser les Autrichiens, Cavour comprend la nécessité d’une aide de la France et l’obtient de Napoléon III lors de l’entrevue de Plombières le 21 juillet 1858. La défense du principe des nationalités est en effet l’idée-clé de la politique extérieure du Second Empire, malgré les oppositions qu’elle suscite, notamment celle des catholiques en ce qui concerne l’Italie.
Provoquée par le Piémont, l’Autriche prend l’initiative de la guerre. Mais l’armée franco-piémontaise, remporte les victoires de Magenta et de Solférino (4 et 24 juin 1859), libérant ainsi la Lombardie.
Ce groupe de deux femmes, sculpté en marbre blanc de Carrare, représente à droite l’Italie tourelée, à demi nue, les deux mains sur la poitrine, les pieds nus et tournée vers la gauche, donnant un baiser de paix à la France qui est tournée vers elle. Vêtue d’une longue robe décorée d’aigles et de motifs divers qu’elle soulève de la main droite, la France a la tête couronnée. Du bras gauche, elle enserre et attire vers elle l’Italie. Sur le sol, on remarque une chaîne brisée et la signature du sculpteur : « Vicenzo Vela F. 1862 ». Le groupe est posé sur un socle en bois à pans coupés, revêtu d’un placage en noyer, dont la façade est ornée d’un listel en cuivre encadrant cette inscription :
A EUGENIA IMPERATRICE
NELL’ ESULTANZA
DELLA PRIMA VITTORIA
CHE RENDEVA LA PATRIA A SE’ STESSA
LE DONNE MILANESI
GIUGNO MDCCCLIX
A L'IMPERATRICE EUGENIE
DANS L'ALLEGRESSE
DE LA PREMIERE VICTOIRE
QUI RENDIT LA PATRIE A ELLE-MEME
LES DAMES MILANAISES.
Juin 1859
Après la libération de la Lombardie du joug autrichien en 1859, les dames de Milan, voulant témoigner leur reconnaissance à la France, ouvrirent une souscription destinée à financer un présent à l’impératrice Eugénie, cadeau ayant un caractère politique et national. Parmi les nombreux projets qui leur furent soumis, les dames lombardes choisirent celui de Vicenzo Vela, professeur à l’académie des Beaux-Arts de Turin.
L’œuvre fut offerte à l’impératrice le 1er janvier 1863 et exposée au Salon la même année. Elle fut ensuite placée dans un vestibule du Grand Trianon. Elle a été déposée au château de Compiègne le 28 avril 1937.
Il s’agit d’un groupe allégorique. Les deux nations sont symbolisées par deux jeunes femmes. La délivrance de l’Italie est évoquée par les chaînes brisées abandonnées sur le sol, et son asservissement passé par cette demi-nudité, signe de vulnérabilité et de faiblesse. La posture de la France indique la force tranquille d’une puissance redevenue de premier plan en Europe depuis le congrès de Paris de 1856. Elle adopte une attitude tendrement protectrice vis-à-vis de cette Italie qu’elle a libérée.
Collectif L’Artiste , 1863, p.6.
Maurice AUBERT Le Salon de 1863 Le Pays, 10 juin 1863.
Louis AUVRAY Salon de 1863 Paris, 1863, p.81.
Julien GIRARD de RIALLE A travers le Salon de 1863 (p.132-133)Paris, Dentu, 1863.
Collectif L’Illustration , 3 janvier 1863.Paul GUICHONET L’Unité italienne Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1996.
Jean TULARD (dir.) Dictionnaire du Second Empire Paris, Fayard, 1995.
Collectif L’Artiste , 1863, p.6.
Maurice AUBERT Le Salon de 1863 Le Pays, 10 juin 1863.
Louis AUVRAY Salon de 1863 Paris, 1863, p.81.
Julien GIRARD de RIALLE A travers le Salon de 1863 (p.132-133)Paris, Dentu, 1863.
Collectif L’Illustration , 3 janvier 1863.
Paul GUICHONET L’Unité italienne Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1996.
Jean TULARD (dir.) Dictionnaire du Second Empire Paris, Fayard, 1995.
Alain GALOIN, « La France au service de l'unité italienne », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 31/03/2025. URL : https://histoire-image.org/etudes/france-service-unite-italienne
Lien à été copié
Albums liés
Découvrez nos études

Les Barrières de Paris
Au début de la Révolution française, les sites de prélèvement de l’octroi sont pris pour cible et…



Le suffrage universel
Le suffrage universel est le fils aîné de la République : héritage des scrutins à deux degrés de 1789 et 1792,…



La révolte du papier timbré
La révolte du papier timbré, ou des bonnets rouges, qui éclate en Bretagne en juillet 1675 est la dernière…

Louis XIII, « une foi, une loi, un roi »
Cette composition serait une réplique d’atelier d’une toile de Simon Vouet conservée à Versailles. Due à l’…

Le départ d’Henri IV pour la guerre et la remise de la régence
Cette toile appartient à un cycle commandé par la reine Marie de Médicis au peintre Rubens en 1622.…

Alexandre dans la tente de Darius
Ce tableau a été peint, vraisemblablement, à la fin de l’année 1660. Charles Le Brun logeait à Fontainebleau, à proximité du roi, et Louis XIV «…

La décoration picturale de l'Hôtel de ville de Paris
Au terme de la semaine sanglante, les communards qui se repliaient devant l’armée…

Le dessous des cartes
Au cours de l’été 1914, la mécanique des alliances croisées s’emballe et conduit en…




Le peuple mangeur de rois
La Révolution française, période privilégiée pour les caricatures politiques, multiplie le recours aux allégories mythologiques malgré le décalage…

La France offrant la Liberté à l’Amérique
Jean Suau est un peintre d’histoire quelque peu oublié, né en 1755 et mort en 1841. Il fut l’élève du chevalier de Rivalz (Pierre Rivalz) et le…
Ajouter un commentaire
Mentions d’information prioritaires RGPD
Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel