Philippe Pétain, Maréchal de France.
Auteur : DEVAMBEZ André
Lieu de conservation : musée national du château de Versailles (Versailles)
site web
H. : 198 cm
L. : 109 cm
Huile sur toile
Domaine : Peintures
© RMN - Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN-GP
MV 6129 - 71-001277
Philippe Pétain, Maréchal de France
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Barthélemy JOBERT et Pascal TORRÈS
Pétain est promu général en août 1914 – il a alors 58 ans. En février 1916, il prend la direction du secteur défensif de Verdun et parvient à repousser les troupes allemandes. En 1917, face à la vague de mutineries, il réussit à rétablir la situation par des sanctions, mais aussi en améliorant les conditions de vie des soldats. Nommé maréchal en novembre 1918, vice-président du conseil supérieur de la guerre en 1920, inspecteur général des armées en 1922, Pétain est appelé à réprimer la révolte menée par Abd-el Krim dans le Rif, au Maroc, en 1925-1926. Elu à l’Académie française en 1925, il devient inspecteur de la défense aérienne du territoire en 1931. Insensible aux théories du colonel de Gaulle qui défend une stratégie de mouvement reposant sur l’utilisation de blindés en nombre, Pétain, comme l’ensemble du haut commandement militaire français, reste attaché dans les années 1930 à une stratégie défensive. La ligne Maginot, réputée infranchissable, en est alors l’élément clef. La défaite de mai-juin 1940 devait démontrer de façon implacable que ces conceptions avaient une guerre de retard.
« De Monsieur Devambez, deux remarquables portraits, celui de M. Jacques Baschet, étonnamment physionomique, et celui du Maréchal Pétain, d’un relief et d’une autorité surprenants », notait Guillaume Janneau dans « La peinture au Salon » (La Revue de l’Art ancien et Moderne, juin-décembre 1932). Devambez a réalisé des photos et des pochades qui lui ont servi à la réalisation du tableau, aidé par ailleurs par son beau-frère Albert Lacomme qui a revêtu pour l’occasion la tunique du maréchal. Ce dernier est présenté de face, sur un fond clair. Il se tient debout, les mains jointes dans le dos, vêtu d’un uniforme à la monotonie implacable. Son regard est légèrement narquois, la moustache relevée sur la droite. L’impact d’un tel portrait tient ici à cette démonstration d’autorité à laquelle se livre l’artiste, fortement perçue par la critique du Salon de 1932.
Commandé par l’Etat à un artiste officiel, ce portrait perpétuait la tradition des œuvres destinées aux galeries historiques de Versailles où l’académisme rajeuni par la mode ne trompait pas l’amateur. Au moment de sa réalisation, Pétain restait en effet le dernier survivant des grands chefs de la Première Guerre mondiale et jouissait d’une forte popularité auprès d’une majorité de Français qui voyaient en lui le « vainqueur de Verdun ». D’aucuns souhaitaient même sa venue au pouvoir, comme Gustave Hervé qui dès 1935 déclara : « C’est Pétain qu’il nous faut ! » Dans le désarroi profond de la défaite de 1940, Pétain est alors apparu comme l’homme providentiel, obtenant les pleins pouvoirs d’une large majorité de parlementaires. De nos jours, l’homme incarne avant tout le régime de Vichy et la politique de collaboration menée dès octobre 1940 avec l’Allemagne hitlérienne.
Pierre VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004.Claire CONSTANS Musée national du château de Versailles.Les Peintures 2 vol., Paris, RMN, 1995.Marc FERRO Pétain Paris, Fayard, 1987.Gilles HEURÉ Gustave Hervé.Itinéraire d’un provocateur Paris, La Découverte, 1997.Pierre SERVENT Le Mythe Pétain : Verdun ou les tranchées de la mémoire Paris, Payot, 1992.
Barthélemy JOBERT et Pascal TORRÈS, « Philippe Pétain, Maréchal de France », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/philippe-petain-marechal-france
Lien à été copié
Découvrez nos études
La Galerie des Glaces transformée en ambulance
L’effondrement du Second Empire en 1870 suite aux victoires de l’armée allemande s’accompagna d’une avance rapide de l’ennemi jusqu’à Paris,…
La vie des soldats dans les tranchées
Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France et, dès le lendemain, chacun des deux belligérants engage le combat selon les modalités…
La signature du traité de Versailles
La conférence de la paix s’ouvre à Versailles le 18 janvier 1919. Deux mois après l’armistice, la question…
L’entrée de Louis XIV et de la reine Marie-Thérèse à Arras
« Le roi s’amuse à prendre la Flandre » (Mme de Sévigné). Après la mort de Philippe IV d’Espagne, le 17 septembre 1665, Louis XIV…
Photographier la Grande Guerre
Au moment où éclate la Première Guerre mondiale, la photographie est encore considérée comme le meilleur moyen de s’approcher de la réalité. On…
"La Force Noire"
La France achève, dans les deux dernières décennies du XIXe siècle, la conquête de…
Création de la Légion d'honneur
Les distinctions avaient été supprimées en 1791. Une fois au pouvoir, Bonaparte décida de créer un ordre national pour récompenser le mérite civil…
Une armée en mal d’idéaux
La patrie en danger
En 1798, l’Angleterre demeure l’ennemi principal de la France révolutionnaire. La victoire navale de Nelson à Aboukir, le 13 messidor an VI (1er…
La Vie quotidienne dans les tranchées
Par sa durée et sa violence, la Grande Guerre a constitué une expérience sans précédent historique pour les huit millions de Français mobilisés…
Ajouter un commentaire
Mentions d’information prioritaires RGPD
Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel