Traité avec les Etats-Unis (à Mortefontaine).
Auteur : ADAM Victor-Jean
Lieu de conservation : Musée franco-américain (Blérancourt)
site web
Date représentée : 30 septembre 1800
H. : 46,8 cm
L. : 60 cm
Gravure de Charles Etienne MOTTE (1785-1836) d'après Victor ADAM. Lithographie coloriée.
Domaine : Estampes-Gravures
© Photo RMN - Grand Palais - G. Blot
02-011900 / CFAc118
Le traité de Mortefontaine
Date de publication : Juillet 2008
Auteur : Alexandre SUMPF
La Quasi-guerre, un conflit franco-américain
Quelques années après l’épopée de La Fayette et de Rochambaud venus aider les insurgents américains dans leur rébellion contre la tutelle britannique, Français et Américains s’opposent avec violence dans un conflit qui manque de déboucher sur une véritable guerre. Les premiers reprochent aux seconds leur neutralité dans la guerre continentale, ainsi que leur brusque rapprochement avec les positions anglaises sur le commerce maritime, qui conduit notamment à la confiscation par les sujets de sa Majesté des produits français échangés par les commerçants du Nouveau Monde. En rétorsion, les corsaires de Guadeloupe houspillent les navires américains dans les Antilles et forcent la Navy, formée en 1794, à intervenir de plus en plus souvent. Le 7 juillet 1798, c’est la rupture : le Sénat américain annule tous les traités bilatéraux signés avec la France, le président Adams décide de l’embargo total sur les produits français, de la chasse de leurs navires près des côtes américaines et va même jusqu’à porter aide à une rébellion en Haïti. Aux 22 navires français arraisonnés répondent environ 2000 prises françaises, en seulement deux ans !
Le traité de Mortefontaine, reprise des relations bilatérales
La gravure française a été exécutée d’après un dessin original américain, dont on peut penser qu’il a été brossé d’après la scène du 30 septembre 1800. La composition de l’image est très classique pour l’époque, rappelant nombre d’illustrations et de représentations portant sur le même thème, comme le soulignent les éléments du décor – tente, drapeaux et symboles, épais tapis – ou les postures des signataires et des émissaires des deux camps. A gauche, debout, se trouvent les Français, parmi lesquels on distingue les signataires Charles Pierre Claret Fleurieu (Conseiller d’État, membre de l’Institut national et du Bureau des longitude de la France) et Pierre-Louis Roederer (Conseiller d’État, Président de la Marine, membre de l’Institut national de France, Président de la Section de l’Intérieur). A droite, assis autour de la table des négociations, les Américains Guillaume Richardson Davie, le Gouverneur de Caroline du Nord, et Guillaume Vans Murray, Ministre résident à La Haye. Au centre, en position inversée, négocient Joseph Bonaparte (à droite, reconnaissable à l’écharpe blanche qui le ceint) et Olivier Ellsworth, le Président de la Cour Suprême des Etats-Unis.
Deux puissances amies
En dépit de cette courte et intense période de conflit, la France et les Etats-Unis ont montré, par ce conflit limité, qu’ils avaient bien trop à perdre à se faire la guerre au lieu de développer leurs relations commerciales. L’industrie du luxe, la construction mécanique, le textile et la chimie français avaient trop besoin des débouchés du marché américain ; le Nouveau Monde devait s’équiper au plus vite pour espérer rejoindre les grandes puissances européennes. Quatre années plus tard, Napoléon Bonaparte vend même la Louisiane aux Américains, à crédit, puisque la somme demandée excédait de loin le Produit Intérieur Brut national. La France contribue ainsi au doublement de la surface des Etats-Unis, tout en croyant devenir le créancier de la puissance montante.
Alexandre SUMPF, « Le traité de Mortefontaine », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/traite-mortefontaine
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