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Lettre de Robert Livingston à Joseph Bonaparte

Lettre de Robert Livingston à Joseph Bonaparte

Le Dernier lever des couleurs - La Cession de la Nouvelle-Orléans.

Le Dernier lever des couleurs - La Cession de la Nouvelle-Orléans.

Lettre de Robert Livingston à Joseph Bonaparte

Lettre de Robert Livingston à Joseph Bonaparte

Date de création : 1804

Date représentée : 08 mars 1804

Lettre manuscrite à propos de l'acquisition de la Louisiane par les États-Unis.

Domaine : Archives

© RMN-Grand Palais (Château de Blérancourt) / Gérard Blot

Lien vers l'image

50D4 - 02-012015

L'Acquisition de la Louisiane par les Etats-Unis

Date de publication : Juillet 2008

Auteur : Alexandre SUMPF

La Louisiane entre France et Espagne

Les deux événements documentés ici sont la cession de La Nouvelle-Orléans le 20 décembre 1803 et la cérémonie officielle actant le transfert de souveraineté, le 10 mars 1804. Installés depuis 1682 sur les rives du Mississipi, les Français perdent pied sur le continent américain à la suite de leurs défaites au Canada et en Europe. Au terme de la guerre de Sept ans (1), l’Espagne se voit attribuer la souveraineté sur les territoires de l’intérieur des États-Unis actuels. La Révolution française et les guerres napoléoniennes changent la donne. En 1800, le traité secret de San Ildefonso prévoit que soient échangés La Nouvelle-Orléans et la Louisiane occidentale contre le duché de Parme. Le 8 janvier 1803, le roi d’Espagne les rétrocède officiellement. Mais Napoléon est échaudé par les déboires de ses troupes en Haïti et préfère concentrer ses forces navales en Europe en prévision de la reprise des hostilités avec le Royaume-Uni. Aux Américains qui souhaitent acheter La Nouvelle-Orléans pour garantir le commerce entre mer et Mississipi, les Français répondent qu’ils vendront la Louisiane entière, pour la somme impressionnante de 80 millions de francs (15 milliards de dollars).

L’adieu à la Nouvelle-Orléans

La lettre de Livingston a été conservée dans les archives et déposée à Blérancourt, au musée national de la Coopération franco-américaine. La missive s’attarde surtout sur les détails financiers de la cession, notamment sur le crédit par la banque Baring de la somme de 60 millions de francs – le reste étant « dû » par la France au titre des réparations pour les dommages causés aux intérêts américains lors de la « quasi-guerre », ce conflit maritime larvé entre la France et les États-Unis qui dura de 1798 à 1800.
Le dernier lever des couleurs, accroché sur les cimaises du même musée, présente une composition originale, qui laisse une large place au bleu du ciel (moitié supérieure) et à celui du fleuve Mississipi et de son entrée en contact avec la mer (quart médian). Au loin, au pied des montagnes qui barrent l’horizon, on distingue quelques traces de l’installation française. Sur le fleuve, les bateaux en file indienne soulignent que la ville est avant tout un comptoir commercial. Au premier plan est dessinée la scène principale, dans un décor champêtre qui évoque à peine le Nouveau Monde. On distingue en plongée des soldats français et américains abaissant le pavillon tricolore et hissant la bannière étoilée. Les deux emblèmes nationaux flottent au vent, symbolisant l’amitié retrouvée des deux grandes nations.

Les Français contribuent à la construction des États-Unis

James Monroe et Robert Livingston, envoyés spéciaux du président Jefferson à Paris, ne pouvaient qu’accepter la proposition de Napoléon. La cession des territoires du Mississipi doublerait tout bonnement la surface des États-Unis de l’époque (et équivaut aujourd’hui à un peu moins d’un quart du territoire) ! Le 30 avril 1803, le traité est signé à Paris ; lors de la fête nationale du 4 juillet, Jefferson l’annonce à ses concitoyens. Les États-Unis commencent la conquête de l’intérieur du continent et cherchent à repousser la frontière toujours plus à l’Ouest. La France y gagne les moyens de s’armer pour guerroyer contre les Britanniques et, croit-elle, le soutien des Américains contre leur ancienne métropole. Mais elle y perd aussi toute prétention sur le continent nord-américain et abandonne à leur sort les Français installés en Amérique du nord.

Michaël GARNIER, Bonaparte et la Louisiane, Paris, Kronos/SPM, 1992.

Gilles HAVARD et Cécile VIDAL, Histoire de l’Amérique française, Paris, Flammarion, « Champs », (1ère éd. 2003, 2e éd. 2006).

Bernard LUGAN, Histoire de la Louisiane française (1682-1804), Paris, Perrin, 1994.

1 - Guerre de Sept Ans : la guerre de Sept ans est un conflit armé européen de 1756 à 1763. Il oppose l'Angleterre et la Prusse à la France, l'Autriche, la Russie, la Suède, l'Espagne et des princes allemands. Deux guerres opposent les belligérants, l'une sur le continent européen, l'autre en Inde et en Amériques. L'Angleterre et la France s'affrontent dans les colonies ; la Prusse et la coalition européenne sur le continent. Le traité de paix consacre l'Angleterre comme puissance maritime, elle conquiert à la France de vastes territoires (Canada, Louisiane, une partie des Antilles, Sénégal), et la Prusse devient l'une des premières puissances militaires de l'Europe.

Alexandre SUMPF, « L'Acquisition de la Louisiane par les Etats-Unis », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 23/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/acquisition-louisiane-etats-unis

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