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L'impératrice Eugénie entourée des dames d'honneur

L'impératrice Eugénie entourée des dames d'honneur

Date de création : 1855

Date représentée : 1855

H. : 300 cm

L. : 420 cm

Huile sur toile.

Domaine : Peintures

© GrandPalaisRmn (Domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle

Lien vers l'image

RF 2307 - 18-534746

L'impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur

Date de publication : Mars 2016

Auteur : Alain GALOIN

Franz-Xaver Winterhalter, qui fut le peintre officiel de la dynastie des Orléans avant 1848, devint le portraitiste privilégié de la famille impériale. La souveraine, née Eugénie de Montijo, épousée pour sa beauté par Napoléon III en 1853, est ici représentée au début de son règne, au milieu de ses dames d’honneur.

Cette prestigieuse évocation de la seconde France impériale souligne le charme étincelant de la cour de Napoléon III, qui contraste fortement avec les années ternes du règne bourgeois de Louis-Philippe.

Que ce soit aux Tuileries, à Fontainebleau ou à Compiègne, la fastueuse vie de cour du Second Empire naissant est le signe tangible de la solidité apparente du nouveau régime et d’une prospérité économique sans précédent, célébrée par la première Exposition universelle organisée à Paris en 1855.

La composition habile de l’œuvre respecte le protocole : l’impératrice est légèrement excentrée mais domine l’ensemble avec, immédiatement à ses côtés, les deux dames les plus importantes de sa suite : à sa droite, la princesse d’Essling, grande maîtresse de la Maison de l’impératrice ; à sa gauche, la duchesse de Bassano, sa dame d’honneur. Six des treize dames du palais sont rassemblées autour de ce groupe principal, sur l’herbe d’une clairière ombragée de grands arbres ; de gauche à droite : la baronne de Pierres, la comtesse de Lezay-Marnésia, la comtesse de Montebello, la baronne de Malaret, la marquise de Las Marismas et la marquise de Latour-Maubourg.

À droite, derrière un massif de lilas, une vasque déborde de chèvrefeuille. À l’arrière-plan, une étroite échappée laisse entrevoir une ville dans le lointain, sous le bleu d’un ciel pommelé de nuages. L’ensemble offre une harmonie de couleurs chatoyantes.

Très représentative de l’art officiel sous le Second Empire, cette œuvre présente un caractère artificiel évident : scène de cour dans un décor forestier, robes de bal portées en plein jour, luxe des toilettes atténué par la simplicité des parures et la rareté des bijoux, omniprésence des fleurs, dans les cheveux, à la main, sur les corsages et dans le décor… Loin de correspondre à cette image d’épouse entièrement dévouée au rayonnement de la cour impériale, Eugénie exerce en effet, dans un sens clérical et conservateur, une véritable influence politique sur l’empereur.

La toile offre néanmoins un intérêt documentaire : elle donne une image précise de la mode dans les premières années du Second Empire. Elle illustre le triomphe de la crinoline, vaste cage à cerceaux métalliques qui gonfle les jupes. Les toilettes s’ornent d’une profusion de volants, de dentelles froncées, de rubans. Ce considérable travail de confection est alors facilité par l’invention de la machine à coudre, qui obtient un grand succès à l’Exposition universelle de 1855. Le tableau lui-même occupait la place d’honneur à cette même exposition. Il connut un immense succès populaire et fut largement diffusé et reproduit sur les calendriers ou les boîtes de confiserie.

Catalogue de l’exposition Franz-Xaver Winterhalter et les cours d’Europe de 1830 à 1870 Musée du Petit Palais, 1988.

Catalogue de l’exposition Le Temps des crinolines Musée national du Château de Compiègne, 1953.

Alain GALOIN, « L'impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 23/12/2025. URL : https://histoire-image.org/etudes/imperatrice-eugenie-entouree-ses-dames-honneur

À découvrir : l'analyse de l'œuvre  L’Impératrice Eugénie entourée des dames de sa cour  sur le site web de Panorama de l'art

Consultez la page consacrée à cette peinture sur le Catalogue des peintures du château de Compiègne

 

Anonyme (non vérifié)

La marquise de La Marismas n'est-elle pas plutôt la jeune femme aux cheveux roux vêtue de blanc, sur laquelle se penche la marquise de Latour-Maubourg, à l'avant dernière place à droite du tableau ? On a d'elle plusieurs portraits, dont un autre par Winterhalter et ses traits sont très reconnaissables, de même que sa coiffure : http://www.napoleontrois.fr/dotclear/index.php?image/Personnalites/Cour_imperiale/lasmarismas_winterhalter

mar 22/02/2011 - 23:23 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Merci Dominique. Bien vu.
En effet il s'agit bien de la marquise de La Marismas et non de la comtesse de Pierres qui est à gauche. Elles avaient été inversées. L'étude a été corrigée.
Benoît

ven 04/03/2011 - 11:12 Permalien

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