Découvrir la vie de Orléans (d’) Philippe (le Régent) au travers d'œuvres et d'images d'archive

Philippe d'Orléans (1674-1723) est le Régent de France de 1715 à 1723.

Fils de Philippe d'Orléans, dit Monsieur, frère de Louis XIV et de la Princesse palatine, Élisabeth-Charlotte de Bavière, Philippe d'Orléans est le neveu de Louis XIV, et titré duc de Chartres jusqu'à la mort de son père en 1701. Il reçoit une éducation soignée, son précepteur, l'abbé Dubois lui donne le goût des sciences. Il épouse, en 1692, contre sa volonté Mademoiselle de Blois, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan et devient donc ainsi le gendre du roi.

Il fait une belle carrière militaire et remporte des victoires éclatantes. 

Gendre et neveu de Louis XIV, le duc d'Orléans est le plus proche parent de Louis XIV. Il lui confie donc le Conseil de régence, mais la politique antiespagnole du duc l'amène à lui adjoindre le duc du Maine, son fils légitimé.

Le 12 septembre 1715, Philippe d'Orléans fait casser le testament du roi par le Parlement lors d'un Lit de justice et obtient les pleins pouvoirs. 

Le Régent de France est un homme instruit, intelligent et libertin, il est l'ennemi de l'étiquette et de la cour dévote de la fin du règne de Louis XIV. Il quitte le château de Versailles en 1715 avec le jeune roi Louis XV qu'il installe à Vincennes puis aux Tuileries.

Lui-même habite le Palais-Royal avec sa fille la duchesse de Berry. Le Palais-Royal devient le coeur d'une vie joyeuse et licencieuse, faite de bals masqués, de soupers proche de l'orgie, très loin de l'austérité de la cour de Louis XIV.

Le Régent rompt également avec la politique de Louis XIV. En cassant son testament, il redonne vie au Parlement en lui accordant le droit de remontrance. Il redonne à la noblesse ses droits politiques en établissant la polysynodie : 8 conseils aristocratiques sont chargés d'administrer le royaume à la place des secrétaires d'Etat mis en place par Louis XIV. Il renverse les alliances en écartant l'Espagne au profit de l'Angleterre et des Provinces-Unies (la Triple-Alliance de 1717). Il redonne vie au jansénisme contre les jésuites.

La France à la mort de Louis XIV est fortement endettée, la crise financière pointe, voire la banqueroute. Le Régent décide de faire confiance à un financier écossais John Law et lui permet de créer une banque en 1716 émettant du papier-monnaie. Dans un premier temps, le système Law est un succès, il allège la dette et relance l'économie. Mais en 1720, c'est la faillite du système et la ruine de particulier. Cet échec condamne longtemps le crédit et le papier-monnaie en France, pourtant indispensable au développement économique.

Rapidement, le Régent doit revenir aux méthodes du Grand siècle. La haute noblesse est incapable de s'entendre pour gouverner, il supprime les conseils (polysynodie) et revient aux conseillers d'État. La chute du système Law l'oblige à revenir à la méthode colbertienne. En 1720, il revient sur la liberté accordée aux jansénistes et impose la bulle Unigenitus comme loi du royaume. Enfin sa politique se fait moins intransigeante vis à vis de l'Espagne, il fiance Louis XV à la jeune infante d'Espagne Marie Anne Victoire. Il rétablit la cour au château de Versailles en 1722.

Le 16 février 1723, Louis XV est déclaré majeur, le Régent continue à diriger le royaume avec l'abbé Dubois, devenu premier ministre en août 1722.

Il meurt en décembre 1723.