Lettre d’information - Décembre 2023

L’Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant et Le Cuirassier blessé quittant le feu signés Théodore Géricault furent exposés à l’occasion de deux Salons distincts, celui de 1812 et celui de 1814. S’ils montrent l’évolution de la sensibilité du peintre, ils montrent aussi celle de son époque. Dans un cas, il s’agit clairement d’illustrer la puissance de l’armée napoléonienne ; dans l’autre, de constater, de manière tout aussi explicite, la défaite du Premier Empire.

Sous des apparences l’allégorie biblique, cette Scène du déluge (tableau peint vers 1818-1820) est pour Géricault une façon de peindre sans le représenter le « naufrage » de la France. La catastrophe que connaît le pays depuis la débâcle de ses armées en Russie quelques années plus tôt n’est comparable qu’à un événement diluvien.

Débarqué à Marseille de sa Saint-Domingue natale alors qu’il est enfant, Joseph devient modèle professionnel. Admis comme tel à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1832 après avoir été engagé adolescent dans une troupe de cirque, Joseph poursuit sa carrière au moins jusqu’en 1865. Il a été représenté par Théodore Chassériau et servit de modèle à Géricault pour Le Radeau de la Méduse.

Alors que la boxe se diffuse rapidement sur le continent et en Amériques, Géricault s’inspire d’un combat qui a particulièrement marqué les esprits et qui s’est déroulé dans une petite commune au sud de Londres, en 1810. Le champion du Royaume-Uni, Tom Cribb, ancien de la Navy, y affronte Tom Molineaux, un boxeur africain-américain, probablement né esclave en Virginie. Le peintre élève ainsi ce combat sportif au rang d’événement historique.

En 1924 Géricault nourrit le projet d’un nouveau tableau de grand format. Il s’agissait de la Traite des nègres - ce dernier terme étant devenu, au XVIII^e siècle, synonyme de Noir réduit en esclavage. Géricault n’eut le temps d’en concevoir qu’une esquisse présentée ici.

Cette étude présente des pages de journaux publiés par les prisonniers des stalags qui dès l’automne 1940 hébergent environ 1,8 million de soldats français. Ces publications autorisées par la censure nazie n’ont vocation ni à exprimer les opinions politiques, ni à appeler à la révolte.