Bombardement de la ville d'Arles
Chasseurs de sous marins et des Dragueurs de l'US Navy
Bombardement allemand sur la basilique Notre Dame de la Garde (Notre-Dame-de-la-Garde),
Bombardement de la ville d'Arles
Date de création : 1944
Date représentée : 15-août-44
Bombardement de la ville de Arles et du pont par les B26 de la Mediterranean Air Force.
Domaine : Photographies
©Usis-Dite/Leemage
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Le débarquement de Provence
Date de publication : Janvier 2018
Auteur : Alexandre SUMPF
La guerre sous tous les angles
Ces trois photographies ont été prises lors du débarquement en Provence, en août 1944. Du ciel, du sol ou de la mer, elles saisissent sur le vif des scènes de combat, montrant ainsi la guerre sous tous les angles. De telles images ne sont pas rares depuis le début du conflit, encore plus nombreuses depuis le débarquement en Normandie de juin 1944. D’abord réalisées pour les archives militaires, elles sont aussi visibles par les populations auprès desquelles elles ont un impact considérable.
Malgré le caractère presque « habituel » de ce genre de photographies, chacun des trois clichés ici étudiés possède des caractéristiques qui le distinguent et le rendent remarquable. Bombardement de la ville d’Arles, offre une vue aérienne – moins fréquente que les images prises au sol - spectaculaire. Des Chasseurs de sous marins et des Dragueurs de l'US Navy nous place au cœur d’une des manœuvres navales qui ont joué un rôle capital dans le déroulé des opérations. Enfin, Bombardement allemand sur la basilique Notre-Dame-de-la-Garde représente l’irruption toujours saisissante de la guerre dans un cadre « typique » et possède par là-même une forte dimension iconique.
Bombardements en Provence
La vue aérienne presque « à pic » donne toute sa spécificité à Bombardement de la ville d’Arles. Elle a été réalisée à bord d’un B26 (bombardier américain de taille moyenne), vraisemblablement le 15 août 1944. Au centre de l’image, on devine le pont de Trinquetaille sous un nuage de fumée, cible des bombardements alliés comme de l’objectif du photographe. Le Grand Rhône ensoleillé serpente entre les deux rives. En haut à droite de l’image (rive gauche du fleuve), on reconnaît les habitations plus regroupées de la vieille ville (proches des arènes). En bas au centre, le quartier de Trinquetaille avec ses quais et un bout de la place Saint-Pierre. Sur la gauche et en altitude, trois autres B26 se détachent au-dessus de la cité.
Prise elle aussi le 15 août à bord d’un bâtiment naval (impossible de préciser lequel) au large des plages de la Nartelle dans le Var, Des Chasseurs de sous-marins et des Dragueurs de l’US Navy donne un aperçu des combats depuis la mer. Au loin, la pinède en feu et les fumées de dépôts de munitions sous le feu des navires de la flotte alliée se détachent de la ligne d’horizon marquée (à gauche) par les collines boisées typiques de la région. Plusieurs navires (des dragueurs pour la plupart) croisent sur la Méditerranée, dont le caractère paisible contraste avec l’événement qui se déroule sur les terres.
Bombardement allemand sur la basilique Notre-Dame-de-la-Garde a été prise entre le 23 et le 25 août, lors des combats menés par les alliés pour s’emparer de la colline de Notre-Dame de la Garde. Le photographe (civil ou militaire) se trouve dans l’une des rues en contrebas et fait face au relief surmonté de l’imposante basilique, aisément identifiable à son architecture. Sur la gauche, une colonne de fumée noire s’élève, troublant à elle seule le panorama classique de cette représentation de la cité phocéenne.
L’opération Anvil Dragoon
Bombardement de la ville d’Arles et Des Chasseurs de sous-marins et des Dragueurs de l’US Navy permettent tout d’abord de mieux comprendre la nature et le déroulement de l’opération Anvil Dragoon, nom de code du débarquement en Provence. Le 15 août 1944, les troupes alliées (composées de soldats anglais, canadiens, américains et français libres dirigés par de Lattre de Tassigny) lancent l’assaut sur les cotes varoises, entre Toulon et Cannes. Comme on le voit sur Des Chasseurs de sous-marins et des Dragueurs de l’US Navy, le rôle de la flotte est essentiel. Il s’agit non seulement de débarquer les hommes, mais plusieurs centaines de navires de guerre sont également engagés pour bombarder les résistances allemandes et assurer un accès sûr en contrôlant les eaux près des plages.
Cet assaut est aussi aérien : près de 10 000 hommes et des tonnes de matériel sont parachutés dès le 15 août, et de nombreux sites stratégiques sont bombardés pour gêner l’organisation ennemie. Ainsi en est-il du pont de Trinquetaille qui est détruit sur Bombardement de la ville d’Arles.
Une fois le débarquement effectué, la libération de la Provence est finalement assez rapide. Les Allemands battent retraite et seules les prises de Toulon (23 août) et de Marseille (28 août) rencontrent une forte résistance. À cet égard, la bataille de Marseille (21-29 août) dont Bombardement allemand sur la basilique Notre-Dame-de-la-Garde donne un aperçu est sans doute la plus décisive, stratégiquement et symboliquement.
Si les deux premières images montrent la guerre « de loin », elles témoignent aussi de la puissance de feu des forces alliées. Celles-ci sont maîtres des airs comme de la mer, et leurs frappes sont à la fois précises, redoutables et efficaces ; le débarquement est un succès.
Même si elle est prise du sol (où arrivent les bombes et non d’où elles sont lancées), Bombardement allemand sur la basilique Notre-Dame-de-la-Garde Garde ne plonge pas non plus le spectateur au centre des destructions et des morts : ici aussi, la guerre se résume à une colonne de fumée que l’on voit de loin dans un paysage assez paisible. Mais dans ce cas, ce sont les Allemands qui bombardent un symbole urbain, historique et religieux (certes stratégique), dans ce qui peut être vu comme un dernier acte d’agression dans la région bientôt libérée.
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Alexandre SUMPF, « Le débarquement de Provence », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/debarquement-provence
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[#DébarquementdeProvence] À propos de l'armée B, forte de 260 000 hommes : la moitié était des combattants provenant d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne, des Antilles, des territoires français du Pacifique. Leur rôle doit être reconnu et honoré.
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