La première utilisation des aéroplanes lors des manœuvres de Picardie de 1910
La première utilisation des aéroplanes lors des manœuvres de Picardie de 1910
La première utilisation des aéroplanes lors des manœuvres de Picardie de 1910
La première utilisation des aéroplanes lors des manœuvres de Picardie de 1910
Lieu de conservation : musée de l’Armée (Paris)
site web
Date de création : 1910
Date représentée : 1910
H. : 20,5 cm
L. : 30,2 cm
Publiée in Aux manoeuvres de Picardie 1910. La quatrième arme française, édité par La Carte Nouvelle, planche 7.
Héliogravure.
Domaine : Photographies
© Paris - Musée de l'Armée, Dist. GrandPalaisRmn / Pascal Segrette
2003.52.2.7 / 06-506097
Les Premiers aéroplanes militaires
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Alexandre SUMPF
La » nouvelle arme »
Durant les premières années du XXe siècle, l’aviation connaît sa véritable naissance : les machines se perfectionnent, les exploits se succèdent, et les vols se multiplient.
Dans un contexte politique tendu en Europe, les gouvernements s’intéressent de plus en plus à un usage militaire de l’aviation, que l’on destinerait à l’observation mais aussi aux combats (chasseurs et bombardiers). L’idée d’une « nouvelle arme » (appelée aussi parfois « quatrième arme », aux côtés de l’infanterie, de la cavalerie et de l’artillerie, l’aviation étant bientôt rattachée au Génie) s’impose donc rapidement : l’aéronautique française est créée en 1909, suivie des Fliegertruppen en 1910, puis du Royal Flying Corps en 1912. Les premiers aéroplanes militaires sont construits, et, le 9 juin 1910, les officiers Albert Féquant et Charles Marconet réalisent un premier raid d’entraînement à Vincennes. Lors des grandes manœuvres de Picardie, qui se déroulent du 9 au 18 septembre 1910, quatorze aéroplanes et quatre dirigeables participent pour la première fois à ce type d’exercice, à des fins d’observation.
Pour des raisons à la fois stratégiques et documentaires, l’armée réalise elle-même une série photographique de l’événement intitulée La Première Utilisation des aéroplanes lors des manœuvres de Picardie de 1910. Il s’agit d’un ensemble de seize planches principalement destiné à un usage interne, mais certains de ses éléments, comme les planches n° 7, n° 10 et n° 11 étudiées ici, sont aussi diffusés auprès du grand public, tant pour rassurer l’opinion que pour démontrer aux autres nations la puissance et la modernité militaires de la France.
Nouvelles scènes de la vie militaire
Les planches de la série La Première utilisation des aéroplanes lors des manœuvres de Picardie de 1910 sont toutes constituées sur le même modèle : quatre photographies, accompagnées de leurs légendes regroupées à un endroit unique.
Sur la planche n° 7, la première photographie (en haut à gauche) représente « le pilote Paulhan et le sergent L. Séguin ». Pris de profil, les deux hommes en uniforme se tiennent debout face à face : Paulhan à gauche et Séguin à droite. La seconde montre « le pilote Paulhan » alors qu’il « rentre au camp » : du sol, hommes et femmes, dont la plupart sont en civil, regardent l’aéroplane de l’aviateur dans le ciel. Un aéroplane biplan que « Départ du pilote Paulhan » montre plus précisément, peu avant son décollage. Un groupe de militaires observe le pilote alors qu’il s’installe dans le cockpit de l’appareil qui a été sorti de son hangar de toile, visible au second plan. Le cliché « La défense du plateau » évoque d’autres opérations, celles de l’infanterie : une rangée de soldats est à l’exercice, constituant une ligne de défense dans un champ fleuri.
La planche n° 10, « La rentrée de l’oiseau blessé », montre un avion juste posé et que plusieurs hommes essayent de stabiliser. Sur « Le pilote adjudant Ménard et le capitaine Hugoni », les deux hommes semblent en plein vol. Ménard tient le manche, et Hugoni lit une carte, assis derrière lui. « L’auto-canon » représente une pièce d’artillerie montée sur une automobile, tandis que « La défense de la voie ferrée » montre un autre exercice militaire.
Enfin, la planche n° 11 propose à son tour une scène de décollage (« Départ du pilote sergent Caillet ») et un portrait d’aviateur en vol (« Le pilote lieutenant de Caumont »). « Le montage du sphérique » montre des techniciens de l’armée en train d’assembler un dirigeable, en attachant les cordes à la nacelle. L’échelle dont le sommet échappe au cadre sert à régler d’autres nœuds, plus près du ballon. Enfin, « Réserves rejoignant » représente une troupe de soldats marchant au pas, dirigée par un officier monté sur un cheval blanc.
Les pionniers de l’aviation militaire
Les grandes manœuvres qui se tinrent en Picardie du 9 au 18 septembre 1910 sont restées célèbres pour avoir les premières intégré l’aviation militaire. Mais les clichés qui ne font pas de référence directe à l’aviation rappellent qu’il s’agissait aussi d’opérations d’entraînement plus classiques destinées justement à tester la complémentarité des procédés traditionnels avec la nouvelle arme, ainsi qu’à inventer les nouvelles pratiques (comme celles que montrent « La défense du plateau » ou « La défense de la voie ») impliquées par cette dernière, qui concernent aussi bien les troupes au sol que les militaires directement liés à l’aviation (techniciens, pilotes et troupes d’appoint). « Réserves rejoignant » illustre à merveille la grande envergure de ces manœuvres qui mobilisèrent jusqu’à 60 000 hommes dans les plaines du Beauvaisis et du pays de Bray. La modernité n’est d’ailleurs pas l’apanage exclusif de l’aéronautique, comme en témoigne « L’auto-canon », exemple du fait que les manœuvres sont aussi consacrées pour la première fois à l’étude de l’emploi de l’artillerie de corps d’armée, dont trente batteries sont mises en ligne.
Cependant, les photographies les plus remarquables par leur caractère inédit concernent les appareils de vol destinés à l’observation – ici quatre dirigeables (voir « Le montage du sphérique ») et quatorze aéroplanes dont un biplan Henry Farman, piloté par Paulhan (voir les planches 7 et 11), et un monoplan Blériot (voir « La rentrée de l’oiseau blessé »). Si on ne le voit pas directement, l’aspect mécanique et technique de cette nouvelle arme est évoqué à travers la figure du sergent Séguin, inventeur, avec ses deux frères, du moteur « Gnôme » à sept cylindres en étoile, qui équipe plusieurs des aéroplanes ici engagés.
Enfin, les portraits consacrés aux premiers acteurs de l’aviation militaire. Ces hommes sont certes des soldats, mais ce sont avant tout des pionniers de l’aviation en général. À la fois pilotes, constructeurs ingénieurs et techniciens (Séguin), ces aventuriers se sont souvent illustrés avant même ces manœuvres dans des réunions aériennes « civiles » qui les ont rendus célèbres et incontournables. Ainsi Paulhan, le plus connu d’entre eux, a-t-il participé aux premiers meetings aériens de l’histoire, obtenant le dixième brevet de pilote au monde (juste après les tout premiers comme Blériot) et détenant plusieurs records de vitesse et d’altitude.
René CHAMBE, Histoire de l’aviation, Paris, Flammarion, 1949.
Marty LAVAUZELLE, Les Manœuvres de Picardie 1910, Paris, Éditions Port, 1910.
Collectif, Les Escadrilles de l’aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920, Vincennes, S.H.A.A., 2003.
Le Sport universel illustré, n° 736, 18 septembre 1910.
Alexandre SUMPF, « Les Premiers aéroplanes militaires », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/premiers-aeroplanes-militaires
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Je recherche toutes informations (photos et documents) sur l'aéroplane miliaire dénommé Wambrechies offert en 1912 par des communes du Nord au ministre de la guerre de cette époque
Commune de Sainte-Maure de Touraine
Les Journées du Patrimoine - samedi 15 et dimanche 16 septembre 2012
Sous le thème du centenaire des grandes manœuvres de l'ouest de 1912 qui se sont déroulées en Touraine, dans les Deux-Sèvres, la commune de Sainte-Maure de Touraine vous accueille lors des journées du patrimoine des 15 et 16 septembre 2012.
Les débuts de l'aviation militaire avec près de 70 avions regroupés en escadrille, la découverte de la Russie, patrie du Grand Duc Nicolas qui déjeuna à Sainte-Maure de Touraine sont les thèmes qui vous accompagneront au cours de ces deux journées.
Pour plus d'informations : http://www.sainte-maure-de-touraine.fr/editorial/120/journees-europeennes-du-patrimoine.html
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