
Usine de fabrication d'armement à Lyon : les tours.

G. Charpentier- Cours de chant de l'oeuvre de Mimi Pinson

Usine de fabrication d'armement à Lyon : les tours.
Auteur : VUILLARD Édouard
Lieu de conservation : musée d’Art moderne (Troyes)
site web
Date représentée :
H. : 75
L. : 154
Huile sur toile.
© Photo RMN - Grand Palais - G. Blot
96-017571 / MNPL334
Femmes à l'usine
Date de publication : Juillet 2007
Auteur : Myriam TSIKOUNAS
Au départ, cette main d’œuvre est déconsidérée. Médecins, économistes, enquêteurs sociaux…tous reprochent à l’ouvrière de ne plus être l'éducatrice de ses enfants et de négliger son foyer, incitant par là même son mari à se réfugier au cabaret. Mais durant la Grande Guerre, dès que les femmes doivent relayer les maris mobilisés, au champ comme à l’usine, spécialement dans les fabriques d’armement, le discours change. Les élites ne condamnent plus le travail féminin mais se préoccupent simplement de la santé des ouvrières et de l’encadrement de leurs loisirs pour les empêcher de verser dans la prostitution, communément appelée « cinquième quart » de la journée.
Et pourtant, comme l’atteste sur une photographie anonyme la lampe électrique allumée et l’obscurité par delà les fenêtres, les ouvrières, exténuées, prenaient volontiers, le soir, des cours de chant. Et cette activité culturelle les métamorphosait : souriantes et concentrées sur le pianiste, coiffées d’élégants chapeaux et bien vêtues de couleurs sombres, elles se détachaient alors nettement du décor, de la grande salle blanche et dépouillée.
Ce mouvement, successivement qualifié de « patronage » et de « paternalisme » trahit une mauvaise conscience des élites. Le patron, sorte de suzerain des temps modernes, se veut le père de ses ouvrières ; il exerce sur elles une tutelle à la fois forte et bienveillante pour les faire échapper au déterminisme de la misère. Persuadé qu’il leur doit plus qu’un salaire, il leur offre une protection sociale, sans intervention de l’État, et des loisirs sains, pensant que l’art, et la musique en particulier, sont des liens sociaux majeurs.
Mais le patronage est aussi et avant tout une stratégie de recrutement et d’organisation du travail. Le dirigeant vise, en proposant à son personnel une vie décente, des activités sportives et culturelles, à pallier le déficit chronique de main-d'œuvre, à attirer, former puis retenir des populations jugées instables, à attacher l’ouvrière et sa famille à la manufacture.
Jules MICHELETLa Femme Paris, Hachette, 1859, 327 p.(rééd Flammarion, coll. « Champs », 1981, 364 p).Paul LEROY-BEAULIEULe Travail des femmes au XIXe siècle Paris, Charpentier, 1873, 222 p.Jules SIMONL'OuvrièreParis, Hachette, 1861, 368 p. (rééd Gérard Monfort, 1977, 444 p.).Françoise BATTAGLIOLAHistoire du travail des femmesParis, La Découverte, « coll.Repères », 2000.Sophie-Anne LETERRIER « Musique populaire et musique savante au XIXe siècle.Du "peuple" au "public" », Aspects de la production culturelle au XIXe siècle, formes, rythmes, usages Revue d'histoire du XIXe siècle, n° 19, 1999.
Myriam TSIKOUNAS, « Femmes à l'usine », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 16/08/2022. URL : histoire-image.org/etudes/femmes-usine
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