Découvrir la vie de Condé (Louis II) (le Grand Condé) au travers d'œuvres et d'images d'archive

Louis II de Bourbon (1621-1686), 4° prince de Condé dit le Grand Condé, est un homme de guerre.

Fils d'Henri II de Condé, il porte le titre de duc d'Enghien à sa naissance. Prince du sang, il est le cousin de Louis XIV.

À 19 ans, il se distingue à la tête de la cavalerie lors de la bataille d'Arras. Le cardinal de Richelieu lui offre le commandement de l'armée de Picardie, il remporte la bataille de Rocroi en 1643 contre les Espagnols. Cette victoire éclatante à 22 ans, dans un contexte français fragile (Louis XIII vient de mourir, la régence débute) donne au jeune duc d'Enghien une forte notoriété. Il enchaine les victoires, rejoint Turenne à Nördlingen, prend le commandement de l'armée des Flandres et reçoit la reddition de Lens, ce qui permet de conclure le Traité de Westphalie en 1648.

Il est désormais le prince de Condé, son père étant mort en 1646.

Le cardinal de Mazarin, inquiet de sa puissance, l'éloigne de la cour, en lui donnant le commandement de l'armée de Catalogne.

La guerre civile (la Fronde) complique la guerre d'Espagne. Condé intrigue, il commence par donner son appui au roi contre la Fronde parlementaire, mais fort de sa gloire, il prend la tête de la Fronde des Princes. En janvier 1650, Anne d'Autriche et Mazarin décident le font arrêter avec les princes de Conti et de Longueville. L'armée royale menée par Turenne et celle des Frondeurs s'affrontent devant Paris, le Grand Condé est sauvé par l’initiative de la Grande Mademoiselle, fille de Gaston d'Orléans, qui fait ouvrir la porte Saint-Antoine et tirer les canons de la Bastille contre les soldats royaux. 

Condé doit s'enfuir de Paris en octobre 1653, alors que le roi entre dans Paris. Il se réfugie aux Pays-Bas espagnols et entre au service de l'ennemi de la France, l'Espagne. Déchu de tous ses biens, titres et fonctions, il est condamné à mort en 1654.

Turenne le bat en remportant la bataille des Dunes en 1658. Mazarin peut négocier la paix avec les Espagnols, ce sera le traité des Pyrénées, l'amnistie du Grand Condé y est négocié âprement. Mazarin finit par accepter, après sa soumission, de rétablir sa position et de lui remettre ses biens.

Louis XIV demeure méfiant vis à vis du prince de Condé, il lui confie néanmoins le commandement des armées lors de la Guerre de dévolution et la guerre de Hollande, où il remporte la bataille de Seneffe en 1674. À la mort de Turenne, il reprend la défense de l'Alsace. Ce sera son dernier commandement.

Perclus de goutte, il se retire dans son château de Chantilly, que Mansart et Le Nôtre embellissent. Il mène une vie de libertin et de mécène. Il protège Racine, Boileau, Molière. C'est à Chantilly que sera représenté Tartuffe, interdit à Paris en 1668.

Convertit à la fin de sa vie, Bossuet prononce une de ses oraisons funèbres les plus célèbres.