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Avec la fin de l'Empire et les exils de Napoléon Ier à l'île d'Elbe puis à Sainte-Hélène, les Bourbons reviennent sur le trône de France : c'est la période de la Restauration de la monarchie. Elle se divise en deux parties : la première et la seconde restauration, entrecoupées par l'intermède des Cent-Jours.
La Première restauration (avril 1814-mars 1815) est préparée de l'intérieur notamment par Talleyrand alors que Napoléon Ier mène la désastreuse campagne de France et abdique à Fontainebleau. Le 6 avril 1814, le Sénat appelle Louis XVIII à régner, nomme le comte d'Artois lieutenant du royaume qui arrive à Paris le 12 avril. Louis XVIII débarque à Calais le 24 avril et le 2 mai à Saint-Ouen accepte le gouvernement constitutionnel. La Charte constitutionnelle est octroyée par le roi le 4 juin 1814. Le changement de régime se fait dans le calme, la population est lasse de la guerre.
Le premier traité de Paris est favorable à la France : son territoire est conservé et plus étendu qu'avant la Révolution et aucune indemnité de guerre n'est réclamé par les alliés. Louis XVIII s'attache à apaiser la France. Mais, il se heurte aux problèmes économiques : les Émigrés de retour sont sans ressources, les fonctionnaires impériaux aspirent à retrouver leurs emplois. Le budget de l'État ne permet pas de satisfaire ses demandes. L'armée fait les frais de la politique économique : les soldats sont payés à demi-solde, tandis qu'on y intègre les officiers de l'Ancien régime. Le mécontentement permet à Napoléon Ier de débarquer et de reprendre le pouvoir pour Cent-Jours.
La Seconde restauration (juin 1815 - 29 juillet 1830) est marquée par une aggravation de la situation de la France. Les alliés, mécontents des Bourbons, mettent la France sous tutelle : le second traité de Paris lui est défavorable : le territoire français est réduit à celui d'avant 1792, une indemnité de guerre de 800 millions est réclamée, la France est occupée par les armées alliées pendant 7 ans.
En août 1815, les élections ont porté au pouvoir une majorité de royalistes : c'est la Chambre introuvable, plus royaliste que le roi. En septembre, Louis XVIII renvoie du gouvernement Talleyrand et Fouché, et appelle au pouvoir des hommes modérés : Armand-Emmanuel du Plessis, duc de Richelieu et Élie Decazes, son favori. La Terreur blanche sévit, notamment dans le Midi de la France : jacobins et bonapartistes sont exécutés par des ultraroyalistes tout l'été 1815, tandis que des lois d'exception condamnent des fidèles de Napoléon : le maréchal Ney est fusillé en décembre 1815. Le 12 janvier 1816, la Chambre vote le bannissement des conventionnels régicides.
En septembre 1816, Richelieu dissout la Chambre introuvable avec laquelle il ne peut gouverner. Les élections portent au pouvoir des députés favorables à la monarchie constitutionnelle. Richelieu, qui a servi le tsar Alexandre Ier pendant son émigration, obtient la fin de l'occupation et paie les indemnités du guerre. Le traité d'Aix-la-Chapelle de novembre 1818 libère le territoire français. Le duc de Richelieu quitte le gouvernement en décembre 1818 et laisse la réalité du pouvoir à Decazes qui essaie de donner des gages à l'opposition de gauche : il rappelle certains régicides et libère la presse.
Mais l'assassinat du duc de Berry en février 1820 marque le retour des ultras. La naissance de l'enfant du miracle, le duc de Bordeaux assure la dynastie des Bourbons d'une descendance. Decazes démissionne en février 1820, Richelieu revient jusqu'en décembre 1821 et cède sa place à Joseph de Villèle, le chef des ultraroyalistes. L'agitation révolutionnaire européenne gagne la France avec la Charbonnerie, la presse est réprimée, la religion catholique est favorisée. La France soutient l'absolutisme du roi d'Espagne Ferdinand VII en envoyant des troupes françaises. L'expédition d'Espagne de 1823 sera un succès.
Louis XVIII meurt en septembre 1824, Charles X lui succède, en apparence sans grand changement, puisque depuis 1820, il dirige le pays en sous-main. En mai 1825, Charles X renoue avec le sacre des rois de France et organise la cérémonie à Reims. Le retour du régime légal des Congrégations religieuses, la loi sur le sacrilège, l'indemnisation des Émigrés (le milliard des Émigrés) en 1825 vont soulever l'opposition libérale : gallicans, anticléricaux et royalistes comme Chateaubriand, protestent. En avril 1827, Villèle dissout la garde nationale, le 24 juin 1827, il rétablit la censure. L'opposition se durcit à la Chambre, il la dissout mais les élections sont un échec : Villèle démissionne le 3 janvier 1828.
Charles X nomme Jean-Baptiste de Martignac au poste de premier ministre, puis l'écarte au profit de son ami, l'ultra Jules de Polignac le 8 août 1829. Polignac est sans doute l'homme le plus impopulaire du royaume et va cristalliser les attaques les plus virulentes de la presse d'opposition. Malgré le succès des expéditions en Grèce en 1828 et la prise d'Alger le 5 juillet 1830, l'opposition ne désarme pas face à Charles X et Polignac.
Le 16 mars 1830, 221 députés expriment leur défiance au gouvernement Polignac : c'est l'Adresse des 221. La Chambre est dissoute, les élections de juillet 1830 portent à la Chambre une opposition encore plus importante de 274 députés. Charles X tente une forme de coup d'État (grâce à l'article 14 de la Charte) en promulguant les Ordonnances du 25 juillet 1830 : dissolution de la Chambre, suspension de la liberté de la presse, réforme électorale favorisant l'aristocratie.
Le 27 juillet 1830, Paris se soulève, c'est le début des Trois Glorieuses et la fin des Bourbons. En 3 journées, Charles X est contraint à l'exil, son abdication en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux, est refusée.
C'est son cousin, le duc d'Orléans qui devient le roi des Français le 7 août 1830.
Charles X embarque avec sa famille à Cherbourg le le 16 août pour son dernier exil en Angleterre.
Louis XVIII avec sa famille, Antoine Jean-Baptiste Thomas © Château de Versailles, Dist. GrandPalaisRmn / Christophe Fouin
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