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Sabordage de la flotte française. Vue aérienne

Sabordage de la flotte française. Vue aérienne

Sabordage de la flotte française

Sabordage de la flotte française

Sabordage de la flotte française. Vue aérienne

Sabordage de la flotte française. Vue aérienne

Date de création : 27 novembre 1942

Date représentée : 27 novembre 1942

Photographie

Domaine : Photographies

© BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BPK

Lien vers l'image

16-580440

  • Sabordage de la flotte française. Vue aérienne

Le Sabordage de la flotte française à Toulon

Date de publication : Avril 2022

Auteur : Alexandre SUMPF

Drôle de guerre

En cette fin d’année 1942, la Zone Sud (ou libre, ou non occupée) est une fiction qui a pris fin. Lorsqu’un photographe capte les images tragiques du sabordage de la flotte française en rade de Toulon, les unités de la Wehrmacht occupent le terrain depuis plus de deux semaines. En rétorsion au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (Opération Torch, 8 novembre 1942), l’occupant a en effet décidé de sécuriser les rives françaises de la Méditerranée (opération Anton). En vertu de l’armistice du 22 juin 1940, l’État français installé à Vichy sous l’autorité du maréchal Pétain a obtenu la conservation de la flotte, sous condition de neutralité. À Toulon mouillent donc 38 bâtiments de combat, soit le quart de la flotte française, ainsi que 135 navires neutralisés par l’armistice. Mais dès le mois de décembre, Hitler a fait préparer un plan visant à s’emparer des navires français pour les diriger sur la Tunisie. Quand il déclenche l’opération Lila le 27 novembre 1942, l’objectif est simple : récupérer les navires de la flotte de haute mer intacte. Or l’état-major de la Marine a reçu des ordres clairs de l’amiral Darlan, plus de deux ans auparavant : toute tentative allemande de ce type doit déclencher un sabordage.

« Pour l’honneur du pavillon »

Le premier cliché documentant le sabordage de la flotte en rade de Toulon, pris du ciel, permet de distinguer l’ampleur de l’installation, avec ses quais spéciaux pour les plus cuirassés et les croiseurs. La photographie a été réalisée, sans doute par un équipage allemand, plusieurs heures après le début de l’attaque allemande, qui a démarré à 4h25 du matin. Sur les quais de Milhaud, à gauche du cuirassé Strasbourg, navire amiral, le feu signale les croiseurs Colbert, Marseille et Algérie qui brûlent pendant plusieurs jours après le sabordage. Bref dans son déroulement, l’événement résonne longuement dans le monde en guerre.

En effet, comme le montre le second cliché, pris depuis la rive, d’autres capitaines ont fait le choix de procéder à un sabotage de la cale pour couler, et n’ont pas cherché à détruire leur vaisseau au moyen d’explosifs. À l’arrière-plan, le port de Toulon avec ses grues sert de décor à un triste spectacle : deux navires entièrement coulés sans avoir combattu ; les Français ont même pris soin de saborder les canots, comme on le voit au second plan. Sur le quai, au premier plan, un soldat de la Wehrmacht reconnaissable à son casque contemple les dégâts et en tire la conclusion : l’opération est un échec total pour les forces occupantes.

Le naufrage de Vichy

Alors que les officiers commandant les deux parties de la flotte, l’amiral Jean de Laborde et l’amiral André Marquis, sont mis au courant de l’opération allemande, ils ne prennent pas la décision de fuir. Début novembre, Darlan a changé de camp et demandé expressément à Laborde de rejoindre les Alliés avec sa flotte. À Toulon, au petit matin du 27 novembre, l’amiral  de Laborde s’en tient aux ordres de juin 1940 et ordonne le sabordage. Parfaitement exécuté sous la protection du feu du Strasbourg, il est achevé en une heure : 90% de la flotte, soit 235 000 tonnes, sont ainsi sacrifiés.

Si le chef du gouvernement, Pierre Laval, a tenté par deux fois d’interrompre l’opération, préférant livrer la flotte aux Allemands, la plupart des Français, y compris à Vichy, y voient un acte de courage. Le régime de Pétain censure au maximum les informations au sujet de cet épisode qui non seulement prive l’État français de son dernier symbole de puissance, mais révèle la vraie nature et le déséquilibre total du pacte noué avec Hitler. En Allemagne aussi, les images de l’événement sont rares, les commentaires très évasifs. En revanche, le naufrage de Vichy restaure en partie renfloue la réputation des Français auprès des Alliés. Les images des navires coulés par leurs propres marins, au lieu de signifier la défaite de la France ou, comme à Mers-El-Kébir, la tension entre Alliés, représentent une victoire politique : l’entrée définitive de la France Libre de De Gaulle dans la coalition antinazie

Discours du Général de Gaulle à la B.B.C. Émission Honneur et Patrie le 27 novembre 1942

 

Jean-Jacques Antier, La Flotte se saborde. Toulon 1942, Paris, Presses de la cité, 1992.

Bernard Costagliola, La Marine de Vichy. Blocus et collaboration, juin 1940 - novembre 1942, Paris, Éditions du CNRS, 2014.

Rémi Monaque, Histoire de la marine de guerre française, Paris, Perrin, 2016.

Alexandre SUMPF, « Le Sabordage de la flotte française à Toulon », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/sabordage-flotte-francaise-toulon

Luc (non vérifié)

". En revanche, le naufrage de Vichy restaure en partie renfloue la réputation des Français auprès des Alliés. "

J'ai du mal à saisir le sens de cette phrase il me semble qu'il y a un mot en trop ou absent.
Deux autres formulations semblent plus adaptées : ". En revanche, le naufrage de Vichy restaure en partie et renfloue la réputation des Français auprès des Alliés." ou ". En revanche, le naufrage de Vichy renfloue en partie la réputation des Français auprès des Alliés."

En espérant ne pas me tromper.

Cordialement

sam 05/10/2024 - 18:03 Permalien

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