Négociations de l'Armistice par le Conseil de guerre des Alliés à Versailles en octobre 1918
Signature de l'armistice le 11 novembre 1918 à Compiègne dans un wagon
Négociations de l'Armistice par le Conseil de guerre des Alliés à Versailles en octobre 1918
Auteur : ANONYME
Lieu de conservation : Bildarchiv Preussischer Kulturbesitz (BPK, Berlin)
site web
Date de création : Octobre 1918
Date représentée : Octobre 1918
Domaine : Photographies
© BPK, Berlin, Dist RMN - Grand Palais - Photographe inconnu
04-505531 / 2419D
Novembre 1918 : mettre un terme à la guerre
Date de publication : Octobre 2007
Auteur : François BOULOC
Les signataires des traités, mandataires de puissances à bout de souffle
A l’issue de la Première Guerre mondiale, les pertes humaines immenses et la géopolitique inédite née de la révolution russe et de l’écroulement des Empires centraux frappent les esprits des contemporains. Mais, au vrai, cette guerre a-t-elle eu des vainqueurs ? Les historiens s’accordent à considérer les U.S.A. comme les grands bénéficiaires d’un conflit dans lequel ils sont intervenus militairement le plus tard possible en se contentant de tirer les marrons du feu en tant que fournisseurs et financiers de l’effort de guerre allié. Les « sociétés impériales » – Allemagne, France et Royaume-Uni – sortent à des degrés divers très affaiblies de l’affrontement : elles sont début novembre 1918 des sociétés en deuil secouées par des troubles sociaux d’envergure, de nature révolutionnaire dans le cas allemand. Les conditions de l’armistice peuvent être résumées rapidement : arrêt des combats, reddition de l’armée allemande et de la quasi-intégralité de son matériel et retrait au-delà du Rhin. Quelques moyens militaires lui sont néanmoins laissés afin de réprimer la révolution spartakiste qui pointe. La sérénité des acteurs tels qu’ils y apparaissent ici ne doit pas dissimuler les tensions au milieu desquelles se trouve cette poignée d’hommes en charge de sceller la destinée de millions d’autres.
Discussion et conclusion de l’armistice
La photographie prise dans la salle de Versailles quelques jours avant l’armistice montre le Conseil Supérieur de la Guerre en train d’entériner les conditions de cessation des combats élaborées, non sans d’âpres discussions, par la France, l’Angleterre et les Etats-Unis. Ce n’est qu’ensuite que les alliés de second rang, tels la Serbie ou le Japon (son représentant est en bas à gauche de l’image) sont conviés, pour la parade en somme. La fin des combats dépend dès lors du moment où des plumes seront trempées dans des encriers tels que ceux placés bien en évidence sur la table dans le wagon de Rethondes. Ce tableau semble de fait plutôt représenter le 8 novembre, date des premiers pourparlers, que le 11, jour de la signature. Celle-ci se fait en effet à 5 h 10 du matin, ce qui est en contradiction avec la lumière du jour observable en arrière-plan. Un texte de la main du général Weygand au sujet du 8 novembre 1918 donne par ailleurs des clefs de lecture compatibles avec cette représentation : « nous avions bien fait les choses. De leur wagon au nôtre, ils avaient une centaine de mètres à parcourir sur le sentier de la forêt. J’avais fait installer un caillebotis afin qu’ils pussent y marcher sans se mouiller les pieds au gazon humide (…) on m’avertit qu’ils arrivaient. Je descendis l’escalier du wagon, jusqu’à la dernière marche, pour les accueillir. Je les aperçus. (…) cet instant-là restera sans doute le plus émouvant de ma vie. Vous comprenez, n’est-ce pas ? Ces silhouettes muettes qui s’approchaient, c’était tout de même l’empire allemand et sa fortune » (Général Weygand, cité in Le 11 novembre, p.427). Son infortune, est-on tenté de rectifier à la vue des mines sinistres des membres de la délégation allemande… Foch, par contre, est mis en scène par l’artiste dans la position altière mais inflexible du chef de guerre victorieux. Archétypale de la posture de grand personnage historique, c’est manifestement déjà une préfiguration de sa statue, installée au même endroit le 26 septembre 1937.
Pierre VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004.André DUCASSE, Jacques MEYER et Gabriel PERREUXVie et mort des Français, 1914-1918 Paris, Hachette, 1962, p.468.Jean-Baptiste DUROSELLEClemenceauParis, Fayard, 1988.Jean GALTIER-BOISSIERELa Grande Guerre 1914-1918Paris, Productions de Paris, 1966.John Maynard KEYNESLes conséquences économiques de la paix1919.Pierre RENOUVIN11 novembre 1918, l’Armistice de RethondesParis, Gallimard, 1968.
François BOULOC, « Novembre 1918 : mettre un terme à la guerre », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 05/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/novembre-1918-mettre-terme-guerre
Lien à été copié
Découvrez nos études
1918 : la fin des combats attire les foules
A l’issu de la guerre, la France compte 1,4 million de morts, qui sont autant de familles endeuillées, de foyers amputés ou qui…
Le Défilé du 11 novembre 1944 sur les Champs-Élysées
À partir de 1944, la reconquête du territoire national s’accompagne de la production et de l’émission d’images des succès…
Novembre 1918 : mettre un terme à la guerre
A l’issue de la Première Guerre mondiale, les pertes humaines immenses et…
FORST
FORST Roger
Les soirs où les canons…
C'était les soirs où les canons tonnaient
Sur la stupidité des nations
Contre leur gré, sans leur opinion
Que les hommes trahis marchaient, couraient
C'était les soirs où les canons crachaient
Des tonnes de crachats du mortel fer
En plein cœur des pèlerins de l'enfer
Qui sans dire amen ou merde crevaient
C'était les soirs où les canons visaient
Le triste ramassis d'âmes d'autrui
Les mous les impuissants, fils éconduits
Le plein mille aux vendus qui chialaient
C'était les soirs où les canons semaient
Le grain dans un fumier stérilisant
En labourant le sol de trous béants
Gorgés du sang d'hommes qui se vidaient
C'était les soirs où les canons fauchaient
Les pauvres ignorants des champs d'honneur
Gerbe d'épis glanés par des voleurs
Des assassins qui se les disputaient
C'était les soirs où les canons creusaient
Les lits ouverts devant 1'éternité
Les longs sillons de l'inhumanité
Que le meilleur et le pire abreuvaient
C'était les soirs où les canons scellaient
La victoire et l'échec la paix et le deuil
Que les frais de la guerre et les cercueils
Les pauvres gens les innocents payaient
Pendant les soirs où les canons rouillaient
Au vent de 1'espérance et du regret
Pourrirent en silence et sans arrêt
Les Croix Blanches pour ceux qui oubliaient
Prix "Jean de la Fontaine" Académie des Marches 1978
paru dans "Le travailleur" U.S.A. Massachusets 1971/7
paru dans "Momentum" Suisse 1972/3
paru dans "Courrier Commission des Communautés Européennes" Bruxelles 1973/11
Ajouter un commentaire
Mentions d’information prioritaires RGPD
Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel