Vélocipède de la Compagnie parisienne
Les ateliers Cléments et Compagnie
Vélocipède de la Compagnie parisienne
Auteur : BARENNE Charles
Lieu de conservation : musée national de la Voiture et du Tourisme (Compiègne)
site web
Photographie gravée par Lukkow.
Domaine : Estampes-Gravures
© RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Jean-Gilles Berizzi
CMV 3733 / 2 - 99-011858
La Naissance de l'industrie du vélo
Date de publication : Juillet 2011
Auteur : Alexandre SUMPF
La Compagnie parisienne et Clément et Cie : deux industries pionnières
En 1861, le carrossier et charron parisien Pierre Michaux (1813-1885) perfectionne la draisienne en y ajoutant des pédales : le vélocipède moderne est né. D’autres modifications suivent rapidement, comme le doublement du diamètre de la roue avant et l’ajout de freins, rendant le vélo plus maniable et plus sûr. Pour répondre au succès populaire croissant et assurer la fabrication de ses engins, l’inventeur fonde la Maison Michaux en 1865, rebaptisée La Compagnie parisienne après son rachat par les frères Olivier en 1869. Datant de 1869, Vélocipède de la Compagnie parisienne représente justement un de ces vélos sortis des ateliers de la Compagnie, assurant le rôle à la fois documentaire et publicitaire de faire connaître l’invention à un public de curieux et d’amateurs de plus en plus nombreux.
C’est en s’inspirant du succès de Michaux qu’Adolphe Clément (1855-1928) fonde en 1877 son propre atelier de fabrication à Lyon, cycles Clément S.A.. Il ouvre ensuite en 1878 un grand atelier à Paris (rue Brunel dans le 17e arrondissement). Sous le nom de Clément et Cie, son entreprise devient le plus important constructeur de cycles en France en 1886. Produites en grande quantité, les bicyclettes sont désormais fabriquées de manière industrielle et mécanisée, comme le suggère le dessin exécuté en 1890, Les ateliers Cléments et Compagnie. Manufacture française de vélocipèdes.
La fabrique du vélo
Sur Vélocipède de la Compagnie parisienne, on aperçoit de profil un vélocipède « de type Michaux » (ou michaudine) de 1869. Caractéristique des modèles de l’époque, elle est dotée de pédales et d’une roue avant d’un diamètre plus grand que celui de la roue arrière (innovation datant de 1865). On remarque le cadre en métal et les roues en bois cerclées de fer (le pneumatique en caoutchouc ne se développe qu’en 1890).
Les ateliers Cléments et Compagnie. Manufacture française de vélocipèdes représente deux étages de l’établissement situé à Paris. Dans de vastes salles rectangulaires très profondes, aux planchers, murs et piliers de bois, de nombreux ouvriers travaillent. Le centre de l’espace supérieur étant ouvert sur la salle des machines (à poulies reliées au plafond, et à manivelles) située en bas, c’est sur les côtés que les hommes s’affairent aux tables de montage. En dessous, les allées sont destinées à la carrosserie (on voit des ouvriers user de marteaux) tandis que le centre de la pièce est rempli par les postes mécanisés qui s’étendent à perte de vue dans la profondeur et dont le nombre semble, de ce fait, infini. Seul un cadre (au premier plan en haut) rappelle discrètement le vélo.
De l’atelier à la manufacture
En 1869, les ateliers de La Compagnie Parisienne produisent par jour entre cent et deux cents vélocipèdes du type 1869. S’il ne s’agit donc plus d’un simple artisanat, Vélocipède de la Compagnie parisienne choisit tout de même de présenter et de mettre en valeur (décor derrière le vélo) un produit fini unique et encore relativement rare.
A l’inverse, Les ateliers Cléments et Compagnie. Manufacture française de vélocipèdes insiste davantage sur la puissance industrielle du lieu. Le vélo n’est d’ailleurs pas mis en évidence (sauf indirectement par les roues des machines) ou individualisé, la représentation s’attachant plus à témoigner de l’activité (des hommes et des machines) liée à la nouvelle économie du cycle. Une activité qui semble devoir toujours se développer, comme le souligne l’artiste dans son usage de la perspective. Plus anonyme, la bicyclette devient un objet de grande consommation et sa production apparaît des plus modernes.
Le Vélocipède Michaux, une vidéo du Musée de la Poste
Pryor DODGE, La grande histoire du vélo, Paris, Flammarion, 1996.
Louis FIGUIER, « Vélocipède, ses origines et ses premières applications », L'année scientifique et industrielle de 1868, Paris, 1969, p.127-131.
Keizo KOBAYASHI, Histoire du vélocipède de Drais à Michaux, 1871-1876, mythes et réalités. Bicycle culture center, Tokyo, 1993.
Francis ROBIN, Des centraliens à l’origine de l’industrie du cycle, in Centraliens n° 591, Paris, janvier 2009.
Alexandre SUMPF, « La Naissance de l'industrie du vélo », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 31/10/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/naissance-industrie-velo
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Pierre Téqui
Bonjour.
Pourquoi cet article n'est il pas référencé également dans la thématique "transport" lorsque l'on effectue des recherches thématiques.
Même remarque pour les articles : Les embarras de la circulation et la naissance de la bicyclette
Et d'une manière générale beaucoup des articles "machines" pourraient aussi être référencé en "transport".
Merci beaucoup de faire le nécessaire, lors d'une dernière visite, j'ai été privé de ces lectures toujours aussi intéressantes.');
Histoire-image
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre remarque.
Nous espérons amorcer très rapidement un travail sur les mots-clés car, effectivement, beaucoup d'études méritent d'être mieux mises en valeur.
A bientôt,
Anne-Lise
Ludger
Bonjour
Merci sur ce site passionnant. Je prends la liberté de quelques remarques.
1) Dans l'analyse de l'image, il ne s'agit pas d'une "bicyclette" (traction arrière) de type Michaux, mais d'un vélocipède, ou véloce.
2) Dans Kobayashi, Michaux a fondé Michaux et Cie, détenue majoritairement par les frères Olivier, en 1868. A quoi correspond 1865 ?
3) Le pneumatique (avec de l'air) est plus tardif (démontable vers 1890), c'est la bande de caoutchouc qui apparaît en 1868.
Pourriez-vous indiquer l'auteur de l'article de "Centraliens"?');
Histoire_image
Bonjour,
Merci pour l'intérêt que vous portez à notre site et pour votre œil avisé.
1) Dans l'analyse de l'image, il ne s'agit pas d'une "bicyclette" (traction arrière) de type Michaux, mais d'un vélocipède, ou véloce.
>>>Nous avons rectifié cette erreur.
2) Dans Kobayashi, Michaux a fondé Michaux et Cie, détenue majoritairement par les frères Olivier, en 1868. A quoi correspond 1865 ?
>>>La date de 1865 correspondrait à la fondation de la "Maison Michaux" soit le premier atelier de Pierre Michaux du 19 rue Jean Goujon avant que la société "Michaux et Cie" soit crée.
3) Le pneumatique (avec de l'air) est plus tardif (démontable vers 1890), c'est la bande de caoutchouc qui apparaît en 1868.
>>>Nous avons également rectifié.
Pourriez-vous indiquer l'auteur de l'article de "Centraliens"?
>>>L'auteur de l'article est Francis Robin et a été ajouté à la bibliographie.
A bientôt,
Anne-Lise
shaveta
bonjour, je vous précise l'adresse exacte de l'entreprise clément et cie à paris, "20 rue brunelle".Je possède un cadre publicitaire en verre de cette entreprise.
bonne continuation, et merci bien pour cette publication, très instructive!!!
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