États de service de James Norman Hall
Projet pour le Mémorial de l'Escadrille Lafayette
Inauguration d'une plaque commémorative dédiée à l'Escadrille Lafayette
États de service de James Norman Hall
Auteur : ANONYME
Lieu de conservation : Musée franco-américain (Blérancourt)
site web
H. : 35,4 cm
L. : 27,8 cm
Domaine : Archives
© GrandPalaisRmn (Château de Blérancourt) / René-Gabriel Ojeda
SANS PH 2007.14 - 07-519514
Mémorial de l'Escadrille Lafayette
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Alexandre SUMPF
L’escadrille La Fayette ou l’esprit de l’alliance franco-américaine
L’unité aéronautique N 124 ou escadrille La Fayette a été créée le 20 avril 1916, soit un an avant l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés de l’Entente. L’unité regroupait de jeunes pilotes américains volontaires, engagés pour la plupart dans la Légion étrangère ou comme ambulanciers. Placée sous le commandement du capitaine Georges Thénault, l’escadrille combat et se distingue sur le front du Nord-Est français. Elle cesse d’exister sous sa forme originale le 18 février 1918, pour devenir la N 103, la première escadrille de chasse américaine. Pour la plupart, les membres de l’escadrille reçurent de nombreuses décorations et les honneurs de la part des autorités militaires et politiques françaises, certains devenant très célèbres comme Norman Prince ou James Norman Hall.
À l’issue du conflit, les états-majors et les gouvernements, français comme américains, souhaitent perpétuer et entretenir la légende de l’escadrille, symbole de l’excellence de l’alliance franco-américaine (née en 1777 et renouvelée en 1914) que beaucoup espèrent par ailleurs consolider sur un plan politique, sinon militaire. Une telle alliance signifie alors une certaine modernité, elle renvoie à la victoire de la liberté et de la démocratie et, enfin, elle est perçue comme la garantie d’une paix durable. Créée en 1923, l’association Mémorial de l’Escadrille La Fayette lève des fonds privés américains et français pour financer la construction d’un monument qui rendrait hommage à tous les pilotes de l’escadrille, notamment à ceux morts au combat. Il est construit avec l’appui des autorités françaises de 1926 à 1928 d’après des plans de Marcel Alexandre, dans le parc du château de Villeneuve-l’Étang, situé entre Paris et Versailles, près de Marnes-la-Coquette, sur un terrain offert par la France. Il est inauguré le 4 juillet 1928 (jour de la fête nationale américaine).
Pour mémoire
Etats de service de James Norman Hall associe une photographie de James Norman Hall à sa carrière militaire durant la Première Guerre mondiale. Debout, vêtu de son uniforme (celui des Américains était proche de celui des Français) sur lequel il a accroché des décorations, il fixe l’objectif d’un air sérieux. À droite figurent son parcours militaire et ses divers faits d’armes : d’abord l’armée anglaise, puis l’escadrille La Fayette où il devient sergent et enfin l’aviation américaine où il finit capitaine. En bas, ses décorations, dont trois sont françaises : Légion d’honneur, Médaille militaire, Croix de guerre.
Projet pour le Mémorial de l’Escadrille La Fayette offre une vue d’ensemble du monument et de son site. Une grande arche centrale (arc de triomphe dont la taille est égale à la moitié de celui de Paris) domine le terre-plein, donnant sur un bassin de forme elliptique. Elle est flanquée de colonnades dont chacune s’achève par un pavillon donnant chacun accès à une crypte souterraine, qui abrite les cendres des pilotes morts au combat. Quatre colonnes surmontées de l’aigle américaine ponctuent l’ellipse arborée dans laquelle s’inscrit le Mémorial. Au-dessus de la vue d’ensemble, un médaillon figure la crypte, et l’inscription précise « Project for the Mémorial of Escadrille Lafayette in the Park National de Villeneuve l’Etang ».
Inauguration d’une plaque commémorative dédiée à l’Escadrille La Fayette montre un rassemblement de dignitaires civils et militaires, américains et français (uniformes). La plaque qui vient d’être inaugurée (les tissus qui la couvraient sont maintenant écartés) évoque « L’escadrille La Fayette, corps d’aviation composé de volontaires américains » ayant servi « dans l’armée française ». À droite apparaît un drapeau où figure l’emblème de l’escadrille (la tête de Sioux, dont on devine les plumes). Les drapeaux américains et français qui rappellent l’alliance célébrée ici sont visibles à différents endroits : ensemble sur le mur en haut au second plan, près de la plaque commémorative (à gauche).
Monument(s)
La renommée de l’escadrille La Fayette et de ses héros est presque immédiate. Pendant le conflit déjà, les hommes sont décorés, et leurs exploits célébrés. Près de dix années plus tard, en 1928, l’hommage se fait plus imposant, plus pesant. Ainsi, le Projet pour le Mémorial de l’Escadrille La Fayette montre avant tout un monument aux morts, à la fois grandiose et un peu lugubre. Les noms des soixante-huit pilotes de l’escadrille morts au combat sont gravés sur l’arc de triomphe, et il y a soixante-huit sarcophages dans la crypte (dont certains sont vides faute de corps). Ce lieu de mémoire et de recueillement est aussi un espace de célébration militaire et d’affirmation d’une certaine puissance à même de garantir la paix. Les treize vitraux de la crypte, signés Mauméjan, font ainsi pour la plupart référence aux batailles livrées par l’escadrille, et les aigles perchées sur des colonnes expriment la force des États-Unis et de l’alliance franco-américaine. L’ensemble est littéralement « monumental », imposant et martial, qui mêle les symboles spirituels et militaires, nationaux et historiques.
Inauguration d’une plaque commémorative dédiée à l’Escadrille La Fayette n’a pas la même pesanteur. On retrouve la références aux morts (la plaque) et la présence militaire, mais celle-ci est atténuée, nuancée par celle des civils. Si le moment est solennel, il est aussi plus chaleureux, presque champêtre (la façade du bâtiment aux fenêtres un peu penchées). C’est l’amitié des deux pays (drapeaux et uniformes mêlés), passée et présente, qui semble ici le plus à l’honneur.
Une alliance que l’on peut lire aussi de manière symbolique sur Etats de service de James Norman Hall. Les principales décorations sont françaises pour un pilote américain. Véritable « monument » de l’escadrille, Hall, par ailleurs romancier, est l’un de ceux qui ont su entretenir et faire vivre la notoriété des « La Fayette » en racontant leurs exploits. Évitant ainsi l’oubli, il a peut-être joué un rôle indirect dans la réussite du projet du Mémorial, les dons privés de figures célèbres et respectées ainsi que les aides des autorités ayant permis cette construction.
Annette BECKER, Les Monuments aux morts : patrimoine et mémoire de la Grande Guerre, Paris, Errance, 1988.Jean GISCLON, Chasseurs au groupe La Fayette, 1916-1945, Paris, Nel, 1997.Jean GISCLON, Les As de l’Escadrille La Fayette, Paris, Hachette, 1976.Jean GISCLON, L’Escadrille La Fayette, de l’Escadrille La Fayette au La Fayette Squadron, 1916-1945, Paris, France Empire, 1975.
Alexandre SUMPF, « Mémorial de l'Escadrille Lafayette », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 23/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/memorial-escadrille-lafayette
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BELIN Patrick
Mon commentaire est une Question: Combien et quels sont les Aviateurs de l'Escadrille Lafayette qui sont inhumés dans la crypte du mémorial.Par exemple Raoul Gervais LUFBERY est il inhumé dans la Crypte. Merci de votre aide.
Patrick BELIN
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