Aller au contenu principal
Bal costumé au palais des Tuileries.

Bal costumé au palais des Tuileries.

Lieu de conservation : musée d’Orsay (Paris)
site web

Date de création : 1867

Date représentée : 1867

H. : 55,5 cm

L. : 46,1 cm

huile sur toile

Domaine : Peintures

© RMN - Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

Lien vers l'image

RF 1600 - 05-510049

La fête impériale

Date de publication : Septembre 2014

Auteur : Dominique LOBSTEIN

La fête impériale ne cesse de jeter ses feux tout au long du règne de Napoléon III. Les réceptions se succèdent dans des lieux somptueux au décor raffiné, telles les salles redécorées du Louvre ou des Tuileries. Chaque visite protocolaire, chaque solennité, mais aussi de multiples raisons mondaines, justifient les réceptions auxquelles se presse une élite internationale et élégante. Quelle que soit la nature de ces événements, ils se voient conférer un caractère officiel et donnent régulièrement lieu à des transpositions peintes ou aquarellées, centrées sur l’image de l’empereur, plus souvent accompagné de ses dernières conquêtes féminines que de l’austère impératrice Eugénie. La « fête impériale » est aussi pour Napoléon III un moyen efficace de séduire et de contrôler les élites traditionnelles, qui lui sont hostiles à l’origine.

Dès 1852, Carpeaux modèle une statuette de l’empereur recevant Abd el-Kader à Saint-Cloud et noue des liens d’intimité avec Napoléon III, l’Impératrice et bientôt le prince impérial. Toujours muni de papier et de crayons, l’artiste assistait aux réceptions des Tuileries ou à celles, moins protocolaires, de Compiègne, où, selon Paul Jamot (Gazette des Beaux-Arts, mai 1908, p. 191), « il griffonna ces vivantes et expressives et véridiques silhouettes de Napoléon III debout, assis, saluant, écoutant », silhouettes qu’il retranscrivait immédiatement sur la toile, de retour à son atelier. Dans le tableau du musée d’Orsay, l’atmosphère de fête est rendue avec une grande économie de moyens. A la composition classique, bien que seulement esquissée, par plans successifs devant un fond d’architecture, s’oppose le traitement enlevé de la lumière et de la couleur : quelques personnages – parmi lesquels on reconnaît aisément Napoléon III – rapidement mis en place au moyen de larges coups de brosse chargés de peu de matière se déplacent, dans une atmosphère dorée qui accentue certains détails et fait vibrer les rouges et les verts juxtaposés.

Longtemps, les commentateurs de ce tableau ont affirmé qu’au bras de l’empereur se tenait la comtesse de Castiglione, une des plus célèbres maîtresses du souverain. Mais en 1867 leur liaison était terminée depuis plusieurs années, et rien ne permet donc aujourd’hui de nommer le personnage féminin représenté. Cette identification, même si elle est erronée, révèle néanmoins l’importance du personnage de la comtesse à la cour impériale. Issue d’une famille noble de diplomates et de juristes, Virginie Oldoini a vu le jour à Florence, en 1837. Dès 1855, elle épousa François Verasis, comte de Castiglione avec qui elle s’installa à Paris l’année suivante. Au début de 1856, lors d’un bal chez la princesse Mathilde, cousine de l’empereur, elle fut présentée à Napoléon III et à l’impératrice. Au grand dam de la cour qui la pensait investie d’une mission politique pro-indépendantiste et anti-autrichienne par Cavour, elle devint la maîtresse de l’empereur. Mais lorsqu’au sortir de chez elle, au matin du 6 avril 1857, il fut attaqué par des carbonari italiens, la comtesse fut éloignée et entama une série de séjours à l’étranger, dont elle ne revint qu’en 1863. Déguisée en Reine d’Etrurie, en Dame de cœur ou en Ermite de Passy…, elle reprit une vie sentimentale mouvementée et une activité mondaine débordante, dont le photographe Pierre-Louis Pierson nous a conservé le souvenir.

CollectifCarpeaux peintreValenciennes, Musée des Beaux-Arts, 8 octobre 1999-3 janvier 2000, Paris, Musée du Luxembourg, 24 janvier-2 avril 2000, Amsterdam, Van Gogh Museum, 21 avril-27 août 2000, n° 164.CollectifLa Comtesse de Castiglione par elle-mêmeParis, Musée d’Orsay, 12 octobre 1999-23 janvier 2000.Alain PLESSIS De la fête impériale au mur des Fédérés Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 1973.Jean Tulard (dir.) Dictionnaire du Second Empire Paris, Fayard, 1995.

Dominique LOBSTEIN, « La fête impériale », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 23/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/fete-imperiale

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

Une grande actrice sous le Second Empire

Une grande actrice sous le Second Empire

Une reine de la « fête impériale »

Resté dans la mémoire collective comme une époque de plaisirs (la « fête impériale »), le Second Empire est en…

La fête impériale

La fête impériale

La fête impériale ne cesse de jeter ses feux tout au long du règne de Napoléon III. Les réceptions se succèdent dans des lieux somptueux au décor…
Eugénie de Montijo, impératrice des Français

Eugénie de Montijo, impératrice des Français

Pour assurer sa succession, Napoléon III devait se marier. Après l’échec des négociations avec des familles princières, il épousa en 1853 une…

La visite de la reine Victoria en France (1855)

La visite de la reine Victoria en France (1855)

Napoléon III et l’impératrice Eugénie séjournèrent pour la première fois en Angleterre du 16 au 22 avril 1855. Ils furent reçus au château de…

La visite de la reine Victoria en France (1855)
La visite de la reine Victoria en France (1855)
Une soirée au Louvre chez le comte de Nieuwerkerke

Une soirée au Louvre chez le comte de Nieuwerkerke

Personnalité éminente sous le Second Empire, le comte Émilien O’Hara de Nieuwerkerke (1811-1892) a une origine doublement royale et doublement…

La Cour Impériale à Fontainebleau, le 24 juin 1860

La Cour Impériale à Fontainebleau, le 24 juin 1860

La fête impériale

Sous le Second Empire, Napoléon III s’entoure d’une cour animée par Eugénie de Montijo, devenue son épouse en janvier 1853. Jugée…

Le bal masqué au XIX<sup>e</sup> siècle

Le bal masqué au XIXe siècle

Histoire du bal masqué

D’origine probablement italienne, le bal masqué apparaît dans la noblesse française à l’époque médiévale. L’engouement que…

Le bal masqué au XIX<sup>e</sup> siècle
Le bal masqué au XIX<sup>e</sup> siècle
Le bal masqué au XIX<sup>e</sup> siècle
Le bal masqué au XIX<sup>e</sup> siècle
Les Grandes Eaux illuminées au bassin de Neptune en l'honneur du Roi d'Espagne

Les Grandes Eaux illuminées au bassin de Neptune en l'honneur du Roi d'Espagne

Au cours du Second Empire, la France souhaite développer sa présence commerciale en Europe en exploitant notamment le chemin de fer afin de tisser…

Jacques Offenbach, le XIX<sup>e</sup> siècle en musique

Jacques Offenbach, le XIXe siècle en musique

Une trajectoire hors du commun

Lorsqu’il débarque à Paris en novembre 1833, à l’âge de quatorze ans, Jacques Offenbach est un petit immigré juif…

Jacques Offenbach, le XIX<sup>e</sup> siècle en musique
Jacques Offenbach, le XIX<sup>e</sup> siècle en musique
Jacques Offenbach, le XIX<sup>e</sup> siècle en musique