La Croisette : hôtels, plage et cabines de bains
Auteur : GILLETTA Jean
Lieu de conservation : médiathèque du Patrimoine et de la photographie (MPP)(Charenton-le-Pont)
site web
Négatif verre au gélatino-bromure d'argent
Domaine : Photographies
© Ministère de la Culture - Médiathèque du patrimoine et de la photographie, Dist. GrandPalaisRmn / Jean Gilletta
GLT 01522 - 10-514711
La Croisette
Date de publication : Juin 2012
Auteur : Alexandre SUMPF
Naissance de la Croisette
Petite bourgade au début du XIXe siècle, la ville de Cannes devient célèbre lorsque le Grand Chancelier d’Angleterre lord Brougham and Vaux décide de s’y faire construire une résidence en 1834. À partir de l’inauguration de sa villa Eleonore en 1836, le petit port de pêche attire l’aristocratie anglaise puis européenne et devient un lieu de villégiature hivernale très réputé. Dans le vieux centre existant ou dans de nouveaux quartiers, les demeures, villas et châteaux transforment la cité, tandis que la promenade de la Croisette, achevée en 1863, accueille ses premiers hôtels et établissements de luxe.
Avec l’inauguration de la ligne de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée puis l’ouverture de la section Les Arcs-Draguignan-Cagnes-sur-Mer en 1863 et le développement d’un tourisme d’été moins sélectif, Cannes voit sa population comme son activité augmenter considérablement et régulièrement durant toute la première partie du XXe siècle, notamment pendant les « années folles ». C’est de cette époque que date la photographie « La Croisette : hôtels, plage et cabines de bain », réalisée par le photographe et éditeur de cartes postales Jean Gilletta (1856-1933).
Véritable image de carte postale et d’ailleurs largement diffusée sous ce format en France et partout dans le monde, cette photographie contribue à ancrer dans les représentations et les esprits l’image d’une ville moderne, festive, mondaine et luxueuse.
Plage et palaces
Pour représenter la Croisette dans son ensemble, Gilletta choisit un point de vue élevé (terrasse du toit d’un hôtel ou d’un grand bâtiment), qui offre une belle perspective sur les palaces – le célèbre Carlton (inscription en partie visible sous le dôme de gauche), datant de 1911, le Miramar (inscription visible aussi), l’hôtel Martinez, – ainsi que sur les villas et les immeubles du bord de mer.
Bordée de palmiers, la promenade s’étire le long de la plage, en léger arc de cercle. Si elle est fréquentée par quelques automobiles et quelques promeneurs, elle reste assez vide comparée à la plage. Une sorte de parking accueille les voitures des touristes, tandis que le bord de mer est littéralement couvert de parasols, de cabines et d’estivants.
Délimitées par des pontons, les zones de baignade laissent voir une eau claire et lumineuse, où s’ébattent de nombreuses personnes.
Le cœur de Cannes
En choisissant de représenter le cœur et le symbole de la ville, l’auteur de La Croisette : hôtels, plage et cabines de bain entend signifier et montrer à tous l’essence de Cannes, destination qui se veut à la fois urbaine, moderne et fastueuse.
Une modernité notamment perceptible dans la forme des bâtiments les plus récents et dans le nombre relativement important d’automobiles. Assez luxueuses, ces dernières rappellent aussi que les touristes, même les estivants (les aristocrates et les plus fortunés continuant de venir surtout l’hiver), sont encore issus des classes les plus aisées.
À travers cette vue de la Croisette et de la plage « en activité », Gilletta présente enfin une ville au développement dynamique. Alors qu’une série de constructions et d’aménagements (tramway, casino) engagés dans les années 1920 achève d’en faire un haut lieu de loisirs, de jeu et de soirées mondaines, le photographe suggère assez habilement qu’elle est à la fois un lieu de détente (la plage) et une cité effervescente.
BOYER, Marc, L'Invention de la Côte d'Azur. L'hiver dans le Midi, Éditions de l'Aube, 2002.
CORBIN, Alain, L’avènement des loisirs (1850-1960), Flammarion, coll. « Champs », Paris, 2001.
GOUJON, Jacques, Cent ans de tourisme en France, éditions du Cherche-Midi, Paris, 1990.
Alexandre SUMPF, « La Croisette », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 11/10/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/croisette
Lien à été copié
Découvrez nos études
Nice. Place Masséna à l'angle de l'avenue de Verdun
Grasse
Au début du XXe siècle, Grasse est une destination touristique prisée, même si la ville est…
L'essor de l'alpinisme
L’invention de l’alpinisme remonte à la fin du XVIIIe siècle. Cette pratique sportive est celle…
Les plaisirs de la plage au XIXe siècle
La vision de la mer au XIXe siècle
Avant 1750, les espaces océaniques n’attirent guère que les marins. Au XVIIe siècle, Claude Gellée, dit Le Lorrain, est l’un des rares…
La Croisette
Petite bourgade au début du XIXe siècle, la ville de Cannes devient célèbre lorsque le Grand Chancelier d’…
La publicité pour les marques de cycles : l’angle des loisirs
Après l’invention de la bicyclette à pédale par Pierre Michaux en 1861, le vélocipède connaît un succès populaire…
Les premiers syndicats d’initiative
Dans la seconde partie du XIXe siècle, de…
Le Tourisme du souvenir : les Américains en France
L’entrée de la puissance américaine dans la Première Guerre…
Le Festival de Cannes
Lorsque les Français, dans les années 1930, envisagent la création d’un festival de…
Ajouter un commentaire
Mentions d’information prioritaires RGPD
Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel