Les docks de Cardiff.
Auteur : WALDEN Lionel
Lieu de conservation : musée d’Orsay (Paris)
site web
H. : 127 cm
L. : 193 cm
peinture à l'huile sur toile
Domaine : Peintures
© Photo RMN - Grand Palais - G. Blot
85EE2011/RF 1052
La puissance industrielle britannique
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Jean-Luc PINOL
Cardiff, situé à l’embouchure de la Severn et symbole de l’industrialisation britannique, est à la fin du XIXe siècle un port très actif. Venant des cités minières de Rhondda ou de Mertyr Tydfill, véritables villes-champignons, les trains de houille y arrivent en masse. Le bassin charbonnier du pays de Galles est alors l’un des plus productifs de Grande-Bretagne, et Cardiff en est le premier port d’exportation. Cette fonction portuaire explique la croissance très rapide de Cardiff, dont la population passe de moins de 20 000 habitants en 1851 à 129 000 habitants en 1891.
En 1894, Lionel Walden, spécialiste des paysages marins et des ports, présente au Salon de Paris le tableau intitulé Les Docks de Cardiff. Comme Whistler, autre peintre américain de Nouvelle-Angleterre qu’avaient séduit les paysages londoniens ou comme Monet qui avait magnifié le chemin de fer dans son tableau La Gare Saint-Lazare, Walden s’inscrit ici dans un mouvement qui considère les paysages industriels enfumés comme dignes du regard de l’artiste, contrairement à toute une tradition qui refusait ce statut au monde de la machine.
Ce qui frappe dans ce panorama portuaire, c’est que l’eau en est absente alors que le ciel, barré de trois panaches de fumée, occupe plus du tiers de la toile. Tout ici est l’œuvre de l’homme et le gigantisme de la cheminée qui vient presque buter sur le haut du tableau manifeste cette puissance démiurgique de l’homme de la société industrielle.
Ce qui a surtout retenu l’attention de Walden, ce sont les équipements techniques et les entrepôts qui entourent les bassins. Les feux de signalisation, la locomotive à vapeur, leurs reflets, la lumière fantomatique, les fumées qui retombent sur les quais humides, donnent une atmosphère irréelle à une toile dont plus de la moitié est occupée par des aiguillages et des voies ferrées, symbole de la puissance industrielle.
Au second plan, les mâtures des navires à voile dominent, et les superstructures de navires à vapeur sont rares : en 1894, la flotte marchande britannique compte quelque 13 000 clippers et un peu plus de 8 000 steamers, mais ces derniers ont un tonnage très supérieur et leur part est déjà prépondérante.
La fascination pour le grand port d’exportation du pays noir gallois et l’exaltation de la puissance industrielle britannique ne sauraient faire oublier que, dès cette époque, la suprématie britannique est menacée par d’autres pays. Le tableau souligne l’importance que prennent les réseaux de sécurité des voies ferrées avec l’électricité devenue, depuis les années 1880, le véritable levier de la croissance industrielle. Dans cette nouvelle révolution industrielle, les premiers rôles sont tenus par le IIe Reich allemand et par les États-Unis d’Amérique, ce dont les Britanniques n’ont pas encore conscience…
François LOYER, Le Siècle de l’industrie, Genève, Skira, 1983.
Brian Redman MITCHELL, European Urban Statistics, 1750-1970, Londres, The MacMillan Press Ltd, 1975.
Patrick VERLEY, La Révolution industrielle, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1997.
Jean-Luc PINOL, « La puissance industrielle britannique », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/puissance-industrielle-britannique
Lien à été copié
Albums liés
Découvrez nos études
Les Grandes Eaux illuminées au bassin de Neptune en l'honneur du Roi d'Espagne
Au cours du Second Empire, la France souhaite développer sa présence commerciale en Europe en exploitant notamment le chemin de fer afin de tisser…
Les syndicats de cheminots : la grève de 1910
Depuis la création de la Confédération générale du travail en 1895, le syndicalisme révolutionnaire se renforce en…
Les Tramways électriques dans les villes françaises
Pendant longtemps, la ville a été de dimensions restreintes et l’essentiel des déplacements s’y faisait à pied. La ville était adaptée aux piétons…
La gare dans le paysage urbain
Avec le développement du réseau ferré apparaissent des ouvrages et des équipements nouveaux, mais aussi des lieux qui n’existaient pas auparavant…
Le jeu du chemin de fer français
Le Chemin de fer à Paris
Après l’ouverture, le 1er janvier 1828, de la première voie ferrée française, qui relie Saint-Étienne à Andrézieux, Baptiste Alexis…
Le chemin de fer dans le paysage français
En France, le Second Empire ouvre à bien des égards l’ère du rail. La révolution que le pays connaît dans les années 1850 et 1860 est due à l’…
Le chemin de fer, symbole d’une nouvelle révolution industrielle
Symbole de la révolution industrielle naissante, le chemin de fer se développe en France à partir des années 1820. Longtemps considéré comme une…
L'Évolution du paysage industriel
Les dates qui encadrent ces quatre œuvres correspondent très exactement à la période d’intense industrialisation de la plaine Saint-Denis, situé…
La puissance industrielle britannique
Cardiff, situé à l’embouchure de la Severn et symbole de l’industrialisation britannique, est à la fin du XIXe siècle un port très…
maxime parnel
cette image represente bcp pour moi! cest magnifique
Maxiulemeilleur
Une œuvre magnifique qui montre très bien l industrialisation au XIXe siècle
Lavam
Quelqu'un pourrait me donner une petite liste des œuvres que Walden a peinte avant celle ci svp ?
Rubadub
Bonjour, es-ce que quelqu'un saurait à quel mouvement artistique appartiendrait cette oeuvre?
LO || dimensions
Bonjour,
Auriez vous les dimension de l'œuvre?
Merci
Bonjour,
Bonjour,
Les dimensions de cette œuvre sont : Dimensions : Hauteur 127 - Largeur 193
Ajouter un commentaire
Mentions d’information prioritaires RGPD
Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel