Adolphe Thiers
Jules Grévy
Émile Loubet
Gaston Doumergue, président de la République Française
Adolphe Thiers
Auteur : BONNAT Léon
Lieu de conservation : musée national du château de Versailles (Versailles)
site web
Date de création : 1876
Date représentée : 1876
H. : 184 cm
L. : 151 cm
Huile sur toile
Domaine : Peintures
© RMN - Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
MV 5131 - 97-017166
Les Présidents de la République française
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Dominique LOBSTEIN
De 1871 à 1940, les présidents de la IIIe République, élus au suffrage restreint, ont été Adolphe Thiers (1797-1877), auquel a succédé de 1873 à 1879 le maréchal Patrice de Mac-Mahon, duc de Magenta (1808-1893). Vinrent ensuite Jules Grévy (1807-1891) en 1879, Sadi Carnot (1837-1894) en 1887, Jean Casimir-Perier (1847-1907) en 1894, Félix Faure (1841-1899) l’année suivante et Emile Loubet (1838-1929) en 1899. Après 1900 ont été élus Armand Fallières (1841-1931) en 1906, Raymond Poincaré (1860-1934) en 1913, Paul Deschanel (1855-1922) de février à septembre 1920, Alexandre Millerand (1859-1943) la même année et pour plus de trois ans, Gaston Doumergue (1863-1937) en 1924, Paul Doumer (1857-1932) en 1931 et enfin Albert Lebrun (1871-1950). Il est en effet à noter que seuls cinq présidents ont mené à terme leur mandat. Cinq ont été évincés par des crises politiques, deux ont dû se retirer pour raisons de santé, tandis que Sadi Carnot et Paul Doumer ont été assassinés. Si le titre est resté inchangé pendant près de soixante-dix ans, la fonction a cependant évolué. Le Président s’est vu progressivement cantonné à un rôle de représentation, les pouvoirs politiques réels passant au Président du Conseil.
Premier symbole du principe républicain, Marianne, en buste et coiffée du bonnet phrygien, fut une image récurrente tout au long de cette période. Par la suite et de manière conjointe, le portrait officiel du premier personnage de l’Etat, peint ou sculpté, a largement été diffusé sous forme de copies, parallèlement à la diffusion de plus en plus large du portrait photographique. Nombre d’artistes reconnus ont été sollicités pour fournir les représentations emblématiques des premiers hommes de la nation. Si nombre de portraits originaux commandés ou achetés par l’Etat sont entrés dans les collections nationales, d’autres sont devenus propriété des modèles et, de ce fait, il est impossible d’en donner la localisation actuelle ou d’en fournir une reproduction.
Débarrassées de tout le luxe ostentatoire des effigies royales et impériales, les représentations du président de la République, homme parmi les hommes même s’il est le premier de la nation, peuvent être réparties en trois catégories. La première, « traditionnelle », héritée des périodes antérieures, est extrêmement stéréotypée : le sujet reprend les poses royales ou impériales, debout et face au spectateur qu’il domine, en pied ou de trois quarts, la variété ne résidant que dans la présence de quelques rares accessoires symboliques de la fonction. A cette série appartiennent les portraits de Thiers ou de Grévy par Léon Bonnat qui, fidèle au schéma officiel qu’il avait créé, ne révèle en rien les modifications sous-jacentes du rôle politique de son modèle. La seconde forme de portraits, « novatrice », naît de l’engouement momentané pour la photographie, mais utilise des compositions presque identiques aux effigies peintes antérieures, disponibles dans des tailles variées qui permettent une diffusion massive (Sadi Carnot par Ludovic Baschet, Paris, musée d’Orsay). La troisième, enfin, « rénovatrice », concerne plus particulièrement le début du XXe siècle : le personnage, de nouveau représenté par un peintre, s’humanise, assis dans un décor moins sévère et plus personnel, il accueille le spectateur et ne le tient plus à distance. Désormais père de la nation plus qu’homme politique, son effigie gagne en humanité ce qu’elle perd en puissance, ce qu’illustrent les portraits de Gaston Doumergue et d’Albert Lebrun par Marcel Baschet. Mais le portrait reproductible a vécu, et ces ultimes créations ne sont plus destinées qu’à une pièce de réception officielle, les bâtiments administratifs n’étant plus destinataires que de photographies, d’un coût dérisoire et disponibles rapidement.
Muriel VIGIÉ Le Portrait officiel en France du Ve au XXe siècle Paris, Van Wilder, 2000.
Collectif, Dossier « Le président de la République », in L’Histoire n° 258 (numéro spécial), octobre 2001.
Dominique LOBSTEIN, « Les Présidents de la République française », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 14/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/presidents-republique-francaise
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