Assaut de Zaatcha, 26 novembre 1849
Auteur : BEAUCE Jean-Adolphe
Lieu de conservation : musée national du château de Versailles (Versailles)
site web
Date de création : 1855
Date représentée : 26 novembre 1849
H. : 237 cm
L. : 388 cm
Huile sur toile.
Domaine : Peintures
© GrandPalaisRmn (Château de Versailles) / Hervé Lewandowski
MV 1942 - 98-024298
L'Achèvement de la conquête d'Algérie
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Robert FOHR et Pascal TORRÈS
La reddition d’Abd el-Kader en décembre 1847 ne marqua pas la fin de la résistance à l’occupation française en Algérie. Pour achever la conquête, il restait à soumettre la Kabylie et le Sud algérien. Les oasis tombèrent successivement aux mains des Français, parfois après de durs combats : Zaatcha en 1849, Laghouat en 1852, Touggourt en 1854.
Dès 1830, l’armée française avait obtenu le soutien d’importants contingents indigènes : ainsi les zouaves, corps d’infanterie, recrutaient des Kabyles. Sorti de Saint-Cyr, François-Certain Canrobert (Saint-Céré, 1809-Paris, 1895) devait apporter son soutien au prince-président Louis Napoléon Bonaparte, dont il était l’aide de camp, lors du coup d’État du 2 décembre 1851. Il fut promu maréchal de France après la guerre de Crimée (1854-1855). Sous la IIIe République, il fut l’un des chefs du parti bonapartiste.
Ce tableau représente la prise de Zaatcha, oasis occupée à la fin de l’année 1849. Dans le livret du Salon de 1857, on peut lire à son sujet : « Le signal est donné. La charge sonne. La colonne d’attaque de droite, composée de deux bataillons de zouaves, du 5e bataillon de chasseurs à pied, de cent hommes d’élite du 16e de ligne et de trente sapeurs du génie, s’élance sur la brèche. Le colonel Canrobert des zouaves marche en tête de cette colonne. Quatre officiers, seize sous-officiers ou soldats de bonne volonté l’accompagnent. Deux de ces officiers sont tués (MM. Toussaint et Rosetti des spahis) ; deux sont blessés (MM. Besson de l’état-major et Dechard des zouaves) ; sur seize soldats douze sont tués ou blessés. L’élan irrésistible de cette colonne contribua puissamment à la prise de la ville. (Moniteur du 4 janvier 1850.) (M[aison] de l’Empereur.) »
Épopée militaire glorieuse de la monarchie de Juillet puis de la IIe République, la conquête de l’Algérie eut notamment pour historiographe le peintre Horace Vernet, qui mit en scène, selon la très juste expression d’un critique du temps, les « figures intelligentes de ces guerriers pacifiques et administrateurs ».
Destinée au musée de Versailles, cette composition rétrospective, payée 3 000 francs au peintre Jean-Adolphe Beaucé, ne fut commandée que sous le Second Empire, pour rejoindre, dans la salle de la Conquête de l’Algérie, la Prise de la Smalah d’Abd el-Kader, chef-d’œuvre d’Horace Vernet, et la Prise de Laghouat par le Général Pélissier, le 4 décembre 1852, du même Beaucé.
Peintre de batailles, Beaucé exposa régulièrement au Salon de 1839 à 1868. L’aisance de ses compositions empreintes de réminiscences de Vernet et la qualité de sa palette expliquent la notoriété de cet artiste qui exécuta également pour Versailles des portraits du maréchal comte d’Ornano (Salon de 1863,) et du maréchal Bazaine (Salon de 1867).
Charles- Robert AGERON Histoire de l'Algérie contemporaine Paris, PUF, 1979.
D. BOUCHÉ Histoire de la colonisation française , t.2, Flux et reflux, 1815-1952Paris Fayard, 1991.
A. CORVISIER (dir.) Histoire militaire de la France , t.2, 1715-1871Paris, PUF, 1992.
J. MARTIN L'Empire renaissant, 1789-1871 Paris, Denoël, 1987.
J. MEYER, J. TARRADE, A. REY-GOLDZEIGUER Histoire coloniale de la France , t.1, La conquête Paris, Armand Colin, coll.Agora Pocket , 1991.
Robert FOHR et Pascal TORRÈS, « L'Achèvement de la conquête d'Algérie », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 11/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/achevement-conquete-algerie
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erwin
Super site intéressant qui donne envie d'aller se suicider et encore je pèse mes mots car j'ai voulu me suicider plusieurs fois de suite si on en avait la possibilité.
Ammar Bouzouar || PRISE D’ASSAUT DE ZAATCHA
La prise d'assaut de l’oasis des zaatcha est présentée comme une bataille glorieuse, pourtant :
"Beaucoup s'enfuirent d'Algérie et se réfugièrent en Tunisie afin d'échapper à la vengeance, la maladie et la dévastation qui s'étaient abattues sur le Zâb Dahrawî où quelque dix mille palmiers - véritable base de l'économie - furent systématiquement coupés en signe de représailles par l'armée française. Dans les ruines de Za'atsha — la ville avait été entièrement démolie et ses jardins détruits - huit cents corps furent découverts. L'armée française choisit de laisser tel quel le village rasé, en signe d'avertissement aux futurs insurgés ; plus personne n'était autorisé à y habiter25. Selon un témoin de l'époque, Za'atsha constituait un monument « des horreurs qui n'avaient pas de nom » (Perret, 1887 :21)."
Julia Clancy-Smith- La Révolte de Bû Ziyân en Algérie, 1849
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