Poilu.
Auteur : GODET Camille
Lieu de conservation : musée des Beaux-Arts (Rennes)
site web
H. : 88 cm
L. : 60 cm
fusain et aquarelle sur papier blanc
Domaine : Dessins
© Musée des beaux-Arts de Rennes, Dist. RMN - Grand Palais / Adélaïde Beaudoin
Commémorations de la guerre 1914-1918
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Patrick DAUM
Le panthéon rennais
Le panthéon rennais reflète l’ampleur du traumatisme de la Première Guerre mondiale et le mouvement de prise de conscience nationale qui, au lendemain de la guerre, voit fleurir partout en France les monuments aux morts.
En 1918, le conseil municipal de Rennes décide de créer un panthéon local où figurerait le « tableau d’honneur » des Rennais morts pour la patrie durant la Grande Guerre. L’hommage que la Ville veut rendre à ses morts prend une forme particulière : elle confie à l’architecte Emmanuel Le Ray et au peintre Camille Godet le soin de réaliser une salle commémorative dans l’Hôtel de Ville, lieu républicain. Le Ray est chargé d’en concevoir l’aménagement ; la décoration peinte en frise est l’œuvre de Camille Godet. La liste des combattants rennais tombés au front comprend 936 noms.
Le panthéon rennais est inauguré le 2 juillet 1922. Ce lieu de mémoire est le fruit d’une collaboration étroite entre l’État, la municipalité et les citoyens, qui ont été consultés afin que chaque famille de victimes soit représentée. L’architecte Le Ray fait œuvre de pédagogie civique en aménageant la salle d’attente en face de la salle des mariages en une « salle du souvenir » vouée à la célébration de la victoire et à la commémoration des morts.
Godet, peintre du souvenir
Comme Lemordant, Camille Godet est un survivant de la Grande Guerre. Mobilisé de 1914 à 1918, il a partagé la vie quotidienne des soldats et il est, à Rennes, l’artiste le plus à même de retracer leur épopée glorieuse.
L’immense frise peinte par Godet sur le pourtour de la salle est un vibrant hommage à tous les soldats alliés. Très documenté, le travail du peintre rend avec précision les uniformes. Les figures des poilus sont très étudiées, certaines sont de véritables portraits. Ce Poilu est un dessin préparatoire pour une figure du panthéon. Godet s’est acquitté de sa tâche avec une conscience scrupuleuse, ne négligeant aucun détail du costume ou du paquetage du soldat.
La frise est achevée en moins de deux ans.
L’art commémoratif funéraire de la Grande Guerre
La contribution à l’histoire de la Grande Guerre est aussi artistique. Nombreux furent les artistes sollicités pour donner une forme à la commémoration en Bretagne. Beaucoup ont participé personnellement au conflit et ont donné la mesure de leur talent dans cet art commémoratif funéraire qui s’adresse aussi aux générations futures.
En Bretagne comme dans les autres régions françaises, l’iconographie de ces monuments commémoratifs est consacrée à la figure du poilu, qui parfois se régionalise par son association à une Bretonne portant la coiffe ou par l’utilisation d’un matériau austère, propre à ce terroir, la kersantite. Cette passion commémorative contribua grandement au repliement de la France sur elle-même et à ses malheurs durant l’entre-deux-guerres.
Pierre VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004.
Annette BECKER, Les Monuments aux morts : patrimoine et mémoire de la Grande Guerre, Paris, Errance, 1988.
Philippe CONTAMINE, « Mourir pour la patrie », in Pierre NORA (dir.), Les Lieux de mémoire, t. 2, La Nation, Paris, Gallimard, 1988, rééd. coll. « Quarto », 1996.
Luc LEGEARD, « Le panthéon rennais. 11 novembre 1918 – 2 juillet 1922 », Arts de l’Ouest, 1983, p. 57-65.
COLLECTIF, Camille Godet, œuvres de guerre 1914-1918, catalogue de l’exposition au musée du Souvenir des écoles de Saint-Cyr, Coëtquidan, 1er-27 juin 1999.
Patrick DAUM, « Commémorations de la guerre 1914-1918 », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 14/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/commemorations-guerre-1914-1918
Lien à été copié
Découvrez nos études
L'armée de l'Est
Guerre et Révolution en Russie (1917-1918)
Le 12 mars 1917 (calendrier justinien), la garnison de Petrograd se soulève. Immédiatement un Conseil des délégués ouvriers et soldats se…
Les tirailleurs sénégalais dans la guerre de 1914-1918
Cette peinture de Félix Vallotton est datée de juin 1917, quelques semaines à peine après les offensives d’avril-mai sur le front de l’Aisne et de…
Prise de la smalah d'Abd-el-Kader
L’émir Abd el-Kader avait été l’âme de la résistance à la colonisation française de l’Algérie, dont la conquête avait été entreprise en 1830. D’…
L'armée de l'Est internée en Suisse
Dernière armée à lutter contre l’envahisseur prussien, l’armée de l’Est, commandée par le…
La prise de Constantine
En 1834, le roi Louis-Philippe se résout à maintenir la présence française en Algérie, mais choisit de restreindre l’…
La défaite de l'Empire
Fin mars 1814, la campagne de France et le Premier Empire tirent à leur fin. Fortes de 800 000 soldats européens, rejointes par le comte d’Artois…
« La journée du Poilu »
L’épisode de la bataille de la Marne, au début du mois de septembre 1914, soude les Français derrière…
Prise du fort de Fautahua à Tahiti
Principale île de l’archipel de la Société, Tahiti fut découverte en 1767 par Wallis, que suivirent Bougainville et Cook, et dut son immense…
Philippe Pétain, Maréchal de France
Pétain est promu général en août 1914 – il a alors 58 ans. En février 1916, il prend la direction du secteur défensif de Verdun et parvient à…
DALISSON || BIBLIOGRAPHIE
Bonjour
Associé aux travaux du Centenaire , professeur des Universités à Rouen, spécialiste des mémoires de guerres et commémorations, j'aurai bien mis mon ouvrage en biblio sur la commémoration de guerre :
"11 Novembre, du souvenir à la mémoire", Paris, A.Colin, 2013
D'autant qu'il avait eu le label...
bien cordialement
Rémi Dalisson
Ajouter un commentaire
Mentions d’information prioritaires RGPD
Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel